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Jedi Déchu.


Mirlina

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Oh, et bien, merci.

Wahou, j'ai jamais eu autant de lecteur <3

 

Je vais finir par penser sérieusement à une suite moi... :rolleyes:

 

Oui, imagine, à toi la gloire, la fortune, la célébrité, les femmes.... :rolleyes:

(et non je n'ai pas dit la fortune donc les femmes, du tout du tout, çà marche pas du tout comme çà:p)

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Oui, imagine, à toi la gloire, la fortune, la célébrité, les femmes.... :rolleyes:

(et non je n'ai pas dit la fortune donc les femmes, du tout du tout, çà marche pas du tout comme çà:p)

 

xD

Jeysà pourrait ne pas être contente là... :p

La célébrité pour faire une suite ? A ce point là ?! Bon, je m'y attèle !

 

 

 

 

Vous y avez cru ? :D

 

 

Edited by Mirlina
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Comment ça des femmes ?! Oui j'arrive en retard, il ne m'avait pas parlé de cette partie de réponse. Il a pas besoin de femme ! Il en a assez d'une naméoh ! :p Edited by Jeysa
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  • 1 month later...

Bon... J'ai commencé une suite et j'espère qu'elle vous plaira :)

Bonne lecture !

 

 

 

 

 

 

 

--------------------------

 

 

 

 

 

Chapitre 4 : Opportunités.

 

 

 

 

 

Sornal avait les yeux rivés sur la baie vitrée du vaisseau, regardant le calme plat de l'espace. Bien que calme en apparence, son esprit bouillonnait. Il ne cessait de fouiller pour trouver le plan idéal, extrapolant l'ensemble des possibilités, réduisant leur nombres en imaginant de plans plus complexes les uns que les autres. Mais chacun d'entre eux comportait un risque, une variable incertaine qui pouvait à tout moment faire capoter l'ensemble. Bien sûr, il pensait toujours à la façon de convaincre ou bien forcer Keltal à le rejoindre, mais également à la manière dont il pouvait détruire l'Empire de l'intérieur. Il était très étonnant qu'un ensemble d'individu aussi peu aimable et autant porté sur l'intérêt personnel réussisse à demeurer un minimum coordonné et complet. Il fit la moue et poussa un soupir quand l'holo terminal du vaisseau se mit à sonner. Le destroyer qu'il avait réquisitionné quelques mois plus tôt était toujours sous son commandement. Officieusement bien sûr. Le conseil noir n'avait pas donné son accord pour qu'il le conserve, mais d'un autre coté, il n'avait pas remit le vaisseau à l'armée Impériale afin qu'un nouvel Amiral soit nommé. Sornal s'était assuré que les membres du conseil lui soient redevables sur certaines choses. Des personnes aussi portées sur leurs pouvoirs personnels étaient facile à manipuler. Il secoua la tête pour chasser ce genre de pensée et usa de la Force pour effectuer une pression sur le bouton qui accepta l'appel. Une image s'anima, montrant une Sith au sang pur en robe noire. Son visage était à moitié dissimulé par une capuche, mais malgré la distance, Sornal pouvait sentir la Force chez elle. Il ne lui fit pas face pour bien lui montrer son mépris pour sa présence.

- Dark Sornal. Je me présente, je suis le Seigneur Shanaràh.

Le guerrier fit un vague geste de la main pour l'inviter à poursuivre. Si elle en fut vexée, elle le dissimula bien.

- Dark Malgus a beaucoup entendu parler de vous et de vos... (Elle marqua une pause, cherchant ses mots.) Alliances assez peu reconnues dans l'Empire.

Sonrla plissa les yeux et se retourna lentement, avec flegme.

- Que me voulez-vous ? (Dit-il d'un ton froid.)

- Je suis envoyé par Dark Malgus pour vous entretenir d'un projet qui lui tient à coeur. J'aimerais vous rencontrer.

Sornal la dévisagea un moment.

- ça ne m'intéresse pas. (Finit-il par dire en se détournant.)

- Je suis persuadée du contraire. Si vous conservez le Tyrus depuis si longtemps, sachez que Dark Malgus n'y est pas étranger.

Le sang de Sornal ne fit qu'un tour.

- Et pourquoi ferait-il ça ?

Shanaràh sourit, visiblement satisfaite de l'effet produit.

- A votre avis ?

Il grimaça.

- Où ?

- Belsavis. Je vous envois les coordonnées. A 20 heures.

- Bien, à demain alors.

- Ce soir.

Sornal cracha et coupa la communication. Il enclencha l'intercom au moment où l'holo ordinateur accusait réception des coordonnées.

- Quin. Dans mes appartements, tout de suite.

L'intéressé arriva au bout de quelques minutes.

- Oui Excellence ?

- Je veux un chasseur de prime. Un qui accepte tous types de contrats, peu regardant mais qui les mènent à bien. Loyal.

Quin commença à tapoter sur l'holo ordinateur, accédant au réseau impérial. Il commença à fouiller les fiches de renseignements sur les chasseurs de primes. Au bout d'un quart d'heure, il releva la tête avec un petit sourire.

- Je crois que j'ai trouvé. Phëbe A....

- Je me fiche de son nom.

Quin perdit ses moyens une seconde avant de s'éclaircir la gorge.

- Elle est un peu âgée mais a la réputation de mener tous ces contrats à bien et de manière efficace. On dit qu'elle était en concurrence avec la chasseuse de prime qui a été choisie pour l'attaque de Coruscant.

- Bien. Contactez là et dites lui de venir immédiatement.

L'officier s'en chargea dans l'instant.

- Quin ?

- Oui Excellence ?

- Je vous ai trouvé un nouveau travail... (Dit-il avec un petit sourire.)

 

 

 

 

 

Phëbe manoeuvra son cargo pour quitter Dromund Kass. Les tempêtes électromagnétique qui recouvraient la planète n'était plus vraiment un soucis depuis longtemps, mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise en passant au travers. Tout cela n'était décidément pas naturel. Elle enclencha les propulseurs à pleine vitesse et quitta l'atmosphère de la planète. Un peu plus loin, un vaisseau de classe destroyer demeurait en vol stationnaire. Elle lança les codes d'amarrages qu'on lui avait fourni et attendit le bip de confirmation. Une fois qu'il retentit, elle lança la procédure d'atterrissage et pénétra dans le hangar. La chasseuse de prime ouvrit le compartiment arrière et coupa le contact avant de descendre. Elle passa rapidement le hangar, ne regardant que d'un oeil distrait les vaisseaux stationnés là ainsi que les soldats impériaux et les ingénieurs. Elle prit l'ascenseur pour rejoindre le pont. Tout au bout se tenait son nouveau commanditaire, un seigneur Sith.

- Bonjour Excellence.

Regardant à travers l'immense baie vitrée, le Sith se tourna avec lenteur, presque à contrecoeur et toisa de son regard ardent la femme.

-Chasseuse de prime. Bienvenue à bord du Tyser.

L'intéressée s'inclina respectueusement et attendit.

Sornal ressentit un léger malaise en présence de la femme mais décida de ne pas s'en préoccuper.

- J'ai différents contrat pour vous. Dites-moi, avez vous peur d'affronter des personnes puissantes ? Influentes ? Tel les Jedis ou les Siths ?

- Non Excellence.

Il lui offrit un sourire froid qui donna la chair de poule à la chasseuse. Il claqua des doigts et un ingénieur s'avança, un disque de données à la main. Il la tendit à la femme et s'en retourna sur sa console. Sornal s'était déjà détourné vers le vide intersidéral. Sa voix s'éleva, coupant court aux questions que se posait Phëbe.

- Ce disque contient les informations que vous devez connaître sur votre première cible. Il s'agit d'un capitaine impérial qui m'a hautement déçu. Je vous ai dès lors obtenu un contrat sous son service. (Il lui refit face et la regarda dans les yeux.) Gagnez sa confiance, et quand vous jugerez que c'est le bon moment, amenez le devant moi. Vivant. Et en bonne santé. Il me le faut entier. (Il marqua une pause, le temps qu'elle assimile les informations.) Avez-vous des questions ?

Phëbe demeura silencieuse une seconde, hésitante. Bien entendu qu'elle se posait des questions. La première était pourquoi la chargeait-il d'un tel contrat. Mais la chasseuse de primes n'était pas idiote et elle ne le lui demanderait pas. Les Siths faisaient leur petites manigances politiques et qui était-elle pour remettre cela en cause ? Elle avait un travail, et c'était tout ce qui comptait.

- Où dois-je aller ?

- Quesh. (dit-il d'un ton sec.)

Il se détourna pour signifier que la discussion était terminée. Phëbe s'inclina humblement et sortit. Elle rejoignit rapidement son vaisseau et entra le disque de données dans l'holo ordinateur. Divers fichiers apparurent et elle les parcourut du regard, se servant de ses implants cybernétiques pour traiter plus rapidement et plus efficacement les informations. La mission semblait assez simple. Elle alla dans la soute et vérifia qu'elle avait bien un respirateur ainsi que des doses d'antidote contre le poison de la planète. Satisfaite, elle retourna dans le cockpit, entra les coordonnées dans l'ordinateur de navigation et fit chauffer l'hyper propulseur en sortant du hangar. Elle ne doutait pas que Dark Sornal aurait des missions autrement plus dur avec le temps. Pour elle, il s'agissait là d'un test. Et bien elle lui prouverait qu'elle en valait la peine. Malgré son âge avancé, une cinquantaine d'années, elle n'en restait pas moins jeune et jolie. Ce joli minois lui avait souvent permit de séduire une cible et de l'approcher plus facilement. Mais elle était assez en forme pour une bonne bagarre et elle se vantait de toujours mener ses contrats à bien. Divers injections, des implants cybernétiques et de la chirurgie laser lui avaient permit de ralentir de façon exceptionnelle les ravages du temps. Il lui restait encore une dizaine d'années avant de ne plus pouvoir réellement en profiter et alors elle pourrait toujours penser à une retraite... Mais elle n'en était pas encore là. Elle lança l'hyper propulsion et plongea dans le tourbillon des étoiles en direction de Quesh.

 

 

 

 

Sornal attendit que le cargo de la chasseuse de primes passe en hyper propulsion avant de faire face à l'officier de pont.

- Mettez le cap sur Belsavis et préparez mon vaisseau. J'ai une visite à rendre.

L'officier s'inclina respectueusement et s'éloigna avant de donner les ordres. Sornal alla dans ses quartiers pour se reposer et méditer un peu. Il voulait être en pleine forme pour rencontrer ce Seigneur Shanaràh et découvrir ce qu'elle lui voulait, ainsi que Dark Malgus.

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  • 2 weeks later...

Chapitre 5 : Apprenti.

 

 

 

 

Phëbe arriva aux abords de Quesh. Bien que peu satisfaite, elle se plia aux exigences impériales et s'amarra à la station spatiale. Elle prit la première navette pour la planète après être passée à l'infirmerie pour se faire injecter une protection contre l'atmosphère venimeuse. Une fois sur la planète, Phëbe activa son datapad et afficha une carte de la zone. Elle marmonna en se disant qu'elle devrait un jour penser à investir dans un casque affichant les données. Un point lumineux rouge lui indiqua sa destination. Il était légèrement à l'écart du reste. La chasseuse loua un speeder et le lança à travers les marécages. La machine survola des marais pollués et des routes à moitié construites avant d'arriver à un petit avant poste simple. Là, elle bifurqua et passa à proximité des lignes de la République avant de s'arrêter devant un bâtiment pré fabriqué assez simple. Elle activa de nouveau son datapad pour vérifier les coordonnées.

- Et bah, ça paye pas de mine...

Phëbe s'était attendue à quelque chose de plus... Prestigieux pour un officiel impérial. Elle haussa les épaules et s'avança. Le panneau coulissa dans un petit sifflement, ouvrant sur une antichambre. Là, un robot majordome l'attendait. Phëbe se posta devant lui.

- 2V-R8, droïde intendant du Capitaine Quinn. Que désirez-vous madame ?

- Je souhaite voir le Capitaine.

Les photorécepteurs du droïde se voilèrent une demi seconde avant qu'il n'incline très légèrement la tête sur le coté.

- Désolé. Je n'ai trace d'aucun rendez-vous.

La femme poussa un soupir.

- Cherche mieux, boîte de conserve.

2V-R8 resta interdit un instant.

- Mes fonctionnalités sont un peu plus développé qu'un modèle standard Madame et je puis vous assurer que je n'ai signe d'aucun rendez-vous dans mes fichiers. Le Capitaine Quinn ne vous attend pas et est très occupé. Mais je pourrais vous organiser une rencontre. (Il marqua une pause.) Dans une semaine standard.

- Oui, bien sûr... (Dit-elle avec ironie tout en tendant son bras vers le droïde.) Tu veux voir mon ouvre-boîte ?

Le droïde considéra le membre tendu sans comprendre jusqu'à ce qu'une gerbe de flamme en sorte et l'enveloppe. Ses circuits cédèrent rapidement dans une myriade d'étincelle et le métal composant son corps commença à fondre légèrement. Sa tête disparut dans un amas de métal fondu, ses bras furent arrachés au reste du corps et tombèrent.

Phëbe n'accorda qu'un petit regard amusé aux restes à ses pieds avant d'activer son comlink.

- Mako ? Télécharge sur mon datapad les codes d'entrées impériaux de Quesh.

- Tu es consciente qu'ils ont souvent des protocoles uniques et que c'est hautement illégal ?

- Fais ce que je te dis, je m'occupe du reste.

Mako maugréa légèrement tout en tapotant sur son ordinateur.

- C'est envoyé.

- Je te tiens au courant.

Phëbe coupa la communication et entra les codes dans son bloc de données qu'elle enfonça dans le data ordinateur de la base. Elle pianota dessus et téléchargea les accès, enfonçant rapidement les premières sécurités. Elle sourit jusqu'à ce que la lumière ne s'éteigne.

- Hum, ça c'est mauvais...

Aussitôt, les alarmes se mirent à hurler. Phëbe jura et essaya de retirer son bloc de données sans y parvenir. Elle tira dessus, le détruisant, mais l'alarme ne s'arrêta pas. Elle maugréa alors que la porte face à elle coulissait. Des soldats impériaux la mirent en joue. Un officier s'avança. ses yeux toisèrent la jeune femme avant de s'attarder sur la fente où les débris du bloc de données crépitaient toujours et sur les restes du malheureux 2V-R8.

- Ainsi donc, vous pensiez pouvoir vous introduire dans un bâtiment impérial ? Donnez moi une bonne raison de ne pas demander à mes hommes de vous trouer la peau, Madame ?

Phëbe dévisagea l'officier ainsi que chaque personne présente avant de ranger son blaster avec des gestes lents.

- Il me semble que vous m'avez appelé pour régler quelques unes de vos affaires. Phëbe, Chasseuse de primes.

L'homme eut un sourire en coin.

- Pas très discrète pour le coup. Votre réputation serait donc exagérée ?

La femme haussa les épaules et prit un air énigmatique.

- Et si je l'avais fais exprès ?

L'officier poussa un petit soupir à peine audible et leva une main.

- Rompez messieurs.

Les soldats s'inclinèrent et retournèrent à leurs affaires, laissant la chasseuse et l'officier seuls.

- Suivez-moi.

L'homme la conduisit à l'intérieur du poste avancé et s'installa derrière son bureau en lui proposant une chaise. La chasseuse la refusa et s'appuya contre le mur avec nonchalance.

- Je suis le Capitaine Quinn. Avez-vous une idée de la raison de votre présence ici ?

Phëbe haussa les épaules avec des signes manifestes d'ennui.

- Faire reculer la République, vous donner un avantage certain, un désir de vous élever au dessus de votre condition actuelle, de discréditer un rival, de vous attirer les bonnes grâces d'une certaine personne... Peu m'importe.

- Le type de contrat ne vous intéresse pas ? Vous acceptez tout et n'importe quoi ? (Demanda t-il avec un certain étonnement.)

Elle parut réfléchir.

- C'est à peu près ça... Il y a certaines choses que je me refuserais toujours à faire, mais sinon... J'exécute la plupart des contrats possibles et imaginables. Il est rare qu'on me surprenne.

Quinn eut un petit sourire en coin énigmatique.

- Bien... Premièrement, je souhaiterais que vous capturiez et me rameniez un chien Kath.

Phëbe écarquilla les yeux, perplexe.

- Je vous demande pardon ?

Quinn sourit avec ironie.

- Et bien alors ? Je croyais qu'on ne pouvait plus vous surprendre ?

Phëbe éluda la question.

- Que voulez-vous faire d'un chien Kath ?

- ça, c'est mon affaire. Vous acceptez la mission ou non ?

Phëbe maugréa avant de prendre un petit air soumis.

- Mais bien sûr, mon Capitaine. Je vous le ramènerais. (Dit-elle avec un petite voix aguicheuse.)

Phëbe fit une révérence entre la moquerie et la séduction avant de s'en aller.

- Je reviendrais demain avec votre toutou. J'espère que vous ne vous ennuierez pas trop en l'attendant...

Après un petit clin d'oeil, elle quitta le poste, laissant Quinn seul. Le Capitaine demeura silencieux, le regard fixé sur l'endroit où la chasseuse avait disparue. Il ne savait pas quoi penser d'elle. Il fit la moue. Après tout, ce n'était pas son soucis pour le moment.

 

 

 

 

Phëbe activa son comlink.

- Mako ?

- Alors, comment ça c'est passé ? L'Empire a été en état d'alerte durant quelques minutes. Je suppose que c'était pour toi.

- A merveille ! Le Capitaine Quinn veut un chien. Il doit se sentir seul... ça sera sûrement plus facile que prévu. (Elle tapota sur l'écran à son poignet.) Il me faut un nouveau datapad... Enfin, en attendant, cherche moi un chien Kath.

- Tu es sérieuse ?

- Absolument. C'est le premier contrat. Hilarant non ?

- Tu pourrais te déguiser en chien Kath histoire d'être plus rapidement dans ses bonnes grâces. (Dit Mako d'un ton sardonique.)

- Oui. Où je pourrais me servir de toi comme appât pour attraper la bête, ça pourrait marcher aussi.

- Je m'en occupe tout de suite.... (Marmonna t-elle, légèrement vexée.)

Satisfaite, Phëbe remonta sur son speeder et retourna à son vaisseau. Elle n'accorda de regard à personne en route mais remarqua les soldats qui la dévisageaient avec insistance et en fut contente. Une fois dans le cargo, elle lança les moteurs et quitta la station avant d'enclencher le pilote automatique et de rejoindre Mako vers l'holoterminal.

- Alors ?

- Ces bêtes sont originaires de Dantooine. Mais elles vivent souvent en meute.

- Et ?

- Et rien, je te le dis. Tu sais qu'ils n'arrêtent pas de parler de toi sur les coms de Quesh ?

La chasseuse sourit.

- J'aime être au centre de l'attention de temps en temps.

Elle retourna dans le cockpit et programma l'holo navigateur pour Dantooine.

Pendant le voyage, elle visionna divers holovids documentaires sur les chiens Kath et leur style de vie, leur préférence, leur comportement amoureux et leur comportement envers les humains.

Le cargo sortit de l'hyperespace aux abords de Dantooine. Phëbe reprit les commandes et survola la planète à très basse altitude. Elle ouvrit le compartiment arrière et confia les commandes à Mako.

La chasseuse se plaça sur la porte ouverte, accrochée à l'un des pistons. Dans l'autre main, elle tenait des jumelles qu'elle porta devant ses yeux pour scruter les plaines en dessous. Son comlink grésilla et la voix de Mako résonna dans son oreille.

- Comment tu comptes procéder ?

- Je n'en ai aucune idée... Je suppose que tirer l'une de ces bêtes à bord, encore consciente, est fortement déconseillée ?

- Absolument.

- Et je ne peux pas m'amuser à la congeler avant de l'attirer avec mon grappin, de risque de la briser... Alors il ne reste plus qu'une seule solution !

Un groupe de cinq chiens Kath apparut devant ses yeux. Elle calcula la distance la séparant du sol, puis de la petite meute.

- Ne me dis pas que...

Phëbe sauta dans le vide. Le sol se rapprocha très rapidement et elle attendit le dernier moment pour activer son jetpack. Les mini propulseurs s'enclenchèrent avec des crachotements et ralentirent brusquement la chute de Phëbe, a à peine deux mètres du sol, comprimant son ventre. Heureusement, elle commençait à avoir l'habitude de ce genre de chose et elle eut la présence d'esprit de vider ses poumons pour réduire le choc. Elle coupa son jetpack et se laissa tomber avec souplesse alors que la meute passait à proximité. Elle dégaina son blaster et fit feu. Le premier chien Kath tomba dans un râle, stoppé en pleine course par les deux décharges. Immédiatement, les autres cherchèrent la source de l'agression et se tournèrent rapidement vers l'étrangère, en humant l'air dans sa direction. Ils chargèrent en direction de Phëbe. La chasseuse enclencha son missile de bras qui explosa la tête de l'animal de tête et dispersa un instant les trois autres. En appuyant sur un autre bouton, elle lâcha une gerbe de flamme sur la bête la plus proche, l'enflammant. Elle partit en jappant, affolée. Plus que deux. L'animal le plus proche, beaucoup plus gros et plus hargneux, chargea en premier. Phëbe sourit, ayant trouvé celui qu'elle ramènerait. elle roula sur le coté pour éviter l'attaque puis surchargea son jetpack pour fondre sur le second chien. Dans le même temps, elle activa sa lame rétractable. Elle frappa la bête à pleine puissance et lui enfonça profondément la lame dans la tempe. Elle gémit quelques secondes et essaya de reculer faiblement avant d'abandonner, morte. Phëbe se retourna, victorieuse pour voir le chien Kath sur elle. Il donna un coup de crâne qui manqua empaler la chasseuse. L'animal bougea la tête et repoussa violemment Phëbe, lui coupant le souffle. Elle se réceptionna maladroitement et roula sur sa gauche pour s'éloigner. Puis, elle activa son gel de carbonite et stoppa la course folle du chien en le changeant en statue. Elle resta sur ses gardes quelques instants puis poussa un soupir en constatant qu'elle avait gagnée.

- Tu peux descendre. (Dit-elle, le souffle court et la voix un peu cassée dans son comlink.)

- Tout va bien ?

- Oui. (Répondit-elle d'une voix un peu sèche.)

Le cargo fit demi tour et se rapprocha de Phëbe. Un petit sifflement sur sa gauche lui arracha un sourire. Elle tira et avec un râle et un bruit sourd, le dernier chien Kath tomba au sol, mort. Elle devait admettre qu'elle était impressionnée que la bête soit revenue, blessée comme elle l'était. Ses poils avaient tous brûlés et sa peau était craquelé et couverte de cloques énormes. Elle haussa les épaules. Ce n'était pas des animaux très intelligent. Elle se massa le flanc et grimaça de douleur. Le cargo survola la plaine et amorça sa descente. Le vent fouetta la chasseuse qui suivit l'atterrissage de son vaisseau avec intérêt. Mako apparut une fois la porte baissée.

- Alors, pas mal hein ?

- Je devrais être impressionnée ?

Mako poussa un petit soupir de dédain.

- Tu pourrais au moins faire semblant !

- Je te signale que c'est moi qui ai fait tout le boulot.

Mako lâcha l'affaire et apporta un module anti gravité qu'elle plaça sur le bloc de carbonite où l'animal était piégé.

- Il est vraiment très gros. Tu crois que je devrais en mettre deux ?

Phëbe haussa les épaules.

- C'est peut-être plus prudent. On va pas risquer de le faire tomber et de le casser maintenant, ça serait trop bête.

Mako ajouta un module et elles firent avancer leur fardeau dans le vaisseau. Mako remarqua la démarche un peu gauche de sa partenaire et ne manqua pas de lui faire remarquer.

- Tu devrais te faire soigner.

- ça tombe bien, j'ai un toubib à bord. En route, docteur. Je veux du kolto !

- Pour une blessure aussi légère ? (S'insurgea Mako.)

- Non, c'est aussi pour supporter ta conversation...

L'intéressée tira la langue et alla démarrer le vaisseau, laissant Phëbe seule dans l'infirmerie.

 

 

 

 

Sornal posa son vaisseau sur Belsavis, faisant fi de la loi Impériale et de la réglementation des station spatiale. Il se servit du toit d'un bâtiment plat comme piste d'atterrissage. Le Sith verrouilla l'appareil avant de prendre la direction des tombes. A l'entrée de la vallée, il sonda les environs avec la Force. Immédiatement, il ressentit la présence de centaines d'individus dont la signature lui permit de les identifier clairement comme appartenant aux Esh-khas. Ces créatures pathétiques pullulaient dans cette zone. Mais de son contact, aucun signe. Il renifla et haussa les épaules tout en avançant. Il y avait bien des façons plus simple de tendre un piège et il n'allait pas rebrousser chemin. Cela dit, un plan aurait pu lui servir... Il avança en se faisant aussi discret que possible, se dissimulant chaque fois qu'il le pouvait. Le Coté obscur bouillonnait autour de lui car les tombes en renfermaient une quantité assez importante. Il lui murmurait de céder à la barbarie, de fondre sur les créatures et de toutes les massacrer. Le coté obscur réclamait du sang. Mais Sornal avait trop de discipline personnelle pour se laisser manipuler de la sorte. Bien entendu qu'il pouvait le faire. Là n'était pas le problème. La haine et la rage aveugle émoussaient l'esprit, empêchant de réellement prendre part au combat et pouvait même mettre en position dangereuse.

Sornal évita donc soigneusement les patrouilles, préférant parfois attendre dix voir quinze minutes que la voie soit libre pour éviter des combats inutiles et les risques inhérents lié au massacre. Il ne souhaitait vraiment pas voir débarquer tous les Esh-Khas. Pendant ces attentes, il sondait les environs avec la Force, toujours à la recherche de Shanaràh. Mais la Sith demeurait absente. Pourtant, il sentait un malaise. Il n'y avait pas une non présence, il y avait un vide. Ce qui était beaucoup plus troublant. Il essaya de se remémorer ce qu'il avait brièvement consulté sur la femme pendant le voyage, mais le fait est qu'il ne s'y était intéressé que d'un oeil, ce qui était une erreur. Il poussa un soupir en sortant de sa cachette et en avançant pour se rapprocher plus encore du lieu du rendez-vous. Il sortit son holo ordinateur et vérifia la distance le séparant du lieu de rendez-vous. Il lui fallait prendre encore deux couloirs. Il grimaça et s'engouffra dans le premier, juste sur sa gauche. Il ne rencontra aucun ennemi en route, ce qui le troubla. La vallée suivante était aussi quasiment déserte. Sornal se pinça les lèvres et la Force ondula très brièvement autour de lui. Il sourit. Elle était là. Mais comment réussissait-elle à se dissimuler ? La réponse lui vint au moment où il se posa la question. Shanaràh était une sorcière, évidemment. Et les Esh-Khas étaient sans doute attirés par elle et soumis à sa volonté. Sornal dégaina son sabre laser sans l'activer. il avança d'un pas calme et lent, projetant des ondes via la Force dans toutes les directions, tel un radar pour vérifier qu'il n'était pas épier. Il arriva au second couloir et des bruits de pas arrivèrent à ses oreilles. Il se plaqua dans un coin sombre et utilisa la Force pour s'assombrir et paraître quasiment invisible et attendit. Le temps lui parut s'étirer et il se demanda quelle heure il était. Cela devait bien faire une heure qu'il crapahutait là dedans et il n'était venu qu'avec une heure d'avance justement. Il haussa les épaules. Tant pis. De toute manière, arriver en retard était une bonne chose. Cela appuierait son mépris envers la femme et lui montrerait qu'il décidait et qu'il ne la craignait pas. Arriver en retard envoyait un message simple et sûr.

Au bout d'un moment qu'il lui sembla une éternité, un groupe d'Esh-kah passa devant lui, puis un second, et ce fut au total trois groupes qui traversèrent le couloir. Ils se postèrent à l'entrée et regardèrent à l'extérieur. Chaque groupe comprenait trois membres. Sornal patienta jusqu'à ce qu'ils passent à nouveau à coté de lui. Avant, il vérifia grâce à la Force qu'aucun autre ennemi n'était à proximité. Rassuré, il passa à l'attaque. Son sabre laser s'activa et tournoya en découpant le second groupe au niveau de la taille, tuant instantanément les trois créatures. Dans le même temps, il bondit sur le premier groupe et écrasa son pied sur la gorge de l'Esh-Kha le plus proche, le faisant tomber au sol, le souffle coupé. Il tendit la main et étrangla le monstre sur sa droite tout en rappelant son sabre laser dans son autre main. Il referma le poing, brisant la nuque de sa cible et, en prenant une profonde inspiration, poussa un hurlement sonique qui frappa violemment l'ennemi sur sa gauche. Ce dernier tomba en hurlant alors que ses tympans étaient déchirés, le sang coulant de ses oreilles. Le troisième groupe sortit de sa torpeur. Une décharge de blaster fusa alors que les deux autres sortaient leur vibrolames et se précipitaient sur le Sith. Sornal dévia la décharge sans effort et ricana. Il concentra la Force, cédant un instant à la passion et à la fureur du coté obscur. Il la relâcha d'un coup, envoyant les trois créatures exploser contre les murs, brisant leurs os dans des craquements sinistres. Ils roulèrent au sol, mort bien avant de le toucher. Sornal se retourna et empala l'Esh-Kha au sol qui tentait de reprendre son souffle puis souleva la victime de son cri sonique et lui jeta le sabre laser dessus, le transperçant. Il huma l'air et l'odeur de chair brûlé, de sang et de mort lui provoqua un plaisir intense, presque aussi jouissif que le combat. Il regrettait que cela soit déjà fini. Mais il se ferma bien vite à l'appel provocateur du coté obscur et alla au bout du couloir. Il déboucha dans une petite salle avec une grosse dalle de pierre en son centre. Et perchée dessus, sans gêne, attendait la Sith.

- Dark Sornal. Je commençais à trouver le temps long.

- Shanaràh.

Sornal s'empêcha de sourire quand le visage de la sorcière se fronça sous la colère. Il avait omit son titre et prenait un grand plaisir à la voir s'en offusquer.

- Je vous écoute. Et faites vite, mon temps est précieux.

Shanaràh retrouva vite son calme et parla avec respect mais également un peu d'arrogance.

- Je vous garantis que je ne vous ferais pas perdre votre temps. (Elle s'humecta les lèvres.) Dark Malgus a toujours cherché la gloire et la grandeur de l'Empire. Vous de même je présume ?

Sornal afficha un rictus méprisant.

- Cela va sans dire... (Mentit-il.)

Elle lui sourit.

- Il a remarqué lors de vos campagnes quelques prises de décision assez mal vue par l'Empire, mais qui amélioraient à moyen ou long terme les choses pour nous. Et votre mariage avec... (Elle chercha ses mots.) La Twilek l'a interloqué.

- Pourquoi cela ? La sienne lui manquerait donc ? (Dit-il d'un ton provocateur.)

Elle ne releva pas la remarque.

- Dark Malgus pense que vous partagé en commun bien plus qu'une simple maîtrise du coté obscur et qu'une simple appartenance. Il a de grands projets pour l'Empire, et il a pensé à vous.

Sornal observa la sorcière un moment.

- Je croyais que Dark Malgus avait décidé de servir l'Empire autrement et de ne pas s'essayer à la politique et aux intrigues Sith.

- Et il n'en a toujours pas l'intention. Du moins, pas dans le sens où vous l'entendez. Permettez-moi de vous poser une question... Que pensez-vous de l'Empire actuel ?

Il haussa les épaules, visiblement peu intéressé.

- Il est ce qu'il est. Des bons cotés et des moins bon. (Dit-il d'un ton léger.)

- Et bien Malgus pense qu'il n'est pas comme il faut. (Dit-elle d'une voix légèrement mystérieuse.)

Sornal poussa un soupir, fatigué de ces énigmes.

- Grand bien lui fasse. (Il tourna les talons.) Adieu.

- Et il cherche des personnes de talent pour former un nouvel Empire.

Sornal se figea, sa curiosité piquée au vif. Il se retourna avec lenteur et posa ses yeux rougeoyant sur son interlocutrice.

- Développez.

Elle prit une profonde inspiration, paraissant pour la première fois peu sûre d'elle.

- Comprenez bien que tout ce que je vous dirais ici devra rester confidentiel.

Sornal fit un geste impatient avec la main, lui indiquant de poursuivre.

- Dark Malgus n'est pas satisfait du traité de Coruscant et de la façon dont l'Empereur régit l'Empire. Il considère qu'il n'agit qu'avec égoïsme et pas pour le bien être de notre Empire. Malgus souhaite donc faire renaître l'Empire de ses cendres et créer un ordre nouveau ou le seul vrai mérite accordera une place et ainsi vaincre définitivement la République.

Le Seigneur Sith plissa les yeux et essaya de déterminer ce qui était vrai et faux dans tout ceci et comprit bien vite que c'était à peu de chose près la stricte vérité.

- Quel intérêt ?

Elle parut ne pas comprendre.

- Comment ça ?

Il sourit.

- Bien entendu que l'Empereur pense avant tout à lui... Nous le faisons tous. C'est dans la nature des Siths. Penser autrement est utopiste.

Elle le dévisagea.

- Pourtant, vous vous comportez différemment.

Il considéra la réponse et opina bien que ça soit totalement faux.

- Malgus cherche donc des alliés.

Ce n'était pas une question, mais une affirmation, ce qui mit mal à l'aise la sorcière.

- Oui...

Sornal parut réfléchir à la chose. Des dizaines de possibilités et de plan venaient de fleurir dans son esprit, et à chaque seconde, d'autres s'y ajoutaient. Il voyait là divers occasions : Gagner plus de pouvoirs, détruire l'Empire, redevenir anonyme, et pourquoi pas obtenir quelques morceaux de l'Empire déchu... voir absorber les pouvoirs de l'Empereur ! Tant de choses étaient possible. Cette opportunité pouvait lui permettre de tout réaliser. Il regarda la jeune femme avec une certaine avidité et la sonda, comme s'il la voyait pour la première fois. Ce qui la déstabilisa.

Elle se racla la gorge mais parla d'une voix sûre.

- Alors ?

Un rictus mauvais se dessina sur les lèvres du Sith.

- J'accepte.

- Parfait. Je vous conseille de continuer comme d'habitude pour le moment. De mon coté, je vais retourner à mon vaisseau et prévenir Dark Malgus.

Sornal ne bougea pas et Shanaràh sentit immédiatement que quelque chose n'allait pas.

- Oh, je crois que nous nous sommes mal comprit. (Dit-il avec un sourire sinistre.)

Elle plissa les yeux et se mit en garde, sa main glissant imperceptiblement vers son sabre laser. Sornal s'amusa de la réaction.

- Un peu fanatique, mais vous m'êtes sympathique.

- Laissez-moi passer. (Dit-elle d'une voix froide.)

- Malgus ne vous aurait pas envoyé à moi sans présent...

Shanaràh lui jeta un regard furieux et recula d'un pas tout en concentrant discrètement la Force autour d'elle. Sornal faillit ne pas remarquer le très brusque changement autour d'elle et dissimula son sourire afin de ne rien révéler.

- Qu'entendez-vous par là ?

- Désormais, vous êtes à moi. (Dit-il avec nonchalance.)

Sornal regarda avec satisfaction l'horreur se peindre sur les traits de la Sith au fur et à mesure que l'idée faisait son chemin en elle. Bien entendu, Malgus n'avait pas fait une telle chose car il pensait ne rien devoir à personne. Pour lui, le simple fait qu'il propose une alliance était un cadeau en soi. Mais il n'était pas rare que parmi les faux semblants, les adeptes du coté obscur s'envoie des présents pour sceller des alliances ou se faire bien voir. Et Shanaràh devait le savoir. Elle passa de l'horreur à la colère, manquant de peu la résignation.

- Jamais ! (Cracha t-elle avec haine.)

La sorcière lâcha une myriade d'éclairs sur le ravageur. Celui-ci sourit et roula sur le coté pour éviter l'assaut. Puis,il concentra la Force et l'élança pour repousser violemment son adversaire. Elle gémit en étant écrasé contre le mur. Elle glissa au sol, sonnée et mit un instant à reprendre son souffle et se redresser. Sornal avait déjà prit son sabre dans sa main et quand elle lança de nouveaux éclairs, il les intercepta avec la lame incandescente. Shanaràh poussa un bref soupir et relança de nouveaux éclairs, mais vers le plafond. L'attaque toucha des stalactites au dessus du guerrier. Ils se décrochèrent et tombèrent. Il grogna et recula d'un bond pour se mettre à l'abri. Shanaràh en avait profité pour recentrer son pouvoir et de nouveau le décharger. Les veines violacées tracèrent leur chemin dans les airs pour fondre sur Sornal. Le Sith cracha et intercepta les éclairs de ses mains et les dévia maladroitement. Son adversaire resta bouche bée.

Ses mains le picotaient et étaient engourdis. Sous ses gants, il était certain que les chairs étaient brûlées. Mais Sornal ne fit pas la moindre grimace, n'émit pas le moindre son et se tint droit, cachant les tremblements qui menaçaient de l'emporter sur sa maîtrise.

- Je suis prêt à pardonner cela. Si vous faites le bon choix, maintenant.

Shanaràh resta silencieuse et dévisagea le guerrier. A un moment, il crut que son bluff avait échoué. Mais finalement, elle s'inclina.

- Maître... (Dit-elle à contrecœur.)

Il sourit malgré la douleur et hocha la tête.

- Viens mon apprenti. J'ai plein de choses à t'apprendre...

Il partit en ricanant. Shanaràh hésita l'espace d'une seconde, puis le suivit d'un pas résigné.

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(Merci ^^ Et bien, voilà la fin de la seconde trilogie :p)

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 6 : Secret de famille.

 

 

 

 

 

Phëbe découvrit rapidement que ramener un chien Kath n'était que le début de missions toutes plus ridicules les unes que les autres. Elle dû ramener d'autres animaux parmi des nexus et des akks mais également des plantes et s'occuper d'un ou deux présumé traître. La mercenaire n'avait jamais autant eu l'impression d'être inutile. Fort heureusement, la paye était bonne. Sa dernière mission avait cela dit été un peu plus existante. Elle avait dû se charger d'un maître Jedi pour soutenir les troupes qui attaquaient une usine de traitement du poison de Quesh. L'homme avait été assez puissant, mais manifestement, il ne représentait pas un défi à la hauteur pour la jeune femme. Phëbe bâilla dans l'antichambre du bunker, adossée à un mur. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle attendait. Le Capitaine Quinn l'avait fait demandé après l'attaque et depuis elle poireautait. La chasseuse poussa un long soupir au moment où la porte coulissa, laissant apparaître l'officier.

- Chasseuse de prime. Entrez, je vous prie.

Quinn laissa la femme entrer avant de jeter un coup d'oeil à l'extérieur. Puis, après un hochement de tête quasi imperceptible, il verrouilla la porte. Phëbe fit semblant de n'avoir rien remarqué et s'installa dans le fauteuil des invités avec grâce.

- C'est joli chez vous.

Quinn s'installa à son tour derrière le bureau et la dévisagea.

- ça n'a pas changé depuis la dernière fois.

Phëbe opina.

- ça manque d'une présence féminine, pour sûr.

Quinn se racla la gorge et détourna le regard. La chasseuse sourit intérieurement. Elle l'avait troublé un instant.

- Votre dernière mission à été un franc succès et nous a apporté la victoire. Du moins pour le moment. Et je ne pense plus avoir besoin de vos services...

La chasseuse resta interdite un instant.

- Vous avez des commentaires à faire à ce sujet ?

- Je m'attendais à avoir un travail plus... Important que cela.

Quinn jeta quelques regards autour de lui, méfiant et tapota quelques secondes sur la console incrustée dans son bureau. Au bout d'un moment, il releva les yeux vers elle.

- Peut-être pourrais-je vous confier une nouvelle mission.

Elle sourit d'un air aguicheur.

- Aurais-je droit à un peu de détente avant cela ?

L'officier se passa la langue sur les lèvres dans un geste visible de stress.

- Et bien ? Qu'y a t-il cher Capitaine ? (Dit-elle avec un petit sourire qui ne fit que renforcer son air séducteur.)

- R-Rien... (Bredouilla t-il.)

Le sourire de la femme grandit. Elle se leva lentement.

- J'ai quelque chose à vous montrer, dans mon vaisseau.

Quinn plissa les yeux.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Vous verrez bien... (Dit-elle avec un air mystérieux et amusé.)

- J'enverrais des soldats le chercher.

- Je ne préfère pas.

- Et pourquoi cela ? (Demanda t-il d'une voix tendue.)

- Car je veux que vous seul le... Voyez... (Dit-elle, soudain timide en détournant les yeux.)

Quinn resta silencieux un long moment, dévisageant la femme avec suspicion.

- Quand ?

Elle haussa les épaules et se rapprocha de la porte, entrant le code pour la déverrouiller.

- Quand vous voulez. Mon vaisseau vous est toujours ouvert vous savez..

La porte s'ouvrit en sifflant derrière elle, mettant ainsi fin à la discussion. Elle fit une petite moue puis fit un clin d'oeil avant de partir. La porte se referma, laissant Quinn seul, songeur.

 

 

 

 

 

Phëbe se remaquillait dans la chambre de son vaisseau. Mako était à coté d'elle, incrédule.

- Tu es sûre qu'il va mordre à l'hameçon ?

- Mon charme a t'il déjà faillit ?

Mako ne réfléchit qu'une seconde.

- Bah, il y a eu cette fois sur Nar Shadaa où...

Phëbe leva une main agacée.

- D'accord, d'accord...

- Et il y a également eu le Twilek sur Tatooïne... et.. (Poursuivit la jeune femme.)

- ça va ! (Cria Phëbe, énervée.)

Quelques coups sur la coque coupèrent court à la dispute. Phëbe alla regarder sur son écran et passa les caméras du vaisseau en revu jusqu'à tomber sur l'écoutille. Un homme attendait, en tenue impériale, visiblement un officier. Phëbe offrit un large sourire à sa partenaire.

- Je ne veux pas te voir.

Dit-elle en allant ouvrir. Mako haussa les épaules et s'enferma dans ses quartiers quand l'écoutille s'ouvrit. Quinn attendait là, mal à l'aise.

- M'Dame... (Dit-il d'une voix légèrement tremblante.)

- Oh, Capitaine, mais je ne vous attendais pas. (Elle s'écarta et lui montra l'intérieur.) Voulez-vous entrer ?

L'officier fit un bref signe de tête et pénétra dans le cargo. Phëbe lui proposa de la suivre dans sa chambre ce qu'il accepta après un instant d'hésitation. Discrètement, la chasseuse verrouilla la porte pendant que l'impérial détaillait la pièce.

- C'est très coquet...

Phëbe émit un petit rire en se dirigeant vers son bureau. Elle tapota sur quelques touches avant de faire face à son invité.

- Vous savez, je n'ai pas l'habitude de faire ça....

Elle lui sourit et s'approcha pour déposer un baiser sur sa joue avant de le repousser doucement vers le lit. Les mains de la chasseuse se posèrent sur ses hanches et commencèrent à les caresser. Ses lèvres effleuraient son oreille droite avec sensualité, donnant des frissons à l'officier. Elle lui mordilla le lobe, ses mains faisant le tour de son corps avec douceur et tendresse. Puis, elle le repoussa, faisant tomber l'officier sur le lit et le mit en joue avec son propre blaster.

- Je... (Quinn leva les mains en l'air, perplexe.) Qui vous envoie ?

Phëbe sourit.

- Sachez que je n'ai pas pour habitude de donner le nom de mon employeur. Mais vous avez fâché la mauvaise personne. Un Sith.

Le Capitaine déglutit sans faire de mouvement brusque.

- Donc tout n'était que salade.

- Hum, vous êtes plutôt mignon. Mais je ne mélange pas plaisir personnel et travail.

Elle se mit en position de tir d'un air menaçant. Quinn agita les mains.

- Woh woh woh ! Attendez... Qui es-ce ? Combien vous paie t-il ? Je vous donne le double !

Phëbe hésita une seconde.

- Dark Sornal... (Finit-elle par lâcher.) Et il paye trop pour vous. Plus de cinq millions de crédits.

Quinn déglutit.

- Je vous en offre douze ! Oui, vous m'avez bien entendu, douze millions de crédits !

Phëbe baissa le blaster et Quinn poussa un long soupir avant de se relever. La chasseuse le dévisagea.

- Vous avez une telle somme ?

- Bien sûr. Laissez moi juste... (Dit-il tout en s'approchant de son hôte.)

Phëbe ricana et plongea. Elle attrapa le bras de Malavai, le prenant par surprise une demi seconde de trop et avec une clé de bras, planta une seringue dans sa nuque. Il poussa un cri et tomba au sol, posant ses doigts sur la seringue. Il se l'arracha et remarqua qu'elle était vide.

- Un puissant somnifère. ça va vous plonger dans un coma artificiel. Je ne trahis jamais mes employeurs. (Lui dit-elle avec un sourire sardonique.)

Quinn ressentait déjà les effets de la drogue. Il avait du mal à entendre et encore plus à comprendre ce que lui disait son interlocutrice. Il commençait à voir double et ses membres devenaient insensibles. Il resta immobile quelques secondes, luttant contre l'injection avant de s'effondrer. Phëbe poussa un petit soupir et déverrouilla sa porte. Mako l'attendait de l'autre coté avec un blaster.

- Alors ?

- Je crois qu'il est littéralement tombé sous le charme. (Elle laissa Mako voir d'elle même.) Planque le, on va partir.

La chasseuse rejoignit le cockpit et demanda les autorisations de départs à l'Empire. Elle reçut un bip de confirmation et fut heureuse qu'on ne lui fasse pas subir un contrôle. Elle enclencha les moteurs et calcula la trajectoire pour Dromund Kass. Elle allait livrer son colis et obtenir son vrai boulot. Elle sourit et lança son vaisseau en hyper-espace.

 

 

 

 

 

Shanaràh se tenait droite dans la chambre qu'il lui avait été assignée à bord du vaisseau de Dark Sornal. Elle devait avouer qu'elle était impressionnée par la loyauté que lui vouait le personnel. La Sith avait tenté de contacter son véritable maître, mais Sornal était trop malin pour lui avoir laissé une véritable liberté. Ses communications étaient limitées au Tyrus. Elle fit la moue et contacta son maître provisoire.

- Dark Sornal ? J'aimerais vous parler.

Il n'y eut aucune réponse pendant un moment et Shanaràh put sentir à travers la Force l'offense qu'elle avait faite à Sornal. Ce qui lui donna des frissons de plaisir.

- Deux soldats vont vous escorter jusqu'à moi. (Finit-il par lâcher en coupant la communication.)

La sorcière attendit, satisfaite. Après un long moment qui lui parut durer une éternité, des coups rapides résonnèrent à sa porte. Elle ouvrit et découvrit deux soldats impériaux.

- Excellence. Veuillez nous suivre.

Shanaràh suivit les gardes jusqu'aux appartements privés de Dark Sornal et ils la laissèrent seule avec lui. Le guerrier ne fit pas le moindre geste et n'accorda pas le moindre regard à la femme. Il bouillonnait de colère, mais la sorcière était quasiment persuadée qu'elle n'en était pas l'unique raison.

- C'est moi qui prends les décisions ici. (Finit-il par lâcher d'un ton sec.)

- Bien sûr Maître. Loin de moi l'idée de remettre cela en question. (Déclara t-elle d'une voix soumise.) C'est juste que...

Sornal leva la main et la voix de la sorcière mourut dans sa gorge. Elle se prit la gorge entre les mains, suffocante. Sornal poursuivit quelques instants avant de baisser la main. Shanaràh tomba à genou et prit une grande bouffée d'air, haletante.

- Je ne suis pas sadique. Mais je ne suis pas idiot non plus, Shanaràh.

L'intéressée demeura silencieuse, reprenant son souffle, partagée en haine et terreur.

- Vous êtes à moi désormais. Malgus a déjà été prévenu de ce fait et il n'a pas cherché à négocier ou à nier cet état de fait.

- Vous mentez ! (Dit-elle d'une voix étranglée.)

- Que non. Je vous ai fait don de la vie, et je peux reprendre ce don. Ne l'oubliez jamais. (Il se retourna lentement, posant son regard incandescent sur la jeune femme, sans émotion si ce n'est un peu de mépris.) Je n'attend pas une obéissance aveugle. Je vous donnerai des raisons d'accepter mon autorité. Savez-vous pourquoi mes hommes sont tous prêt à mourir pour moi ?

Elle fit non de la tête.

- Car je leur donne du pouvoir et un minimum d'attention. Car je me soucis de leur santé et que je ne me débarrasse que rarement de quelqu'un. Suffisamment pour montrer que je suis impitoyable, mais pas trop pour ne pas les faire suivre par la peur. Car si la peur est une arme efficace, elle a le désagréable effet pervers d'être à double tranchant. Comprenez-vous ?

Elle hésita un instant, assimilant la leçon avant d'opiner. C'était brillant. Les soldats et le personnel suivaient plus efficacement quand ils avaient l'attention de leur chef, quand ils n'avaient pas constamment peur. Mais une chose continuait de la tracasser. Une vérité qu'elle avait du mal à admettre mais qui était évidente.

- Pourquoi ?... (Demanda t-elle, la voix à moitié brisée.)

Sornal eut un petit sourire.

- Pourquoi je vous ai laissé en vie ?

Elle opina en silence.

- Appelez cela un caprice. J'ai une ambition. Et je n'avais jamais jugé un seul Sith digne de mon intérêt. Sauf vous. (Il haussa les épaules.) Pourquoi, j'avoue que je ne suis pas encore sûr.

L'intercom bipa plusieurs fois. Sornal attendit quelques instants avant de se diriger vers l'appareil d'un pas lent. Il appuya sur le bouton de réception.

- Qu'y a t-il ?

- Excellence, le cargo de la chasseuse est de retour. Et nous n'avons plus de nouvelles du Capitaine depuis un jour.

Sornal sourit.

- Parfait. Que deux gardes aillent attendre la mercenaire dans les hangars et aidez là à amener son fardeau, avec beaucoup d'attention. Retrouvez moi sur le pont.

- Oui Excellence.

La communication se coupa et le silence retomba. Sornal tourna lentement son regard vers son apprentie rebelle. Il poussa un soupir en constatant qu'elle était toujours à genou, visiblement brisée. Cela le décevait.

- Relevez-vous. (Ordonna t-il d'un ton sec.)

Shanaràh lui adressa un regard haineux avant de se reprendre et de se relever docilement, ce qui le réconforta.

- Je ne demande pas de chien obéissant. Je ne veux juste pas de désobéissance. Savez-vous faire ça ?

Elle le dévisagea un instant sans comprendre.

- Vous voulez que je reste la même tout en me pliant à vos exigences ?

- En quelque sorte... (Il prit une inspiration.) Je vais vous confier un secret. Le plan de Malgus échouera.

La sorcière plissa les yeux, perplexe.

- Pourquoi ?

Le guerrier était satisfait. Elle ne demandait pas de confirmation, mais une raison.

- Car les Siths ne se rangeront jamais derrière quelqu'un d'aussi fanatique. Malgus n'a pas la poigne nécessaire et la compréhension suffisante pour dominer les Sith. Les querelles intestines reprendront rapidement le dessus chez ceux qui l'auront suivit. De plus, croyez-vous que seul l'Empire se sentira concerné par cette trahison ?

Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent.

- La République... (Lâcha t-elle dans un souffle.)

- Exactement. Il va diviser l'Empire et l'affaiblir. (Sornal se passa la langue sur les lèvres, en proie à l'excitation.)

- Il faut l'en empêcher alors !

- Non. L'Empire est tout autant sûr de s'écrouler en temps et en heure.

- Vous êtes un traître aux Siths et à l'Empire !

Il poussa un soupir amusé.

- Dixit celle qui voulait trahir l'Empire il n'y a pas si longtemps.

Shanaràh détourna le regard, furieuse, blessée.

- Je ne peux être un traître étant donné que je n'ai jamais été un patriote quelconque. Le seul camp qui compte, est le mien. (Il marqua une pause, et ferma les yeux un instant, sondant la Force.) Suivez-moi sur le pont.

Le guerrier sortit, son apprentie sur ses traces, méditant ce qu'elle venait d'apprendre. Elle voulait dénoncer son nouveau maître pour obtenir une place de choix dans la société Sith. Elle pouvait le faire ! Mais elle se rendit aussitôt compte de l'inutilité, voir du danger d'un tel acte. A qui pourrait-elle le confier ? Dark Sornal allait sûrement s'assurer d'avoir tous ce qu'il faut contre elle, si ce n'était pas déjà fait. Elle avait changé de maître, passant de l'un à l'autre. Quand tout le monde saurait ce que Malgus préparait, elle serait l'une des première à être visé. En réalité, son nouveau maître lui offrait une chance de salut, bien que mince. Si elle voulait rester en vie, ce qui était bien évidemment le cas, elle devrait se plier à sa volonté tant qu'elle n'était pas assez puissante. Et Shanaràh comprit soudain toute l'ampleur des paroles du guerrier. Les Sith était égoïste et ne pensait qu'à eux. Elle ne pensait pas aux autres et était prête à lâcher Dark Malgus au moindre danger. Les idées de ce dernier étaient folles et irréalisable. Les Siths ne se souciaient que d'eux mêmes et ils le faisaient déjà mal. Elle déglutit et stocka ces informations dans sa mémoire. Elle serait attentive et essayerait d'en apprendre le plus possible. Un jour, elle tuerait Sornal pour son propre pouvoir. Et l'Empire ? C'était le cadet de ses soucis.

 

 

 

 

 

Phëbe avançait d'une démarche presque solennelle le long du pont, vers son commanditaire. Derrière elle, légèrement en retrait avançait Mako. Un peu plus loin, deux gardes portaient un corps. Ils le déposèrent aux pieds de Sornal. Le Sith sourit largement, visiblement satisfait. Phëbe remarqua une autre manipulatrice de la Force, sur le coté, qui observait attentivement. Elle fit une très légère révérence avant de l'ignorer tout simplement.

- Réveillez-le.

La chasseuse s'exécuta immédiatement, injectant quelque chose dans la nuque du Capitaine. Il ne se passa rien durant quelques longues secondes, et au bout d'une minute, Quinn commença à grogner. Il remua légèrement et roula sur le dos. Il se prit la tête entre les mains.

- Réveil difficile Quinn ? (Ironisa Sornal.)

Quinn marmonna quelque chose avant de se forcer à se redresser puis à se mettre debout. Flageolant, il s'inclina devant son seigneur.

- Désolé, Excellence.

- Shanaràh ?

Surprise, la Sith fit un pas en avant.

- Oui, Seigneur ?

Celui-ci sourit.

- Soignez-le.

Elle bredouilla.

- Euh, ce... C'est à dire... Ce...

Il leva une main pour couper court à ce balbutiement.

- Faites-le.

La sorcière marmonna quelques mots bien sentis sous le regard interloqué d'un Quinn a moitié endormi. Elle concentra la Force en prenant une profonde inspiration et visualisa le corps du Capitaine grâce à ses sens. Elle canalisa l'énergie au bout de ses doigt et trouva un malaise dans le corps de l'homme, certainement dû à la drogue. Shanaràh déchargea la Force dans le corps du Capitaine, lui donnant un brusque afflux de puissance. Il grogna alors qu'il était légèrement soulevé de sol sous le regard intéressé de Sornal. L'officier poussa quelques gémissements alors qu'il se mettait à luire. Des vapeurs s'échappèrent de son corps, puis il y eut un petit flash de lumière, et il retomba au sol, essoufflé. Shanaràh secoua doucement la tête, en sueur.

- C'est fait... (Dit-elle d'une vois bien plus faible qu'elle ne l'aurait voulu.)

Quinn déglutit et se redressa maladroitement, testant ses doigts qui n'étaient plus engourdis.

- Vous allez mieux Quinn ?

Celui-ci tourna vivement la tête, comme s'il avait oublié la présence de son maître. Il fit oui de la tête.

- Beaucoup mieux Excellence.

- Bien. Votre rapport.

Phëbe fronça les sourcils, visiblement très surprise.

- Pardon ?!

Sornal la regarda sans émotion.

- Vous avez quelque chose à dire, mercenaire ?

- Vous... Je.. Il travaillait pour vous ?

- Oui. C'était un test. Cela vous pose t-il un problème ?

Phëbe se rendit soudainement compte qu'elle était allée trop loin. Elle recula d'un pas, mal à l'aise.

- N-Non... (Bredouilla t-elle.)

Elle déglutit. Mais qu'est-ce qui lui avait prit ? L'air était subitement devenu lourd et chargé. Jamais elle ne s'était sentie aussi nue et vulnérable. Sornal la dévisagea un instant avant de reporter son attention sur Quinn. La chasseuse se sentit aussitôt légèrement mieux.

- La chasseuse de primes a parfaitement rempli son rôle, faisant toutes les missions qui lui ont été confiées. toutes ont été un franc succès. Difficile à cerner, elle a réussit à me faire douter et à m'amener à venir la voir. Bien qu'elle se serve un peu trop de son corps comme d'un outil. Elle n'a pas été tentée de vous trahir.

Sornal hocha la tête.

- Bien. Allez vous reposer Capitaine. Faites vous un bilan complet.

Quinn s'inclina solennellement et s'en alla. Le guerrier fit face à la mercenaire.

- Vous avez passé les tests avec succès. Du travail vous intéresse toujours j'espère.

La femme demeura silencieuse et réfléchit une seconde avant d'opiner. Elle savait qu'un refus pourrait s'avérer très dangereux.

- Bien !

Dark Sornal claqua des doits. Aussitôt, un officier, jusque là en retrait, s'avança et tendit un datapad à la jeune femme. Celle-ci commença à faire défiler les informations contenues dedans avec intérêt, Mako regardant par dessus son épaule.

- Vous avez pour mission de combattre un Jedi. Mais, comme pour Quinn, vous avez la tâche de le me ramener vivant. Cela dit, vous avez le droit de le cabosser un peu, du moment que ce n'est pas permanent ou handicapant. Et bien entendu, vous n'en parlerez à personne.

Phëbe se contenta d'opiner en continuant de lire les documents.

- La meilleure façon d'attirer votre cible est de vous en prendre à sa femme. Kirasari Al'jin.

Phëbe releva subitement la tête de son datapad ce qui attira l'attention de Sornal.

- Y a t-il un problème ?

Elle déglutit et secoua négativement la tête avant de replonger dans ses fichiers. Sornal plissa les yeux, intrigué, mais reprit son exposé.

- Je vous déconseille fortement de la tuer ou de lui faire trop de mal. Son mari risquerait de devenir incontrôlable.

- Je croyais que les Jedis ne se mariaient pas et qu'ils devaient écarter toute émotion.

Dark Sornal eut l'ébauche d'un sourire sur le visage, mais demeura dur et froid.

- C'est un Jedi particulier.

Elle opina, signifiant qu'elle comprenait qu'il n'en dirait pas plus.

- Votre véritable cible est Keltal Al'jin.

Phëbe eut un petit mouvement nerveux, mais essaya de le masquer. Sornal la dévisagea avant de se désintéresser de la chose. La chasseuse poussa un soupir muet de remerciement et nota les informations dans un coin de sa tête. Keltal...

- D'après mes informateurs, il se trouve en ce moment même sur Tatooine. Avez-vous des questions ?

- Non.

- Alors partez sur le champ et ramenez le moi.

Elle opina, salua, et partit d'une démarche un peu raide et rapide. Elle voulait quitter ce vaisseau au plus vite. Soudain, elle se prit à espérer qu'après ce contrat, le Sith n'aurait plus besoin d'elle. Bien entendu, elle en doutait fortement.

 

 

 

 

 

Keltal buvait un verre de lait de bantha à la cantina d'Anachore. Ses yeux scrutèrent la salle bruyante. Sur sa gauche, un Weequay parlait véhément avec trois humains. Au vu de leurs tenues, ils s'agissaient certainement de pirates. Accoudé au bar se tenait un officier de la République en civile qui jetait des regards autour de lui, notant de temps à autre quelque chose sur des feuilles de flimsi. A droite, se tenait un groupe de musiciens. Les danseuses Twileks se déhanchaient avec grâce, sans parvenir à attirer l'attention de plus d'un ou deux poivreaux qui regardaient leurs courbes avec envie. Keltal poussa un soupir et ferma les yeux pour étendre ses sens et les limites de sa perception via la Force. Un mélange d'alcoolique notoire, de criminels en tout genre et... Une lumière, qui s'approchait. Il rouvrit les yeux et la vit, avançant vers lui avant de s'asseoir.

- Keltal.

- Maître Jeysà.

La Miralukka lui offrit un sourire un peu crispé.

- Alors, de quoi vouliez-vous me parler dans ce taudis ?

- Je voulais savoir pourquoi. (Dit-elle sans préambule.)

Keltal poussa un petit soupir.

- Pourquoi j'ai une fois de plus défié le conseil ?

Elle opina et il prit une petite inspiration.

- Je suis prêt à me plier à pas mal de règles. Mais je pense absurde cette idée de nous couper des émotions.

- C'est au contraire logique.

- Mais nous ne sommes pas des êtres de logique, mais d'émotions justement. Et vouloir s'y couper fait appel à une autre émotion, la peur. La peur de basculer, la peur de s'y perdre. La simple peur de ressentir, d'accepter le fait que nous sommes imparfaits, faillibles.

- Les Jedis n'ont pas le droit de faillir. Vous voyez bien les ravages que peuvent provoquer les utilisateurs de la Force quand ils ne sont pas soumis à des règles.

Elle avait l'air de vouloir autant le convaincre lui qu'elle même.

- A mon avis, c'est plus compliqué que ça.

Elle écarta la réponse d'un geste de la main.

- Et le mariage n'est pas la seule chose que le conseil vous reproche. Les missions qui vous ont été confiés...

Il poussa un long soupir exaspéré.

- Je sais, je sais, je sais. Je n'ai pas toujours respecté les prérogatives du conseil. J'ai fais de mon mieux. (Il se leva lentement en vidant son verre d'un trait.) Je suis faillible. Je l'accepte.

- Le conseil a décidé de vous mettre à pied... Ils ne vous confieront plus de missions.

Il haussa les épaules, visiblement peu atteint.

- Revenir chez les Jedis était certainement une erreur en fin de compte. Merci pour la discussion. (Il jeta deux jetons de crédits sur la table.) Prenez donc un verre, ça me fait plaisir. (Il s'arrêta.) Sachez que ce fut un plaisir de discuter avec vous. Vous m'êtes sympathique.

Elle opina doucement alors qu'il allait partir.

- Quel effet ça fait ? (Demanda t-elle doucement.)

Il se retourna lentement, surprit.

- Quoi donc ?

- D'aimer... Et d'être aimé... (Demanda t-elle, hésitante.)

Keltal considéra la question un instant.

- C'est quelque chose d'unique et de précieux, de merveilleux. Mais ça ne peut pas s'expliquer.

Elle releva la tête, intriguée et il lui sourit avec indulgence.

- Il faut le vivre pour comprendre, pour l'accepter...

Jeysà réfléchit avant d'acquiescer. Mais il n'était pas sûr qu'elle comprenne vraiment.

- Au revoir, mon ami.

Il s'inclina.

- A bientôt, mon amie.

Et il partit, la laissant seule avec ses pensées.

 

 

 

 

 

Phëbe regarda le vaisseau à travers ses jumelles ainsi que la jeune femme qui venait d'en sortir. Al'jin...

La femme savait qu'elle s'apprêtait à franchir un cap dangereux. Pourtant, après tant d'années à faire ce travail, elle pensait s'être totalement détaché de tout. Elle comprit que ce n'était pas le cas. Kirasari disparut du champ de vision de Phëbe, mais cette dernière n'esquissa pas le moindre geste. Elle resta là, le regard perdu dans le vide. Elle revit ces jeunes années, il y avait si longtemps, ainsi que son premier et unique amour. Barlar. Elle ferma les yeux et se perdit un moment dans son passé. Les minutes s'écoulèrent et elle remarqua un son grésillant dans son oreille.

- Phëbe ?

- Je te reçois Mako.

Depuis combien de temps tentait-elle de la contacter ?

- Ah ! Je me demandais s'il fallait que je me trouve un nouveau partenaire.

Phëbe ne releva pas la remarque.

- Elle est sortie ?

- Oui. depuis quelques temps déjà. Alors dépêche-toi.

La mercenaire acquiesça malgré que sa partenaire ne puisse la voir et descendit dans le hangar. Elle avait eu du mal à s'infiltrer ici, mais il y avait peu de porte que l'argent ne puisse ouvrir et de salle qu'il ne puisse vider. Par chance, les Jedis étaient assez naïfs pour laisser leurs vaisseaux ouverts. Elle le fouilla de fond en comble, juste par curiosité, mais n'y trouva que peu de chose digne d'intérêt. Phëbe plaça des petits dispositifs contre les plaques à l'entrée du vaisseau avant de reprendre son poste d'observation. Les minutes s'engrenèrent de nouveau jusqu'à ce que Mako ne la recontacte.

- Elle arrive.

- Et lui ?

- Toujours aucune trace.

- Compris.

Phëbe patienta jusqu'à l'arrivée de la Jedi. Celle-ci avança d'une démarche légère et en aucun cas sur la défensive. Elle s'arrêta pourtant en grimpant sur l'écoutille, le visage crispé.

- Trop tard... (Marmonna Phëbe.)

Elle appuya sur le détonateur à son poignet. Aussitôt, des filets de fumées s'échappèrent de quatre endroits autour de la Jedi. Du gaz anesthésiant. Elle recula et tenta de s'enfuir, mais il était trop tard. Kirasari s'écroula sans opposer de résistance.

- Le voilà. Tu as deux minutes pour filer avec elle.

La chasseuse ne répondit rien et descendit. Elle tira le corps et lui attacha les mains dans le dos avec du fil en duracier puis l'installa assise contre l'un des pieds du vaisseau et attendit.

- C'est bon, t'es dehors ?

- N'intervient pas.

- Quoi ? Phëbe ? Phëbe ?!

Celle-ci retira son comlink et le désactiva. Keltal apparut bientôt à l'entrée du hangar, le sabre désactivé à la main. Son air méfiant indiqua immédiatement à Phëbe qu'il avait sentit un problème. Il s'avança vers elle, d'un pas lent et méfiant. Ses yeux passèrent de la chasseuse à sa femme et il se mit en garde.

- Eloignez-vous d'elle. Sur le champ.

- Vous n'avez pas d'ordre à me donner, Jedi.

Il s'avança et elle sortit son blaster qu'elle pointa sur lui.

- Je vous le déconseille.

Keltal plissa les yeux.

- Tirez. Vous n'aurez doit qu'à un seul coup. Je vous conseille de ne pas le rater... (Dit-il d'un ton menaçant.)

Phëbe fit une petit grimace avant de répondre avec une pointe d'ironie.

- Merci pour le conseil. Mais j'ai plus de chance de toucher cette cible là.

Et elle pointa son canon vers Kirasari, toujours inconsciente. Le comportement de Keltal changea du tout au tout. Il leva les mains, en signe de soumission.

- Que voulez-vous ?

Keltal décela diverses choses dans le regard de son interlocutrice. De la haine, manifeste, et très certainement à l'égard des Jedis, mais aussi du dégoût, de la déception... et de l'impuissance. Bien que non utilisatrice de la Force, elle n'en restait pas moins une présence forte qui devait être particulièrement difficile à manipuler. Aussi décida t-il de ne pas tenter la chose.

- Des réponses... (Dit-elle à mi voix.)

Le gardien la dévisagea, perplexe. Que voulait-elle vraiment ? Et pourquoi se sentait-il mal à l'aise en sa présence ? Etait-ce simplement dû à la menace pesant sur sa femme ? Où...

- Je vous écoute.

Phëbe prit une profonde inspiration.

- Connaissez-vous Dark Sornal ?

Keltal poussa un long soupir.

- Oui. C'est donc lui qui vous envoie ?

Elle éluda la question et poursuivit.

- Qu'est-il pour vous ?

Il hésita un instant.

- ... Mon frère...

- Jumeau ?

Il opina.

La chasseuse déglutit et sentit des frissons parcourir son corps. Devait-elle continuer ? Elle était allée trop loin pour reculer maintenant ! Elle devait savoir !

- Quel âge avez-vous ?... (Demanda t-elle, la voix et les lèvres tremblante.)

Keltal ne comprenait pas du tout ce qu'il se passait et commençait même à en avoir marre. Il fit un pas en avant.

- Mais en quoi cela vous regarde...

Phëbe fit un geste brusque avec son blaster vers Kirasari, indiquant qu'elle était prête à tirer à la moindre menace. Keltal se figea et montra ses mains pour signifier qu'il ne tenterait rien.

- Bientôt 35 ans...

Des larmes roulèrent sur les joues de Phëbe et elle baissa son arme, ébranlée. Keltal hésita un instant puis se précipita sur sa femme et la sonda brièvement via la Force pour connaître son état et décela les effets d'un simple gaz anesthésiant. Il poussa un soupir muet de reconnaissance et la détacha avant de se tourner vers la chasseuse qu'il dévisagea comme pour la première fois. Son impression n'avait pas changé du tout... Pourquoi cette femme lui donnait une impression aussi étrange ?

- Et vous alors ? Qui êtes vous ?

Elle le regarda à travers un rideau de larme et renifla.

- Je suis...

Sa voix se brisa. Elle avait voulu savoir. Maintenant elle savait. Mais qu'avait-elle espérée ?

- Je suis ta mère...

Keltal se figea, les yeux écarquillés, visiblement ébranlé.

- Ma mère ?... C'est impossible...

- Et pourtant... Je suis Phëbe Al'jin, et il y a presque 35 ans, j'ai mis au monde deux frères jumeaux... Keltal, et Sornal.

Keltal ne fit pas le moindre geste, digérant lentement l'information. Sa mère s'approcha avec maladresse et le prit dans ses bras en pleurant. Le Jedi ne savait pas comment réagir. Sa mère n'avait jamais été plus qu'une ombre dans son existence, un fantôme de sa mémoire, qui lui chantait des berceuses. Mais les Jedis lui avaient rapidement apprit à s'en détacher, insistant sur le fait qu'il devait l'oublier et que la présence de son frère à elle seule était déjà une entorse exceptionnelle et une difficulté pour tous les deux. Depuis, il n'avait jamais cherché à la retrouver. Par où aurait-il commencé ? La galaxie était tellement vaste... Et la guerre avait fait d'innombrables victimes. Sans s'en rendre compte, il la serra dans ses bras.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ? (Demanda t-elle d'une voix éraillée.)

- Ne jamais être revenue...

- Ils vous ont arrachés à moi, tous les deux et m'ont interdit de vous revoir... Si tu savais combien de temps je vous ai pleurés...

Il la serra encore plus fort. Ils restèrent ainsi durant de nombreuses minutes avant de se quitter d'un silence gêné.

- Viens avec moi...

Keltal dévisagea sa mère.

- Ou ça ? Chez Sornal ? Dans l'Empire ?

Elle se mordilla la lèvre.

- La République est mourante. Les Jedis sont des monstres qui se cachent sous de faux idéaux moraux, sponsorisés par la République !

- C'est plus nuancé que ça.

- Alors autre part ! Loin de cette fichue guerre. Je ne veux pas avoir à combattre l'un de mes fils.

Une pointe de dégoût passa dans le regard du Jedi.

- Car tu crois que l'Empire est mieux ? Oui, la République est corrompue. Oui, les Jedis ne sont pas des enfants de choeur. Oui, la République, ce ne sont pas les gentils innocents qui se font envahir par le méchant Empire. Mais l'Empire, c'est pire. Tu crois que si l'Empire gagne la guerre, la paix s'installera ? Non. Les Siths s'affronteront. D'autres guerres éclateront. D'autres conflits, d'autres morts, toujours plus... (Il déglutit et la regarda dans les yeux, la voix brisée par l'émotion.) Avec la République, il y aura un espoir. Mince... Mais un espoir quand même... Ce n'est pas l'idéal... Mais c'est toujours mieux. Nous avons tous beaucoup à apprendre. Les Jedis, les politiciens... Je ne soutiens pas la République, du moins, pas totalement. Mais je me bat contre l'Empire, ça c'est une certitude.

Phëbe opina doucement et recula d'un pas.

- Je comprends.

Il la regarda, gêné.

- Que vas-tu faire ?

Elle soupira.

- Je ne sais pas...

Et elle partit. Keltal la regarda s'éloigner, le coeur lourd. Mais il ne tenta pas de l'arrêter. ça n'aurait servit à rien. Il se contenta de lui dire :

- Je te conseille de ne pas retourner auprès de Sornal. Ce n'est plus ton fils...Ne t'attends pas à un accueil chaleureux.

Elle inclina la tête sur le coté pour le remercier et disparut quand l'ascenseur referma ses portes. Le Jedi resta un long moment sans bouger, gravant les images de sa mère dans sa mémoire. Il doutait de la revoir un jour. Il poussa un soupir et se pencha vers sa femme qui commençait doucement à reprendre conscience. Il déposa un baiser sur son front.

- Je vais prendre soin de toi.

- Qu'est-ce que c'était ? (Demanda t-elle d'une voix pâteuse.)

- Un souvenir...

 

 

 

 

 

Sornal attendait sur le pont de son vaisseau, les yeux rivés sur la baie vitrée, comme à son habitude. Il concentrait la Force autour de lui et la malaxait pour tester ses pouvoirs et les endurer. Des bruits de pas, des bottes claquants sur le sol, attirèrent son attention bien avant qu'une voix hésitante ne s'élève.

- Excellence... La chasseuse de prime est de retour.

- Faites-la venir immédiatement. (Dit-il d'une voix sèche.)

Sornal sonda la Force, et trouva la résonance d'un autre utilisateur, puis d'un second. Ses deux apprentis. Il balaya son destroyer et devina la présence de la mercenaire. flanquée de deux gardes, elle prenait un turbo élévateur pour venir à sa rencontre. Mais de Keltal, il n'y avait aucun signe. Il grimaça. Avait-elle échouée ? Dans ce cas là, il devait reconnaître qu'elle avait du cran de venir l'avouer.

Malavai Quinn se posta à son coté. Il avait lui aussi été mit au courant de l'arrivée de la chasseuse qui semblait lui avoir légèrement tapé dans l'oeil. Sornal poussa un soupir et attendit.

Phëbe arriva moins de cinq minutes après, visiblement tendue. Elle mit un genou à terre et patienta jusqu'à ce que Sornal se retourne. Le Sith la dévisagea et fit un geste pour lui donner l'ordre de se relever.

- Je vois la chasseuse. Mais je ne vois pas la proie.

Elle déglutit.

- Il y a eu... Des faits nouveaux, qui m'ont fait modifier mes plans, Excellence.

- Et quels sont-ils ? (Demanda celui-ci en haussant un sourcil, visiblement intrigué.)

- Je... Préférerais en parler en privé, Excellence.

Sornal poussa un long soupir d'ennui et fit un nouveau geste. Quinn ordonna aux personnes présentes de quitter le pont. Alors qu'il allait pour partir, la voix de son maître le retint.

- Non, pas vous Quinn. Restez.

Le Capitaine se posta légèrement en retrait et demeura silencieux.

- Parlez. (Ordonna Sornal.)

Phëbe se lécha les lèvres, anxieuse. Elle avait eu pas mal de temps pour réfléchir à la façon de présenter la chose. Pourtant, elle ne savait toujours pas quoi dire.

- J'ai appris que Keltal, était votre jumeau.

Sornal demeura de glace.

- Et ?

Elle prit une profonde inspiration, priant pour que sa voix ne soit pas inaudible, que son coeur n'éclate pas à force de battre aussi fort. La tension était palpable. Le coté obscur émanait de Sornal et rendait l'air lourd. Elle s'en voulait d'être aussi émotive. A force d'être chasseuse de prime, elle avait pensé s'être suffisamment endurci. Mais elle se rendit compte qu'elle ne s'était jamais préparée à ça, qu'elle n'avait jamais réellement fait son deuil. Aussi, en les retrouvant, une vieille blessure se rouvrait et la submergeait sans qu'elle puisse rien y faire.

- Je suis sa mère...

Sornal la dévisagea un instant en silence, perplexe.

- Et également la vôtre...

Sornal grimaça et se détourna.

- Quinn vous payera. Quittez mon vaisseau dans l'heure. Et ne parlez jamais de cela. Adieu.

Phëbe regarda le dos de son fils sans comprendre. Elle s'avança.

- Sornal, je suis ta mère...

Alors qu'elle allait poser la main sur son épaule, le Sith se retourna vivement, le sabre à la main. Il l'activa et la transperça au dessus du ventre. Phëbe écarquilla les yeux sous la douleur et l'incompréhension. Leurs visages étaient presque collés. Il murmura à son oreille.

- Je suis un Sith. Un Seigneur noir... Je n'ai pas de parent. Je ne peux pas me le permettre. (Annonça t-il d'une voix froide.)

Puis, il désactiva son sabre laser et la laissa tomber au sol sans plus s'en occuper. Quinn hésita un instant avant d'aller voir le corps. Il prit le pouls et constata, malgré sa faiblesse, qu'il était bien présent.

- Excellence. Elle est toujours vivante. Que souhaitez-vous que je fasse ?

- Quinn. M'avez-vous déjà vu ranger mon arme sans en finir avec une personne que j'aurais voulu tuer ?

- Non Excellence.

- Je vous laisse donc déduire la suite.

- A vos ordres Excellence.

Il s'inclina avec respect, même si son maître ne pouvait le voir, puis fit appeler deux gardes. Ceux-ci soulevèrent le corps de la chasseuse et la transportèrent à l'infirmerie.

Sornal se retira dans ses quartiers et trouva sa femme, dormant paisiblement sur leur lit. Il poussa un très léger soupir et caressa son visage du bout des doigts. Elle était déjà une trop grande faiblesse, un trop grand risque. Le fait qu'il ait un frère augmentait encore ces mêmes risques. Il ne pouvait se permettre d'avoir une mère. Sornal regarda les courbes de sa femme, sa poitrine qui se soulevaient de temps à autre. Vette. Sa Vette. Il savait qu'elle était sa faiblesse. Mais il était prêt à l'accepter. A quoi servait le pouvoir si c'était pour rester totalement seul ? Il espérait que le message était bien passé au près de sa mère. Il n'aimait pas les choses que la nouvelle avait réveillée en lui. Peut-être aurait-il dû la tuer, au cas où... Mais il n'était pas un animal, il avait un honneur. Quel genre d'homme serait-il s'il tuait sa mère ou son frère ? Il soupira et s'étendit au près de sa femme, songeur. Sa mère... Il la chassa de ses pensées. Il lui faudrait dénicher un autre chasseur de prime et oublier pour le moment Keltal. Le plan de Malgus avançait à grand pas. Le Sith s'occupait de projets sur Illum et Sornal savait par avance qu'il frapperait une fois les derniers vaisseaux impériaux prêts. Il avait fait sa part du travail, recruté des volontaires pour Malgus. Du moins, celui-ci le pensait-il. ça allait être un sacré foutoir. Il en exultait d'avance.

Sa mère... Il repensa à Phëbe et grimaça. Elle le hanterait encore un long moment. Il n'avait éprouvé aucun plaisir quand son arme avait pénétré le ventre de la femme. Sornal avait pourtant fait en sorte d'éviter tout organe, du moins vital, pour ne pas la tuer. Mais il ressentait quand même de très légers remords. Il haussa les épaules. Tant pis. Il vivrait avec ceci, comme avec les autres.

 

 

 

 

 

Phëbe rouvrit lentement les yeux et les cligna plusieurs fois. La lumière de l'infirmerie l'éblouit et lui donna mal au crâne. Elle se sentait faible et tout son corps était engourdi. Elle tourna lentement, avec difficulté, la tête sur le coté et surprit Mako, assoupie. La chasseuse essaya de se redresser, mais une violente douleur la transperça et l'obligea à se recoucher avec un grognement. Mako battit des paupières et se réveilla. Elle dévisagea son amie et poussa un soupir de soulagement.

- Hé... (Dit-elle d'une petite voix douce.)

- Cela fait combien de temps ? (Demanda Phëbe d'une voix faible.)

Les tuyaux dans le nez la faisait souffrir. Elle était sous assistance respiratoire, preuve qu'elle avait faillit mourir. Mais que c'était-il réellement passer ?

- Cela fait bientôt deux semaines.

Phëbe grimaça.

- Comment j'ai atterrit ici ?

Mako la regarda d'un air gêné.

- Je sais juste que... Enfin, il semblerait que tu aies contrarié Dark Sornal et...

- Et ?

La pirate fit la grimace.

- Et il t'a transpercé.. De son sabre laser.

Phëbe opina doucement. Elle se souvenait maintenant. Son propre fils...

- J'ai pris une importante décision Mako.

- Je t'écoute.

- Je ne travaillerais plus pour l'Empire.

 

 

 

 

Fin.

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  • 8 months later...

Bonjour à tous ! Oui, ça fait longtemps et je vois qu'il n'y a pas plus de com, sniff, j'suis triste là :p

Bon, comme je rejoue de manière bien plus intensive, tout ça tout ça, j'ai écrit un autre chapitre faisant appel à une suite.

Ce n'est plus vraiment Jedi Déchu du coup, car même si Keltal est de la partie et que Sornal est mentionné, ils ne sont plus (pour l'heure tout du moins) les persos centraux de l'histoire.

 

Je rebaptiserais plutôt ceci tout simplement ainsi :

Saga Al'Jin. (Mais ça à moins la classe...) En tout cas, j'espère que ceci vous plaira. Oui, l'histoire prend une tournure différente, mais bon...

Bonne lecture :)

 

 

 

 

 

Chapitre 7 : Questionnement.

 

 

 

La jeune femme prit une profonde inspiration et déplia ses jambes engourdies par l'immobilité. Cela faisait maintenant près de deux heures qu'elle essayait de méditer, sans y parvenir. Son esprit était occupé, ailleurs, toujours en mouvement. Diverses questions la taraudaient et l'empêchaient de se concentrer. Elle était restée au temple Jedi de Tython depuis deux semaines sans jamais en sortir. Son avenir lui paraissait incertain, indistinct, tout comme son combat. La défaite de l'Empereur Sith quelques mois auparavant, loin d'avoir mit fin à la guerre, avait modifié et intensifié le conflit. Les actions de la Miraluka avaient été de plus en plus insignifiantes et elle ne savait désormais plus quoi faire. La porte de la salle de méditation coulissa et une femme pénétra dans la pièce. Elle rejoignit Mirlina en quelques pas et se posta devant elle, un sourire peiné sur le visage.

- Toujours à ruminer de sombre pensées ? (Demanda-t-elle d'une voix douce.)

Mirlina tourna la tête vers son amie.

- Toujours. (Répondit-elle d'une voix morne.)

Jeysà poussa un petit soupir de tristesse et s'installa aux cotés de la Jedi.

- Si tu ne me dis pas ce que je peux faire pour toi, je ne pourrais pas t'aider.

- Il n'est rien que tu puisses faire mon amie.

- Le conseil est d'accord avec toi sur de nombreux points. Nous voulons tous en finir avec cette guerre.

- Mais il n'agit pas.

Jeysà ne trouva rien à répondre et un silence lourd s'installa entre elles.

- Je me demande ce qu'elle aurait fait... (Murmura Mirlina au bout d'un moment.)

Prise au dépourvue, l'érudite ne sut immédiatement quoi répondre.

- Ma mère. (Ajouta Mirlina comme elle voyait sa gêne.)

Jeysà opina.

- Que sais-tu d'elle ?

- Quasiment rien. J'ai son prénom. C'était une sentinelle mais elle a disparue avant que je ne sois assez grande pour me souvenir d'elle. Parfois, j'ai l'odeur d'un parfum, le son d'une voix, la sensation d'une caresse... Je n'arrive pas à la voir... (Elle défit son bandeau et ouvrit les yeux.) Je n'y arrive pas.

Des larmes coulaient sur ses joues. Jeysà le ressentit à travers la Force et les essuya de la joue de son amie.

- Pourquoi continues-tu de porter ce bandeau ? (Demanda l'érudite alors que Mirlina le remettait.)

- Tous les Miralukas en portent un. Je suis une Miralukka.

- En partie seulement.

- La seule que je connaisse.

Jeysà se pinça doucement les lèvres mais ne dit rien. Finalement, elle se leva et se dirigea vers la porte avant de faire volte-face.

- As-tu déjà fait des recherches à la bibliothèque sur elle ?

- Je n'ai rien trouvé de probant. Son nom est à peine cité. J'en ai trouvé juste assez pour savoir que c'était une farouche combattante et qu'elle n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Prête à prendre des risques. Qu'elle a siégée au conseil avant de disparaître.

L'érudite assimila les informations.

- Je te donne un accès temporaire aux archives du conseil. Tu y trouveras peut-être une trace.

Et sans attendre de réponse, elle quitta la pièce.

 

 

 

 

L'homme regarda lentement autour de lui, analysant son environnement. Les parois de duracier étaient sombre et épaisses. L'air s'échappait des conduits de survie, lui donnant un arôme singulier et assez désagréable pour qui n'y était pas habitué. Le sol ne tremblait presque pas et sans la Force, il n'aurait pas ressenti l'avancée du vaisseau en hyper-espace. Le Zabrak renifla et se leva en silence avant de s'étirer. Ses yeux coulèrent sur sa couche où reposait sa femme. Il la contempla un long moment, s'attardant sur ses courbes moulées à travers le drap en satin, sur son visage serein et la douceur de ses traits, sur ses lèvres pulpeuses et s'autorisa un petit sourire. Ashara Zavros était d'une beauté à couper le souffle. Magae finit par détourner le regard à contrecoeur et s'habilla en silence avant de quitter la pièce. Il n'y avait pas un signe de vie dans le vaisseau et le seul son qui était audible était celui des appareils en veille et du moteur qui vrombissait. Magae se dirigea vers le cockpit et une ombre surgit sur sa gauche. Il ne la sentit pas arriver à travers la Force mais ne sursauta pas, nullement surprit. A force d'habitude, il avait fini par se faire à cette présence sans vie, à ce droïde qui guettait son arrivée pour le servir.

- Bonsoir Maître ! Avez-vous des difficultés à dormir ? Voulez-vous que je vous prépare une tisane ?

- Non merci 2V. Je veux juste vérifier le plan de vol.

- Nous arriverons dans deux heures standard à bord du Tyrus. Votre mère est déjà au courant et vous attends.

Magae eut un reniflement de mépris.

- Ma mère. (Lâcha-t-il avec dédain.) Elle n'a de mère que le nom. Et encore...

Le droïde ne répondit rien. La détresse de son maître était au delà de ses fonctions.

- Bon, je serais dans la salle d'entraînement. (Finit par dire le Sith.) Préviens-moi quand on sera arrivé.

- A vos ordres, Maître.

Magae fit volte-face et s'éloigna sans un regard en arrière. Quand il pénétra dans la soute, ses yeux se posèrent immédiatement sur le mannequin à l'armure noirci, marques des nombreuses attaques qu'il avait subit. Sur le coté se trouvait des sphères tirant des rayons d'énergie pour l'entraînement à la parade. A gauche, trois droïdes programmés par l'inquisiteur lui même attendaient d'être connectés pour essayer de le tuer. Il y avait également un générateur d'énergie calibré pour tenir la puissance des éclairs Sith. Le Zabrak s'amusait régulièrement à tenter de la surcharger, sans réel succès jusqu'à présent. Mais aujourd'hui, il avait besoin d'autre chose. Le coté obscur ne bouillonnait pas au fond de lui comme chez ses pairs. Il ne savait pas si c'était dû à sa femme, ou à sa propre nature intérieure, mais il dérivait un peu des deux cotés, sans jamais réussir à se poser. Parfois, lancer des éclairs lui faisait mal, et d'autres fois, c'était d'une facilité déconcertante. Il secoua doucement la tête et se posta au milieu de la pièce avant de se mettre en tailleur et de méditer. Au début, il n'y parvint pas, son esprit n'était pas calme et ses pensées partaient dans tous les sens. Puis finalement, il entra dans une transe que lui avait enseigné Ashara. Il perdit la notion du temps, la notion de ce qui l'entourait. Il oublia l'air qui entrait dans ses poumons, les bruits ambiants, la sensation de la chair et voyagea sur les courants de Force. Il se sentait apaisé et serein. La force l'enlaça et l'entoura, l'entraînant avec lui, le portant à sa guise sans qu'il ne puisse rien contrôler. Cette première étape était toujours très déstabilisante et ce n'était que la seconde fois qu'il parvenait à la franchir. Le contrôle était ce que les Siths recherchaient et la transe demandait de lâcher prise. Un abandon total.

Dans les courants de Force, Magae pouvait voir ses compagnons sous des formes éthérées sans pouvoir interagir avec eux. Mais le passé et le futur s'entremêlaient au présent, créant des remous qui pouvaient être difficile à comprendre. La première fois, c'était une vision du passé qui était venu à lui, faisant remonter des souvenirs que le jeune Seigneur Sith aurait préféré oublié. Il s"était vu quelques années auparavant, encore esclave de l'Empire, condamné à vie à des tâches fastidieuses et épuisantes jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mais la Force était là, partout autour de lui et sa colère avait finit par exploser, délivrant une tempête d'énergie qui avait dévasté une partie du camp, arrachant les maigres tentes et emportant quelques caisses. Loin d'être calmé, le jeune Zabrak s'en était ensuite prit au contremaître, un esclave avec du galon qui s'amusait à les fouetter régulièrement, lui et les autres, profitant du minuscule pouvoir dont il était pourvu. Dans un excès de fureur, Magae lui avait sauté dessus mais l'homme était plus lourd et plus musclé que lui et il l'avait repoussé sans peine. Le fouet avait claqué et Magae était tombé à terre, le dos en sang.

- Tu vas crever ! (Avait hurlé le contremaître en jubilant.)

Il avait levé son fouet. Magae l'avait intercepté, enroulant le cuir autour de son bras en serrant les dents pour oublier la douleur. Puis, il avait tiré d'un coup sec et la Force avait accompagné sa volonté. Le contremaître avait volé et était tombé à ses pieds. La rage du coté obscur s'était emparée du Zabrak qui avait prit une pierre et frappé son adversaire jusqu'à ce que mort s'ensuive. Son premier pas dans les ténèbres. Quelques jours plus tard, un Seigneur Sith nommé Shanaràh était venu à lui alors qu'il était emprisonné et en attente.

- Un Utilisateur de la Force ne devrait jamais être soumis aux autres. Es-tu prêt à te libérer de tes chaînes ? A trouver une autre voie ? (Avait-elle demandé.)

- Quel autre choix ai-je ?

- La mort.

Il avait opiné et son initiation avait commencé.

Magae s'arracha à cette vision désagréable et pensa à retourner dans son corps. Mais la Force l'enlaça une nouvelle fois et il se mit à tourbillonner à une vitesse folle. Quand il s'arrêta, une noirceur surnaturelle envahit son champ de vision. Il plissa ses yeux spirites pour percer les ténèbres mais ne vit rien. Des bruits de pas résonnèrent loin devant lui. Il y eut un flash de lumière et la vision du Zabrak s'éclaircit. Une femme s'approchait lentement, sur ses gardes, une main sur sa ceinture. Elle s'arrêta puis patienta durant de longues minutes. Le Zabrak la dévisagea, et l'identifia comme une Jedi Miralukka. Quelqu'un d'autre arriva, une femme dotée d'implants cybernétiques qui n'était pas inconnu à Magae, mais il ne parvenait pas à trouver son nom. Les deux femmes s'éloignèrent de quelques pas et parlèrent à voix basse.

- Sachez qu'habituellement, je ne traite pas avec les Jedis.

- Votre passif avec notre ordre m'a été dit et je vous suis gré de m'aider.

- C'est pour lui que je le fais.

- Je le sais.

La cyborg demeura silencieuse un instant, mal à l'aise.

- Vous savez qui je suis ? Par rapport à vous.

La Jedi opina.

- Mais je doute que le dire vous fasse plaisir.

- Peut-être me faut-il juste du temps... (Elle marqua une pause puis secoua la tête comme pour chasser ses pensées et se recentrer.) Je n'ai pas le pouvoir de vous faire aller n'importe où, de pénétrer dans les cercles privés. Mais quelqu'un d'autre le peut.

Elle appuya sur un bouton à sa ceinture et attendit. Quelques secondes plus tard, un homme encapuchonné sortit des ombres et se plaça face aux deux femmes avant de s'incliner.

- Magae Al'Jin. (se présenta l'homme avec une révérence.) Je crois savoir que nous avons des choses en commun.

La Force tourbillonna et la vision se brouilla avant de s'estomper. Magae rejoignit brutalement son corps et manqua tomber à la renverse. Il resta figé un long moment, le souffle court, prenant peu à peu conscience de son environnement. Une main se posa sur son épaule et il tressaillit.

- Tout va bien, mon amour. (Déclara la voix douce d'Ashara.)

Magae posa une main sur la sienne et ferma les yeux pour reprendre son souffle avant d'opiner. Que pouvait signifier cette vision ? Qui était cette mystérieuse Jedi et pourquoi l'aidait-il ? Il secoua doucement la tête et se redressa. Ashara le regardait avec gravité, inquiète. Le Zabrak essuya la sueur de son front et lui offrit un sourire aimant.

- Tu as crié. (Lâcha-t-elle doucement.)

- J'ai encore du mal avec les transes.

Elle savait que ce n'était pas l'exacte vérité mais s'en contenta et déposa un baiser sur ses lèvres.

- Nous sommes arrivés.

- Depuis longtemps ?

- Presque une heure. Mais je ne pouvais pas te réveiller. Je commençais à m'inquiéter.

- Tout va bien, ne t'en fais pas. (Il caressa son visage et elle sourit.) Elle a demandé à me voir ?

Ashara acquiesça.

- Ne la faisons pas attendre plus longtemps. Elle peut être très susceptible.

 

 

 

 

Le couple marcha le long des couloirs sans prononcer un mot. Les gardes s'inclinaient sur leur passage et personne n'osait croiser leur regard. Ashara avait du mal à s'habituer au style impérial mais elle demeurait droite. Finalement, ils arrivèrent devant les appartements de la mère de Magae qui étaient ouverts. Le couple entra dans la pièce et le Zabrak se racla la gorge.

- Bonjour, mère.

Shanaràh se retourna et offrit un sourire à ses invités.

- Mes enfants, quel plaisir de vous voir. (Annonça la Sith d'une voix chaleureuse.) Ashara, vous êtes resplendissante.

L'intéressée balbutia un remerciement, prise au dépourvu et Magae poussa un profond soupir.

- Tu n'a jamais approuvé mon union avec elle, alors ne fait pas semblant.

Shanaràh pinça les lèvres.

- Ce n'est pas pour autant que je dois me montrer désagréable.

- ça ne te gêne pas d'habitude.

Elle coula un regard navré vers le Zabrak puis haussa les épaules.

- Ashara, attends-nous dehors. J'ai à parler à mon fils.

- Bien sûr, Excellence.

La Jedi envoya une pulsation d'amour via la Force au Zabrak puis sortit de la pièce. La porte se ferma après son passage, laissant la mère et le fils seuls.

- L'amour risque de te détourner de ton destin et d'être une faiblesse.

- Je m'en accommoderais.

Shanaràh dévisagea le Zabrak en silence durant un long moment.

- Sais-tu pourquoi je t'ai fait venir ici ? (Finit-elle par demander, changeant ainsi de discussion.)

L'intéressé haussa les épaules, visiblement peu intéressé.

- Pour une raison ou une autre. Je le saurais bien assez tôt.

La sith fit claquer sa langue d'une manière sèche, montrant son agacement.

- Ne sois pas insolent !

Magae retint une réplique acerbe.

- Pardon, mère. Alors pourquoi suis-je ici ?

- Je voulais prendre de tes nouvelles.

- Un holo-appel aurait suffit.

- Rien ne vaut une discussion en privé. (Elle marqua une pause.) Tu t'habitues à ton nom et à tes fonctions ?

- Mes fonctions ? De Seigneur Sith ?

Elle acquiesça.

- Je passe mon temps dans mon vaisseau et à faire des inspections, celle que tu t'arranges pour me donner. A croire que tu veux que je reste loin des combats. Quand à mon nom... Que je sache, nous ne faisons pas partie de la famille de ton maître.

- Que cela te plaise ou non, je fais tout cela pour ton bien. Et si, nous faisons en quelque sorte partit de la famille de Dark Sornal Al'jin désormais.

Magae haussa les épaules pour signifier que cela lui était égal et le silence s'installa. Le Zabrak se racla la gorge avant de reprendre la parole.

- Tu ne m'as jamais dit pourquoi. (Lâcha-t-il d'une voix légèrement rauque.)

Shanaràh demeura silencieuse quelques secondes.

- Pourquoi je t'ai adopté ?

Il opina.

- Disons que c'est un caprice.

- Mais encore ?

- Pourquoi cet intérêt soudain ?

- Je m'interroge.

La sith plongea son regard dans celui du Zabrak.

- Si je t'avais prit comme apprenti, j'aurais nourrit ta haine et tu aurais fatalement fini par me détruire. Hors, je ne souhaite pas être ton ennemie. Je t'ai trouvé, je t'ai élevé au rang de Sith, je t'ai adopté pour te donner une position officiel, pour pouvoir veiller sur toi sans qu'on me pose de question. Je sais que tu feras de grande chose.

- C'est la vérité ?

- C'est la seule réponse que tu auras en tout cas.

Shanaràh fit un mouvement de la main et un écran s'alluma sur son bureau, elle le consulta un instant.

- Au fait, il paraît que tu aurais rejoint un clan ?

- Tu m'espionnes ?

- Des bruits cours. C'est le cas ?

- Oui.

- Pourquoi refuses-tu de servir avec moi sous les ordres de Dark Sornal ? ça me réussit bien.

- Je n'en doute pas. Tu as des plans à son sujet ?

- Pour l'heure, je n'ai pas prévu d'essayer de m'en débarrasser.

- Pourquoi ?

Elle réfléchit à la question.

- Disons que j'ai une vision des choses différentes. Et m'en débarrasser ne m'apporterait rien. De plus, je doute en être capable pour l'heure. (Elle plongea son regard dans le sien.) Si jamais j'étais en fâcheuse posture, je pourrais compter sur toi, n'est-ce pas ?

- Les intrigues des siths ne m'intéressent pas.

- N'oublie pas tout ce que j'ai fait pour toi, Magae.

Le Zabrak inclina la tête et se dirigea vers la porte.

- Je n'oublie pas, mère et je serais là en cas de besoin. Mais ne manigances pas trop. L'avidité pourrait causer ta perte.

- Un conseil judicieux. Mais de ton coté, tu devrais manigancer plus.

- Au revoir.

- Attends. J'avais une mission pour toi.

Magae fit volte-face, légèrement tendu.

- Je voudrais que tu retrouves une chasseuse de primes pour moi. Elle a arrêté de servir l'Empire après un contrat avec Dark Sornal.

- Et que veux-tu faire d'elle ?

- L'interroger. Tout information est bonne à prendre.

- Tu n'as pas peur que ton maître découvre ton plan ?

- Pas vraiment. Et puis, ce n'est pas pour manigancé contre lui. Du moins à la base.

Magae laissa son regard courir dans la chambre, s'attardant sur les objets de pouvoirs Siths, tel les datacrons et les gravures.

- Je serais toi, je vérifierais régulièrement qu'il n'y ait pas de micro.

Il ouvrit la porte mais la voix de sa mère adoptive le retint.

- Je peux compter sur toi ?

- Je te la ramènerai. (Il lui jeta un regard.) A la condition que tu ne la tues pas.

- En quoi ça te dérange ?

- Je n'aime pas les morts gratuites.

Shanaràh poussa un profond soupir de dédain.

- Si ça peut te rassurer, je te promet de ne pas lui faire de mal.

Magae opina puis quitta la pièce, laissant sa mère seule. Celle-ci garda les yeux fixés sur la porte bien après son départ, songeuse et inquiète.

 

 

 

 

Mirlina se massa le crâne et quitta la bibliothèque d'un pas traînant avec plus de question que de réponses. Les archives du conseil ne possédaient que peu d'informations sur sa mère et la plupart lui étaient déjà connus. Mais une chose avait retenue son attention. Sa mère avait été durant un court moment le maître d'un Jedi avant de disparaître. Les circonstances de son départ étaient floues mais la jeune femme était presque sûre que l'ancien padawan pourrait lui en dire plus. Et elle le connaissait suffisamment pour obtenir les renseignements qu'elle voulait. Elle rejoignit son vaisseau et prit contact via son holo-terminal. Le rendez-vous était fixé : Le lendemain, sur Balmorra. Elle programma l'ordinateur de navigation et une fois en hyper-espace, alla dans sa cabine. Elle s'allongea et s'endormit dans la minute. Elle ne fit aucun rêve. Quand elle se réveilla, son défenseur était en orbite autour de Balmorra. Elle s'arrima à la station spatiale et prit une navette pour la surface. Au sol, elle loua un speeder et rejoignit le point de rendez-vous, puis patienta. La taverne était dans une petite ville paumée et peu peuplée. Il n'y avait pas grand monde à l'intérieur mais l'endroit était bruyant et d'une hygiène plus que douteuse. Parmi les émotions, elle pouvait sentir l'envie, la cupidité, mais également l'amour, la tendresse et le désespoir. Les habitants de Balmorra étaient las de la guerre et elle ne pouvait que les comprendre. La Force vibra violemment dans la cantina et un homme s'installa face à elle.

- Bonjour, Mirlina. Ou, dois-je dire Maître maintenant ?

Elle lui offrit un sourire.

- Ce ne sera pas la peine. Ravie de te revoir, cousin.

- Tu me verrais mieux si tu enlevais ce bandeau. (Déclara Keltal d'une voix amusé.)

- Il ne sert pas qu'à m'aveugler.

- Tu ressembles énormément à ta mère avec.

- Il paraît. Je ne me souviens pas de son visage...

- Elle portait le même.

Mirlina opina doucement.

- Tu as encore bravé le conseil à ce qu'il paraîtrait ?

- Tu en ferais régulièrement de même. Tout comme elle.

La Miralukka pinça les lèvres, gênée.

- Disons que les choses sont compliquées pour nous deux.

Keltal éclata de rire et opina.

- Disons cela. (Il reprit son sérieux.) Alors, pourquoi voulais-tu me voir ? Je suppose que ce n'est pas une simple réunion familiale.

- Je cherche des informations... Sur ma mère. Je sais qu'elle a été ton maître un moment.

- Cela remonte à plus de 30 ans, Mirlina. Ma formation s'est arrêtée quand elle a su qu'elle ne pourrait plus dissimuler sa grossesse. J'ai dû changer de maître.

- Tu étais au courant ?

- Pas à l'époque.

- Et tu ne te souviens de rien d'autre ?

Il secoua doucement la tête d'un air peiné.

- Non, rien.

La jeune femme ne put dissimuler sa déception.

- Je vois...

- Je suis désolé, cousine.

Elle opina et se leva.

- Merci, cousin.

- Tu pars déjà ? (Demanda Keltal avec surprise.)

- Je dois poursuivre mes recherches.

Elle passa à coté de lui et il attrapa son bras avec douceur mais fermeté.

- Assieds-toi.

Mirlina tenta de se dégager, mais la poigne du Jedi était conséquente et devant son regard elle décida de se rasseoir. Keltal la dévisagea un long moment.

- Je m'inquiète pour toi.

Elle eut un rire sans joie.

- Tu t'inquiètes pour moi ? Toi ?

Keltal ne releva pas la pique.

- Pourquoi t'intéresses-tu à ta mère ? Pourquoi maintenant ?

- On finit toujours par vouloir connaître ses origines.

- Non, c'est plus que ça. Tu recherches quelque chose. Un raison, ou peut-être une confirmation.

- De quoi ?

- Que tu ne te bats pas en vain. Que tu n'es pas seule.

Une vague tremblement la secoua mais elle ne répondit rien.

- Nous avons prit des chemins très similaire sur bien des points, cousine. Je sais ce que c'est de se sentir perdu.

- Je veux savoir si elle est toujours en vie... (Murmura-t-elle tout bas.)

- Je comprend.

Le silence s'installa entre eux et Keltal n'osa pas poursuivre la discussion. Mirlina finit par se lever.

- Merci, Keltal.

Et elle s'en alla. Le chevalier ne pensa pas une seconde à la retenir jusqu'à ce qu'un souvenir s'empare de lui. Il attrapa la bure de sa cousine.

- Attends !

Elle le dévisagea, intrigué.

- Qu'y a-t-il ?

- Je me souviens de quelque chose...

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  • 6 years later...

Cela fait bien longtemps que je ne suis plus venue par ici...

Je doute trouver encore des lecteurs, le forum est bien vide, cependant, je me permets tout de même de reprendre cette histoire... Car étant revenue sur le jeu, j'ai commencé à avoir envie de conter quelque chose. Je repars sur les bases laissées, même si quelques modifications des chapitres concernant certains personnages se feront sentir.

Peut-être qu'un jour, je les réécrirai, pour que tout soit propre. Mais ce n'est pas le sujet.

 

Alors voici la suite. Voici le chapitre 8.

J'abandonne le Cyan pour que ça soit plus agréable à lire.

 

Il ne me reste qu'à souhaiter une bonne lecture à celles et ceux qui passeraient encore par ici.

 

Ah, et un dernier détail...

Changeons de titre. Car voici venir une Saga. La Saga d'une famille, qui a précédé celle des Skywalker et a su imposer sa marque sur la galaxie.

Voici la Saga des Al'jin...

 

PS : Les * qui pourraient apparaître sont dues au formatage texte que j'utilise sur mon logiciel de traitement de texte que le c/c sur le forum n'apprécie pas. En l'état, les espaces insécables. J'ai fait de mon mieux pour les retirer.

 

PPS : Les personnages de Sornal et Keltal ne sont plus les personnages principaux de cette histoire. La leur était une sorte de prologue à l'histoire de la Saga Al'jin. Nouveau personnage principal : Mirlina. Itany (non dévoilée), Shanaràh (plus développée par la suite.)

 

 

Chapitre 8

 

 

 

Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Un sourire amère, mélancolique… Triste. Sa main effleura les cheveux de l’enfant, dont la poitrine se soulevait par intervalle régulier. Elle dormait profondément. La Miraluka gardait son regard rivé sur elle, enregistrant chaque détail de son visage dans sa mémoire. Au fond d’elle, une voix lui hurlait de ne pas le faire, mais comme chaque fois qu’elle se manifestait, elle l’ignora, la repoussant aux tréfonds de son âme. La jeune femme essuya la larme qui perlait à son œil.

— Dors… Sois sans crainte, mon enfant…

La Miraluka se pencha au-dessus de la fillette, déposa un baiser sur son front avant de quitter la chambre sans un bruit. Les lumières vives de Coruscant filtrant par les baies vitrées du couloirs l’éblouirent et elle replaça son bandeau avec un grognement. Être une métisse n’avait pas que des avantages, ses yeux étaient particulièrement sensibles. Elle traversa le couloir d’un pas rapide avant d’arriver dans le salon où l’attendait son amie d’enfance, Miraluka elle-aussi. Jeysà. Celle-ci était adossée à un mur, les bras croisés sous sa poitrine, l’air renfrogné. Les deux femmes échangèrent un long regard, si l’on pouvait dire les choses ainsi.

— Elle dort profondément. (déclara Mirlina. ) Merci de l’accepter chez toi.

Jeysà ne répondit rien, gardant la même posture, la même mine. Mirlina se pinça les lèvres.

— Je sais que tu n’as jamais été d’accord avec… mes écarts.

L’érudite poussa un soupir.

— Ne joue pas à ça, Mirlina. Il n’est pas question de tes frasques sexuelles.

L’ombre esquissa un sourire malgré la situation et la colère sous-jacente dans la voix de Jeysà, pleine de reproches.

— Je sais. Je te demande beaucoup.

— Encore une fois, là n’est pas le problème. Je peux gérer. Je suis là pour toi, comme il en a toujours été. Mais ce que tu fais… Tu veux vraiment qu’elle vive la même chose que toi ?

Mirlina se lécha les lèvres. Son amie avait le don de mettre le doigt sur les points sensibles et d’appuyer.

— Non… Je ne le veux pas… Mais je dois le faire.

Elle se détourna, quittant le salon et Jeysà lui emboîta le pas.

— Non, tu n’es pas obligée ! Les souvenirs d’un enfant ne sont pas une garantie !

— Ce ne sont pas les souvenirs de Keltal qui m’ont amené à faire ce voyage, Jeysà ! Ce n’est qu’une piste.

— Plus de vingt ans, Mirlina ! Tu sais comme moi qu’elle est probablement morte…

L’ombre prit une inspiration pour contenir son émoi.

— Peut-être bien… Mais alors pourquoi est-ce que je ne cesse de faire ces cauchemars, Jeysà ?

Celle-ci secoua la tête.

— Je ne sais pas… Tu te sens peut-être coupable, mais tu ne pouvais rien faire. Tu n’étais qu’une enfant quand elle est partie, exactement comme Désirée !

— Et peut-être qu’elle m’appelle. Ou que c’est simplement la Force qui veut me montrer quelque chose. Je dois aller voir, vérifier par moi-même.

— Mirlina…

— Il le faut, Jeysà. Tu le sais aussi bien que moi, je ne peux pas y rester sourde, l’ignorer. Je… J’ai besoin d’y aller…

L’érudite ouvrit la bouche, la referma avant d’acquiescer, à contrecœur.

— Je sais que tu crois devoir le faire… Que rien ne pourra t’en dissuader. (dit-elle, se tournant un instant vers la chambre.) Mais de grâce, reconsidère ton plan d’action.

— Tu ne m’en crois pas capable ?

— Mais tu ne peux pas te faire passer pour une Sith !

— Combien de fois est-ce que j’ai, d’après le Conseil, d’après toi, dépasser les bornes ? Combien de fois ai-je été à la limite, au point que tu craignes de me perdre ?

— Tu es pragmatique, Mirlina, tout comme Keltal. On pourrait croire à une spécificité des Aljin. Mais non, je n’ai jamais cru que tu avais basculé à un seul instant.

— Je saurais me faire passer pour une Sith. (dit l’ombre avec confiance.)

— Bien sûr que tu en es capable. Tu n’as jamais été un parangon de lumière ou de vertu.

Cela faisait… mal, Mirlina devait bien le reconnaître.

— Mais j’ai peur, Mirlina. Peur que tu ne te sentes trop à l’aise. Peur que tu ne bascules.

— N’oublie pas que c’est la peur qui mène au côté Obscur, mon amie.

Jeysà secoua doucement la tête, un sourire peiné sur les lèvres.

— Toi qui n’a jamais été foutu d’appliquer le code ou de le retenir correctement, tu veux me faire la leçon maintenant ?

Mais il n’y avait nul reproche dans sa voix, seulement une certaine ironie ainsi que de la tristesse. Mirlina effleura la joue de son amie.

— Aie confiance en moi. Et veille sur elle.

L’ascenseur s’ouvrit derrière les deux femmes. Elles s’enlacèrent avant que Mirlina ne monte dans la cabine.

— Que devrais-je lui dire ? (s’enquit Jeysà.)

— Dis-lui que sa mère l’aime plus que tout au monde. Dis-lui qu’elle est ce qu’elle a de plus précieux. Qu’elle pense à elle à chaque instant. Et que rien ne l’empêchera jamais de revenir vers elle. Jamais.

Les portes du turbo-élévateur se refermèrent sur la jeune femme, coupant sa dernière phrase. Seule, elle laissa de nouvelles larmes rouler sur ses joues.

— Jamais… Mon petit ange…

Le spatioport de Coruscant était, comme à son accoutumée, noir de monde. Les gens allaient et venaient, les vaisseaux se posaient et décollaient dans un ballet incessant qui ne laissait pas le moindre instant de répit. Le personnel semblait toujours courir dans tous les sens, comme une bonne partie des usagers, accélérant au gré des annonces vocales. Au milieu de ce remue-ménage, l’air calme et posé de la Mirialan était d’un contraste saisissant. Nonchalamment accoudée à une caisse, elle laissait son regard fureter entre les civils et les militaires, jetant des œillades régulières en direction de son hangar. Ses yeux montraient l’ennui que lui inspirait toute cette agitation. De fait, sa façon de se tenir attirait le regard et Mirlina la remarqua immédiatement. La Contrebandière soupira, zieutant sa montre. Amusée à l’idée de la faire poireauter, la Jedi n’alla pas immédiatement à sa rencontre, marchant lentement parmi les passants, laissant son regard se perdre parmi eux. Coruscant était la définition de la cité-planète cosmopolite. Un nombre indéfini de races y transitaient, s’y côtoyaient, certaines plus représentées que d’autres. Les yeux de la jeune femme se posèrent brièvement sur une Chiss, un être à la peau bleue dont la présence n’était guère coutumière au sein de l’Espace de la République. La femme lui offrit un sourire mystérieux que Mirlina ne parvint pas réellement à décrypter. Faux ? Contrit ? Elle n’aurait su le dire et s’en désintéressa.

La Mirialan l’avait enfin remarqué. Les yeux de la Contrebandière pétillèrent de joie et de malice. Mirlina esquissa un sourire. Lühanne avait toujours été un électron libre. Peut-être était-ce pour cela qu’elles s’entendaient aussi bien. La Jedi couvrit la distance les séparant et les lèvres de Lühanne se collèrent aux siennes avant qu’elle n’ait le temps de s’en rendre compte. Le baiser se prolongea une demi-seconde avant que Mirlina ne repousse son amie.

— Euh…

Lühanne lui fit un clin d’œil, amusée.

— Si tu voyais ta tête ! Impayable !

Mirlina demeura interdite et la Contrebandière pouffa.

— Un petit souvenir de nos anciennes escapades, c’est tout, chérie. Tu es prête ?

La Jedi poussa un soupir, retenant le sourire qui essayait de fleurir sur ses lèvres depuis le baiser volé.

— Il me faut juste ton numéro de hangar pour faire transférer mes affaires et c’est bon.

Lühanne attrapa le datapad de l’Ombre, pianota dessus sans la quitter de son regard coquin avant de le lui rendre.

— Alors en route !

 

 

 

Le cargo de la Mirialan avait du vécu. Sa peinture était usée et nombres d’éraflures étaient visibles sur la coque, dont beaucoup provenaient de tirs de blasters. L’intérieur était en bien meilleur état quoique fatigué lui aussi. Un seul droïde se trouvait à bord, chargé de la maintenance du vaisseau et faisant quelque fois office de copilote en cas de besoin. Lühanne aimait travailler seule. Mirlina s’installa dans le cockpit, observant non sans plaisir les doigts de la Contrebandière danser sur les touches de l’habitacle, donnant vie au cargo. Elle avait toujours apprécié cette façon de faire, la finesse des mouvements, la caresse subtile sur les touches. C’en était presque érotique… et hypnotisant.

— Alors, où va-t-on, Maître Jedi ?

— Là où cette appellation pourrait me valoir de sacrés ennuis. (dit-elle.)

— Un paquet de planètes répondent à cette demande. (indiqua Lühanne.)

— Dromund Kass.

— Et celui-là, c’est le pompon ! Mais c’est osé, j’adore !

— Ça n’a pas l’air de te déranger ou inquiéter outre-mesure. (commenta la Jedi.)

— Ça devrait ? (répondit la Mirialan d’un ton narquois.) Si tu savais les demandes que l’on me fait. Et j’ai l’habitude de parcourir l’espace Impérial.

Elle se tourna vers la Jedi, un sourire sardonique sur les lèvres.

— En outre, je sais que mes codes seront valides pour ta destination car j’y étais il y a à peine quelques jours.

— Tu reviens de Dromund Kass ? (s’étonna Mirlina.)

La Mirialan opina.

— J’ai reçu ton appel en partant de là-bas. Tu as sûrement croisé mon colis.

— Ton colis était un Impérial ?

— Ça t’étonne vraiment ?

— Plutôt. Je pensais que tu travaillais pour la République.

— Avec. Et seulement la moitié du temps. (répondit-elle d’un ton léger.)

— Et tu fais transiter des Impériaux ?

Lühanne haussa les épaules.

— Je vais bien faire transiter une Jedi jusqu’au monde qui abrite le siège du pouvoir Sith. (dit-elle avec légèreté.)

Mirlina se passa une main sur la figure, retenant un soupir et repensant aux mots de la Mirialan. Probablement croisé… Un des civils du spatioport ? Elle repensa à la Chiss. Il était rare d’en voir en territoire républicain, les Chiss préférant souvent se lier à l’Empire. Rare mais pas impossible et le spatioport grouillait tellement de monde… Elle soupira intérieurement.

— Qu’en dirais ta sœur ? (dit-elle.)

— Rien de bien folichon, mais je ne suis pas mariée à la République. Tania a le sens du devoir, j’ai celui des crédits. Et ma Major de sœur aime bien me trouver quand elle a besoin de faire des choses mal vues par sa hiérarchie mais qu’elle considère nécessaire. Bref, toujours partante ?

La Jedi prit une inspiration, ravalant une réplique acerbe. Elle n’était pas la mieux placée pour critiquer son amie ou lui faire la morale. Ce rôle convenait mieux à Jeysà.

— Oui, allons-y.

— Et c’est parti !

La Contrebandière manœuvra son cargo avec expertise à travers les voix aériennes de la planète avant de quitter son atmosphère. Ses doigts dansèrent sur le clavier de l’ordinateur de navigation. Des vibrations traversèrent le cockpit comme l’hyper-propulsion se chargeait en énergie. Lühanne abaissa le levier. L’espace se distordit alors autour des deux jeunes femmes. Et le vaisseau passa en vitesse lumière !

 

 

 

L’homme serra les mâchoires, les mains parcourus de tremblements de fureur contenue. Une fois encore, sa cible venait de lui échapper et impossible de la pister en hyper-espace. Il devrait attendre qu’elle en sorte. Cela faisait des jours qu’il la poursuivait et la lassitude commençait à le gagner. Sa proie passait de système en système sans jamais rester suffisamment longtemps au même endroit pour qu’il lui soit possible de l’intercepter. Peut-être essayait-elle de fuir quelque chose… ou quelqu’un. Se savait-elle suivie ? Était-il repéré ? Il se renfrogna à cette idée. Il avait pourtant fait très attention…

L’homme s’étira avec un grognement quand son communicateur bipa. Il accepta l’appel et la voix de sa femme s’éleva dans le cockpit, quelque peu grésillante.

— Un problème, mon amour ?

— Ta cible vient de quitter l’hyper-espace.

— Déjà ?

— Sa balise a été captée par un satellite au-dessus de Voss.

— Voss dis-tu ?

Le Sith fit pivoter son siège et inspecta la carte galactique de son terminal. Il se trouvait en orbite autour de la planète Ossus.

— Des contrats sur Voss ?

— Quelques uns, mais rien de bien folichon. En tout cas, aucun qui corresponde aux critères que nous lui connaissons.

L’homme plissa les yeux. En continuant dans cette direction, sa cible pouvait se diriger vers… C’était un coup de poker, mais… Il entra les coordonnées de navigation dans son ordinateur de bord.

— Je me mets en route, mon amour. Tiens-moi au courant quand le cargo fera un nouveau saut.

— Tu ne les rejoins pas ?

— Les suivre à la trace ne m’a que peu servi jusqu’à présent. Je vais tenter une autre approche.

— Très bien.

Le Sith coupa la communication et enclencha l’hyper-propulseur.

 

 

 

Le vaisseau entra dans l’atmosphère à basse vitesse et bien vite, des tremblements secouèrent son cockpit. La Chasseuse de prime grogna, s’accrochant aux accoudoirs de son siège. Elle détestait l’entrée dans l’atmosphère de Dromund Kass ! Le ciel de cette planète était constamment chargé d’éclairs menaçants et des tempêtes ravageaient sa surface. Sans les bons équipements, il était presque impossible d’y voler sans se crasher. Le cargo traversa la masse nuageuse pour survoler les hautes forêts de la planète, frôlant la cime des arbres. La pilote manœuvra et posa le vaisseau dans une petite clairière, aux abords de la cité. Avec une grimace, la Spécialiste défit sa ceinture et se leva, légèrement nauséeuse.

— Je ne sais pas si je vais te laisser piloter encore longtemps…

— Tu dis ça à chaque fois, et rien ne change. (répondit Mako, à la rigolade.)

Phëbe grommela, prit une inspiration pour se redonner de la contenance avant de rejoindre le sas, qui s’ouvrit dans un bref sifflement. Elle attrapa son macroscope, sortit du vaisseau et observa les alentours à travers la lunette.

— Bon, au moins, l’atterrissage semble n’avoir interpellé personne.

— Quand est-ce que ton contact arrive ?

— Dans une bonne heure, au minimum. Je vais faire un petit tour de repérage. (Elle jeta les jumelles vers Mako, qui les rattrapa au vol.) Prends soin de mon vaisseau !

— Notre vaisseau. Et comme toujours, cheffe.

Phëbe opina avec un sourire et s’éloigna en direction de Kass City.

 

 

 

Le Sith regarda sa proie quitter la zone d’atterrissage improvisée avec un sourire féroce. Son vaisseau avait suivi de loin celui de la Chasseuse de prime depuis son arrivée en orbite et il s’était posé à quelques distances de là. L’homme avait ensuite couvert la distance le séparant d’elle avec un petit sprint, aidé par la Force. Son intuition avait été la bonne, la mercenaire n’avait fait qu’un court arrêt au-dessus de Voss, peut-être bien pour faire le plein de carburant, avant de mettre le cap sur Dromund Kass, où il l’avait patiemment attendu. Et cette fois-ci, elle ne lui échapperait pas.

Magae se rapprocha du sas du cargo. Par chance, celui-ci était resté ouvert. Il usa de la Force pour se dérober aux yeux de tous et s’engouffra à bord du vaisseau. Il n’y avait qu’une seule âme vivante à bord, ainsi qu’un droïde mécano affairé à de la maintenance. L’homme n’eut aucune difficulté à les éviter tous les deux et fouilla les différentes pièces du vaisseau jusqu’à tomber sur la chambre de sa cible. Son regard se posa sur l’holo-ordinateur installé sur un bureau. Avec un haussement d’épaule, il s’y installa et alluma l’appareil. Celui-ci était bien évidemment verrouillé. L’homme attrapa une clé de cryptage à sa ceinture, l’activa avant de l’insérer à la base de l’ordinateur. Un petit grésillement s’échappa de la clé et des lignes de codes défilèrent à l’écran avant que le mot de passe ne saute. L’homme, abandonnant son camouflage, laissa ses doigts danser sur le clavier, fouillant les bases de données de sa cible. Peut-être pouvait-il y trouver les réponses qu’il cherchait.

Hélas, l’appareil servait essentiellement au travail. Il ne recelait aucune donnée pertinente. À l’exception d’une seule. Une discussion par holocom sauvegardée. Magae la lança et l’hologramme de sa cible apparut. Celle-ci se trouvait dans la pièce principale de son vaisseau, face à l’holocom. Un homme apparut face à elle.

Jedi, pensa instantanément le Sith.

Cela crevait les yeux, dans sa façon de s’habiller, de se tenir.

— J’aurai besoin de ton aide.

— Qu’attends-tu de moi ?

La conversation grésilla, comme si sa bande était usée. Magae plissa les yeux, sceptique, avant de grogner en constatant que l’enregistrement était en grande partie inutilisable. L’image continua sans le son avant de se brouiller, puis de se couper brusquement. Et le fichier s’effaça sous les yeux du Sith. Celui-ci resta interdit une seconde, qui s’étira quand d’autres dossiers commencèrent à disparaître.

Une protection !, réalisa-t-il.

L’holo-ordinateur de la mercenaire était manifestement doté d’un système qui s’activait à la détection d’une intrusion. Transfert de données ou simple effacement, il supprimait un à un tous les fichiers jusqu’à rendre le disque vierge et inutilisable. Magae assista impuissant à la destruction complète du système et, dans un élan de rage, frappa du poing sur le bureau.

Maligne la Chasseuse.

L’homme poussa un long soupir pour évacuer colère et frustration, avant de se laisser aller en arrière, songeur. Au moins avait-il pu récupérer une donnée qui n’était pas dénuée d’intérêt. Elle fricotait avec un Jedi… la question était… quoi ? Un amant ? Ou…

— Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ?

Ces questions manquèrent faire sursauter le Sith et lui firent perdre le fil de ses pensées. Son regard délaissa le plafond pour se poser sur une femme dans le couloir, qui le dévisageait avec un mélange d’hésitation, de hargne, de méfiance. La collègue de la mercenaire.

Magae soupira intérieurement. Il avait été bien imprudent et s’était de plus laissé surprendre. Si sa mère avait été là, elle l’aurait sûrement électrocuter pour le punir. Il grimaça en se levant, tirant la chaise.

Mako recula d’un pas et attrapa son arme avant de mettre en joue le Sith, sans lui laisser le temps de prononcer le moindre mot. Et elle fit feu ! Le Zabrak dévia les tirs par la Force avant de projeter la jeune femme en arrière. Celle-ci s’écrasa contre la cloison derrière-elle avant de s’écrouler au sol. Le Sith fut sur elle avant qu’elle ne reprenne ses esprits et l’assomma.

Magae resta penché au-dessus de la jeune femme durant un moment, se flagellant mentalement pour son inconscience. Une série de bip affolé et menaçant lui fit tourner la tête. Le droïde astromécano, probablement alerté par les tirs de blasters, avait rappliqué. Ses appendices étaient tous sortis, des outils dirigés vers le Sith. Le petit droïde fit feu et Magae esquiva au dernier moment, pris au dépourvu. La machine était armée ! Son sang ne fit qu’un tour et il concentra le pouvoir de la Force entre ses doigts, libérant des éclairs rageurs qui surchargèrent les circuits du droïde et le firent exploser. D’un mouvement, le Zabrak se débarrassa des pièces, les envoyant valser dans un coin du vaisseau. Puis, il souleva la jeune femme et la déposa dans le cockpit avant de l’attacher à un siège. Enfin, il s’installa dans un coin, se mit en tailleur et communia avec la Force et le côté Obscur, en partie pour se requinquer. Bientôt, sa proie serait là.

 

 

 

Phëbe grimpa la rampe d’accès tout en élevant la voix.

— Bon, rien à signaler, Mako.

Seul le silence lui répondit.

— Mako ?

Rien, encore une fois. La femme fronça les sourcils et prit la direction du cockpit en réitérant ses appels, qui demeurèrent lettre morte. Son regard s’accrocha à la tignasse de sa collègue, assise dans le cockpit et elle secoua la tête.

— Bah alors, tu n’entends pas quand je t’appelle ? Il faut faire réviser tes implants !

Il n’y eut aucune réaction et l’inquiétude commença à gagner la mercenaire. Méfiante, elle se saisit de son blaster, s’avançant lentement, les sens en alerte.

— Mako ?

Le son caractéristique d’un sabre-laser retentit et elle leva son arme, les yeux écarquillés. Un homme venait d’apparaître face à elle, armé d’un sabre laser double. Il se trouvait entre elle et sa partenaire. Phëbe avait entendu bien des choses à propos des Sith capable de se camoufler par la Force, mais c’était la première fois qu’elle faisait face à l’un d’entre eux. L’homme, un Zabrak, dont les yeux à l’éclat orangé étaient fixés sur elle paraissait calme, froid, dangereux. Elle recula d’un pas.

— Qui êtes-vous ?

— Déposez votre arme. (dit le Sith d’une voix aussi tranchante que le duracier.)

Phëbe connaissait assez bien les Sith pour savoir qu’une telle demande ne tolérait pas une autre réponse que l’acceptation. Et elle savait de quoi étaient capables les Sith, pour avoir travailler avec eux. Elle grimaça, une douleur qu’elle croyait disparue se réveillant dans son ventre. Une sensation de brûlure extrême… une blessure causée par un sabre laser. Elle frémit malgré elle, peu désireuse de retenter l’expérience. Pour autant…

— J’y suis bien trop attachée, je vais devoir décliner.

— Ainsi soit-il !

Magae fit appel à la Force et projeta la mercenaire à travers le vaisseau. Celle-ci fila le long du couloir et activa son jetpack pour créer une poussée contraire avant de rencontrer un mur. Elle s’étala au sol, fit une roulade pour se mettre debout et croisa le regard du Zabrak, qui s’avançait vers elle d’une démarche lente, mesurée. Elle le mit en joue… avant d’abaisser son arme en jurant. Elle ne pouvait tirer ici, sous peine de risquer d’endommager le vaisseau ou de toucher Mako par accident. Ce genre de lieu étriqué donnait un avantage certain au Sith, elle en était plus que consciente. Aussi décida-t-elle de faire volte-face et se précipita hors du vaisseau. Dans sa course effrénée, la jeune femme manqua trébucher. Elle posa un explosif au sol, s’éloigna de quelque pas avant de lever son arme en direction de la rampe. Et attendit. Attendit. Et attendit. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, la rendant partiellement sourde aux sons extérieurs. Les secondes s’étirèrent en longueur sans qu’elle ne décèle le moindre petit mouvement. Pourtant, le cargo n’avait qu’une seule sortie. Si le Sith voulait la poursuivre, il devait passer par la rampe, passer dans sa ligne de feu. Voulait-il l’attirer à l’intérieur, la faire revenir ? Les pensées de Phëbe se tournèrent un instant vers son associée et sa poitrine se serra brièvement. Mako était toujours avec lui… Elle abaissa légèrement son arme, en proie aux doutes… et un bourdonnement retentit alors. Le canon du blaster fut coupé en deux et Phëbe le lâcha, prise au dépourvue. Elle poussa un juron, recula d’un pas en s’emparant de sa seconde arme. Cet enfoiré pouvait se rendre invisible, elle ne l’avait pas pris en compte ! Enragée contre elle-même, la mercenaire ne remarqua pas immédiatement le mouvement de main de son assaillant et se retrouva une nouvelle fois projetée en arrière. Elle percuta un arbre et son épaule gauche encaissa le plus gros du choc, rendant son bras tout endolori. La Chasseuse se ramassa sur le sol avec un grognement.

Le Sith s’avançait vers elle, sa double lame vrombissante. La Mercenaire jura et se releva avant de faire feu ! Les tirs de blasters fusèrent et l’homme les dévia avec aisance. Sa main se leva et des éclairs en jaillirent, frappant l’humaine qui s’en retrouva tétanisée au point d’en lâcher son arme. Elle n’avait plus le temps de la ramasser. L’assaut du Sith s’était arrêté, et elle serra les poings pour se ressaisir avant de pianoter sur l’interface fiché dans son brassard. Son jetpack s’activa alors en frémissant et la femme s’envola d’un bond dans les cieux. Il lui fallait mettre le plus de distance possible avec le Zabrak !

Magae observa sa cible tandis qu’elle quittait le sol. Il concentra la Force dans une main qu’il leva dans sa direction. Le vol de la Spécialiste s’arrêta brusquement. L’homme tira alors d’un coup sec et elle fut projetée brutalement en arrière, heurtant le sol avec tant de force que son réacteur se brisa sous l’impact. Le souffle coupé, la vision trouble, Phëbe leva son bras en direction de son ennemi, prête à le faire griller sur place à l’aide de son lance-flamme avant de se figer. Une chaleur intense, concentrée, brûlait la peau de son cou tandis qu’elle perdait son regard dans celui, froid, du Zabrak. La lueur émise par le sabre-laser créait des ombres dansantes sous la capuche de l’homme, attisant l’effet de flamme dans ses yeux. Elle déglutit. Elle était battue, entièrement à sa merci. D’un simple geste, il pouvait transpercer son crâne, ou sa gorge. Et même la décapiter. Et ce bien avant qu’elle n’ait le temps de réagir et d’actionner son lance-flamme. Mais alors pourquoi s’était-il arrêté ?

Les deux adversaires restèrent ainsi durant un temps qui parut interminable, à se jauger mutuellement, sans esquisser le moindre geste. Phëbe leva finalement une main en signe de reddition avant de laisser ses bras retomber mollement contre ses côtés. Le Sith restait de marbre, son arme toujours dégainée, prête à lui ôter la vie.

— Que voulez-vous ? (balbutia la mercenaire.)

Sa question resta en suspend entre eux durant ce qui lui parut une éternité. L’homme la dévisageait d’un air indéfinissable. Il n’y avait pas la moindre émotion dans ces yeux. Il désactiva finalement ses lames.

— Des réponses. (dit-il simplement.)

Il n’y avait nulle colère ni même animosité dans cette voix, et pourtant, la Chasseuse de prime frémit. L’ homme tendit une main qu’elle accepta après une courte hésitation.

— Quel genre de réponses ? (s’enquit-elle, méfiante.)

— Je crois savoir que vous avez travaillé pour Dark Sornal.

Phëbe tiqua à ce nom et se lécha les lèvres, quelque peu nerveuse. Un sourire se dessina sur les lèvres du Zabrak.

— Je connais une personne très désireuse d’obtenir des informations à ce sujet, et prête à beaucoup de choses pour les obtenir.

— On vous a chargé de me capturer.

— Oui.

— Pourquoi me le dire ? S’agit-il d’un jeu cruel, Sith ?

Magae fronça le nez, ses lèvres se retroussant, comme si un goût désagréable s’était invité dans sa bouche.

— Sith… Cela sonne presque comme une insulte dans votre bouche.

Phëbe ne répondit rien, soutenant le regard du Zabrak. Celui-ci fit claquer sa langue.

— Je veux… comprendre. (dit-il alors.)

— Comprendre ?

— Cette mission m’a été confié par… ma mère.

Phëbe nota le ressentiment dans la voix du Zabrak, même s’il faisait de son mieux pour le dissimuler et le nota mentalement.

— Dark Shanaràh. (Les yeux de Magae luisirent un bref instant.) Une Sith qui ne fait pas dans la demi-mesure et qui laisse peu de choses au hasard. Je veux comprendre ce qu’elle manigance. Je veux comprendre votre rôle dans tout ça.

Phëbe se rappelait vaguement de cette Shanaràh. Une sorcière Sith aux ordres de Dark Sornal. Repenser à son fils lui serra la gorge et elle porta instinctivement la main à son ventre, ce que ne manqua pas de remarquer son assaillant.

— Je veux savoir quelles informations vous pouvez bien détenir.

— Je ne vois pas quoi vous dire.

— Ne me prenez pas pour un idiot.

Elle déglutit.

— Et si je refusais de parler*?

— Je pourrais me tourner vers ce Jedi avec qui vous avez discuté il y a peu. (fit-il d’une voix un rien menaçante.)

L’estomac de la Chasseuse se noua et l’horreur s’invita dans ses yeux. Magae opina intérieurement.

— Parlez. (se contenta-t-il de dire.)

Edited by Mirlina
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Et voici sans plus attendre la suite !

 

 

Chapitre 9

 

 

 

 

 

 

 

La Jedi observait l’image que lui renvoyait le miroir avec une certaine perplexité. La bure que composait sa tenue était ample et d’un gris foncé tirant sur le noir, surmontée d’une capuche qui masquait partiellement son visage. La jeune femme se pinça les lèvres.

Trop Jedi, décida-t-elle.

Elle retira la robe et la balança sur la pile des vêtements essayés et rejetés. Celle-ci ne cessait de grossir au fil des minutes, au point de recouvrir le lit et le dissimuler. L’Ombre attrapa une autre tenue, simple tunique avec pantalon, le tout d’un gris pâle. Elle n’avait pas fini de l’enfiler que déjà elle faisait la moue en observant son reflet.

- Rassure-moi, tu ne comptes pas te balader dans mon vaisseau habillé de la sorte ? (fit Lühanne d’un ton sarcastique.)

La Jedi aurait pu sursauter ou même être simplement surprise si elle n’avait pas senti l’arrivée de son amie au travers de la Force.

- Merci, tu m’aides beaucoup.

La Contrebandière haussa les épaules en réponse et entra dans la chambre sans attendre d’invitation. Mirlina leva les yeux au ciel, ravalant la réplique qui lui montait aux lèvres et ignora tout simplement la Mirialan. Celle-ci fit le tour du lit avec une moue affligée, presque dégoûtée. Puis elle s’approcha de la valise ouverte qui reposait sur le canapé et soupira.

- Je ne me souvenais pas que tu t’habillais aussi mal à l’époque…

- Si c’est pour te moquer de moi, tu peux repartir. (fit la Jedi d’un ton sec.)

Lühanne se retint de pouffer.

- Bon, je vais nous sauver de la catastrophe. Suis-moi… Après avoir retiré cette horreur.

Et elle quitta la pièce. Mirlina se regarda une dernière fois et dodelina de la tête. Il était vrai qu’il s’agissait d’une horreur. Elle soupira avant de se débarrasser de ses vêtements, attrapa une cape qu’elle plaça en travers de ses épaules et partit à la suite de la Contrebandière.

- Si tu veux te fondre dans la masse impériale, il te faut penser comme un Impérial.

- Ma dernière tenue était typique des gens du peuple.

- Oh, excuse-moi ! Tu veux te fondre parmi les grouillots ? Ne te prive pas ! Mais si tu veux viser plus haut et t’ouvrir des portes, il va te falloir un peu plus de classe.

L’Ombre fit la moue mais ne dit rien. Son amie avait raison, elle en avait conscience. Elle la suivit silencieusement à travers les couloirs du cargo jusqu’à atteindre sa chambre. Lühanne se tourna vers Mirlina, ouvrit la fermeture de son manteau de cuir, laissant apparaître son soutien gorge. La Jedi garda son regard rivé dans le sien, indécise. La Contrebandière battit des paupières d’un air sensuel. Mirlina sentit le rouge lui monter aux joues et son amie pouffa alors.

- Tu es toujours si facile à allumer…

- Tu es cruelle. (commenta l’Ombre.)

Lühanne se rapprocha, sa langue dansant sur les lèvres de son ancienne amante, et laissa une main glisser sous la cape de celle-ci, caressant sa peau. Mirlina frissonna à ce contact.

- Je ne savais pas que tu avais encore ce genre de pensées me concernant… (dit-elle dans un souffle.)

La Jedi devint rouge pivoine.

- Je croyais… (balbutia-t-elle.)

- Ah, je ne suis pas contre, attention. (fit Lühanne, un brin narquoise.) Mais je me mettais juste à l’aise.

Elle resta là, à quelques centimètres de la Jedi, dans l’attente de sa décision, de ses volontés. Celle-ci pouvait sentir le souffle chaud de la Mirialan sur son visage. Ses yeux se posèrent sur les lèvres de sa compagne… Leur teint verdâtre soulignait leur finesse, leur douceur, promesses d’infinies plaisirs auxquels Mirlina avait déjà eu l’occasion de goûter, auxquels elle souhaitait s’abandonner, un instant au moins. Sa bouche se rapprocha, son nez effleura celui de la Mirialan, ses lèvres à un souffle des siennes… et avec un soupir, elle se détourna.

- Ce n’est pas une bonne idée. (dit-elle.)

La Contrebandière fit claquer sa langue.

- Sans doute. Bon, voyons ce qu’on peut te dégoter !

Elle passa devant son amie et ouvrit grand sa penderie. Si elle était déçue, elle ne le montra pas. Mirlina se ferma aux diverses émotions qui menaçaient de la submerger et laissa son regard se perdre parmi les nombreuses tenues que son amie avait emmagasiné au fil de ses voyages. Nul doute que la plupart d’entre elles n’avaient jamais été portées, ou alors à une seule occasion. La Jedi n’aurait su dire si tous ces vêtements avaient été achetés par la Contrebandière ni même obtenus dans la légalité. Il était fort à parier que non. Mais elle supposait sans trop de risque de se tromper connaissant son amie qu’un certains nombre lui avaient été offert par quelques soupirants dont la Mirialan avait certainement oublié jusqu’au nom.

Lühanne marqua une hésitation avant d’attraper une première pile de vêtements qu’elle posa sur le lit. Elle réitéra l’opération à plusieurs reprises, vidant une bonne moitié de son armoire.

- Tout d’abord, il faut déterminer le style que tu veux te donner. Pour te déplacer aisément dans Kaas City, il y a plusieurs options. Tu peux prendre la place d’une noble de la cité. Tenues chics et soirées arrosées seront au programme, la belle vie en somme ! Et en plus, un réseau d’influence à la carte !

La Jedi secoua la tête.

- Comme c’est étonnant ! Autre possibilité…

- Sith.

La Mirialan se figea.

- Pardon ?

- C’est la caste des Sith que je vise. Je suis une utilisatrice de la Force, j’en maîtrise les arcanes ainsi que celles du sabre laser.

Lühanne ricana nerveusement.

- Tu plaisantes, hein ? (Devant l’air sérieux de la Jedi, elle se renfrogna.) Mais c’est pas du tout la même chose, Mirlina !

- Les Sith sont la caste la plus haut placée de l’Empire, celle à qui personne ne cherche querelle, hormis les luttes intestines. C’est celle qui dispose du plus d’accréditation.

- Ce n’est que partiellement vrai, Mirlina. Ne confonds pas les Sith et le Conseil Noir. Il y a des sous-fifres, même chez les utilisateurs de la Force au sein de l’Empire !

- Peut-être bien. Mais tout autre rôle me tiendrait éloigné de mon but.

Lühanne ouvrit la bouche, prête à répliquer, avant de se raviser. Elle secoua la tête.

- Je sais ce que je fais. (affirma la Jedi.)

Ce n’était pas tout à fait vrai, mais…

- Vraiment ? Car j’ai de gros doutes. Tu mélanges beaucoup de choses, Mirlina. Tu es une Jedi. Ta maîtrise de la Force n’est pas la même que la leur. Infiltrer les Sith, ça demande plus que de simplement changer de tenue !

- J’en ai conscience, crois-moi.

La Mirialan n’en était pas si sûre.

- La tenue est un premier pas. (renchérit la Jedi.) Tu connais l’Empire mieux que moi, ses us et coutumes. J’ai besoin de ton aide, Lühanne. De tes conseils.

- Et pas qu’un peu ! (s’exclama-t-elle.) Mais je ne sais pas si je suis disposée à t’aider à te suicider.

- Avec ou sans ton aide, j’irai. Mais mes chances augmenteront si tu me conseilles.

La crainte s’invita dans les yeux de la Mirialan, qui ne put contenir un frisson. Elle dévisagea son amie, indécise. Le regard de celle-ci était serein et même quelque peu confiant. La raison en échappait à la Mirialan. Comment son amie pouvait penser une telle chose ? Lui demander une telle chose ? Lühanne se sentait piégée, prise à la gorge. Si elle tournait maintenant le dos à son amie, s’il lui arrivait quelque chose parce qu’elle n’avait pas voulu l’aider… Elle ne se le pardonnerait jamais. Elle n’était pas disposée à l’avouer, y compris à elle-même, mais son amitié avec la Jedi faisait parti de ce qu’elle avait de plus précieux. Et elle la connaissait suffisamment pour savoir combien elle pouvait être obstinée, combien les mots qu’elle prononçait n’étaient jamais vaines menaces.

- Je… Pourquoi est-ce que ça a autant d’importance pour toi, Mirlina ?

- Je suis la Force. Elle me dit d’y aller.

C’était une demi-vérité. Il y avait autre chose, mais la jeune femme n’était pas disposée à en parler. La Force était un argument suffisamment mystique pour convaincre son amie. Si celle-ci ne l’aimait guère, n’était pas formée à son utilisation, elle était néanmoins à même de la ressentir partiellement. Elle aussi, parfois, suivait la Force, à sa façon.

Les yeux de la Mirialan s’accrochaient à ceux de la Miraluka, presque désespérément. Elle poussa un long et profond soupir et fini par hocher la tête.

- Très bien… Mais si je dois faire de toi une Sith… On a du boulot.

 

 

 

 

Le Sith resta muet un long moment, le regard dans le vague. Il assimilait les informations délivrée par la Mercenaire, se perdant dans ses pensées. Deux frères manipulateurs de la force, chacun se trouvant dans un camp. Et Dark Sornal voulait que son frère le rejoigne. Vraiment ? Cela pouvait-il être aussi simple ? Était-ce l’information que recherchait sa mère ? Magae avait beau se triturer les méninges, il ne voyait pas à quoi cela pourrait lui servir. Il lui paraissait évident que sa mère cherchait une information à utiliser comme un joker face à son nouveau maître, un moyen de lui faire du tort voire de s’en débarrasser. Et lui n’était guère qu’un pion dans ces basses manœuvres. Le Sith grimaça. Il avait l’impression d’être empêtré dans une toile et que chaque mouvement qu’il faisait refermait davantage les fils autour de ses membres, l’emprisonnant, tandis qu’il essayait maladroitement de s’en sortir, en tâtonnant à l’aveuglette. Sa mère lui avait offert un nom, une formation, l’avait aidé à se libérer de ses chaînes… pour lui en offrir de nouvelles, plus insidieuses. La liberté offerte n’était qu’une vague illusion, un mirage de l’esprit. Le Sith le savait, il était soumis à sa « mère ». Et rien de ce qu’il venait d’apprendre ne pouvait lui permettre de se défaire de son emprise.

Le Zabrak se posait beaucoup de questions, doutait. Pourquoi l’avait-elle adopté ? Lui avait-elle donné cette situation ? À quoi servait-il dans les plans de Dark Shanaràh ? Il repensa à Dark Malgus, à ses liens avec Shanaràh. Sa mère avait cru en lui, même si aujourd'hui, elle ne semblait plus du tout se soucier du Sith. Était-ce par conviction ? Pur calcul ? Une simple erreur de jeunesse ? Non, la manigance était dans sa nature. Elle l’avait fait pour une raison… Mais le jeune Sith ignorait laquelle. Les plans de sa mère lui échappaient.

Le regard de Magae se posa sur la Mercenaire et une certaine lassitude s’empara de lui, mêlée à une forme de rancœur. Celle-ci ne détenait aucune information tangible, rien de pertinent. Il avait perdu son temps à la traquer pour honorer sa dette envers sa mère et n’avait rien à lui offrir. Elle était inutile… Cependant, une question demeurait.

- Qu’est-ce que votre fils attend de vous ?

- Sornal ? Plus rien. Et je n’attends rien de lui non plus.

Magae secoua la tête sans la quitter de ses yeux orangés.

- Pas le Dark. Je parle du Jedi.

Les yeux de Phëbe se firent fuyant et le Sith poussa un soupir.

- Ne jouez pas avec ma patience.

- Un service.

- De quelle nature ?

Était-ce que sa mère voulait savoir ? Le Zabrak prit conscience qu’il tremblait légèrement, entre angoisse et excitation. Il se souvenait de la date d’enregistrement du fichier. Cet échange était trop proche du retour de la Mercenaire sur Dromund Kass pour qu’il ne s’agisse que d’une simple coïncidence, il en était persuadé.

- C’est… une affaire de famille. (dit-elle, évasive.)

Un sourire se dessina sur les lèvres de Magae.

- Oh, quel sot suis-je, j’ai oublié de le préciser, mais je suis de la famille moi aussi. Ma mère et moi sommes désormais des Al’jin. Cela restera donc en famille. Dites-moi tout.

La femme ouvrit la bouche, puis soupira, résignée, baissant les yeux.

- Je dois rencontrer quelqu’un. Pour mon fils.

- Et ce quelqu’un a un nom ?

Phëbe croisa le regard du Sith, hésitante.

- … Mirlina.

 

 

 

 

Lühanne plissa les yeux en observant sa compagne. Sa bouche se tordit dans une grimace et elle fit non de la tête.

- Ça ne va pas !

La Jedi retint un soupir. À écouter son amie, rien n’allait. Était-elle si difficile à habiller ?

- Ça fait bientôt une heure. (indiqua-t-elle, patiente.)

- Et on y passera la journée si il le faut vu tes prétentions !

La Jedi leva les yeux au ciel mais ne dit rien. Si servir de mannequin à Lühanne avait pu s’avérer amusant au début, cela commençait à virer au calvaire et à l’agacer. Heureusement que son amie avait le même tour de taille qu’elle. Ainsi, nul besoin de réajuster les vêtements. Mais ce n’était qu’une maigre consolation. Parfois, elle n’avait même pas le temps de finir d’enfiler une tenue que la Contrebandière l’enjoignait à la retirer en grommelant.

Plus de deux heures s’écoulèrent avant qu’un sourire ne se dessine sur les lèvres de la Contrebandière. Elle observa son amie en opinant d’un air plus que satisfait. Mirlina s’observa sans un mot. La tenue choisie par son amie était une armure de combat sombre. Si on ne pouvait la qualifier de lourde, la Jedi sentait néanmoins son poids, réduisant aussi bien sa vitesse que son agilité. Au moins les jointures de l’armure étaient-elles souples et n’entravaient pas ses mouvements.

La jeune femme s’inspecta plus longuement dans la glace. Oui, cette armure avait de l’allure et lui donnait un air plus sombre, plus menaçante. L’image qu’elle pouvait se faire d’un Seigneur Sith. Elle n’était pas sans lui rappeler quelque chose, même si à cet instant précis, elle était bien incapable de dire quoi. Une cape complétait l’ensemble, voilant une partie de son visage.

- J’aurai dû commencer par cette relique de l’attaque de Coruscant ! (s’exclama avec joie la Contrebandière.)

Le sang de Mirlina se figea et un goût amer s’invita dans sa bouche. L’attaque de Coruscant… Mais bien sûr…

- C’est une tenue de combat Sith. (commenta Mirlina.)

- Absolument.

La Jedi se pinça les lèvres. Oui, cette tenue était vraiment idéale. Une tenue de Sith. Mais l’idée de la porter la mettait mal à l’aise maintenant qu’elle en connaissait la provenance. L’attaque de Coruscant, ayant mené au Traité de Coruscant, tenait plus du massacre que de l’affrontement. Combien de Jedi, de soldats, d’innocents, avaient été massacré par des Sith affublé de pareilles tenues ? Beaucoup trop ! L’Ombre se sentait sale rien qu’à se regarder. Et pourtant… pourtant la tenue… lui plaisait.

- Tu n’aimes pas ?

- C’est trop lourd, je ne suis pas à l’aise dans mes mouvements. (éluda-t-elle.)

Il était inutile de s’appesantir davantage. Son aime ne comprendrait probablement pas.

Lühanne se prit le menton en coupe, songeuse.

- Mais le genre te plaît ?

- Oui.

La Contrebandière opina pour elle-même, laissant son regard dériver dans son armoire ouverte. Elle alla fouiller dedans, pour la cinquième ou sixième fois de la journée et en tira de nouveaux vêtements qu’elle tria en marmonnant. Mirlina se demandait comment elle pouvait stocker autant d’affaire et s’y retrouver mais s’abstint de tout commentaire. La Contrebandière se dirigea vers le lit pour récupérer quelque chose. Et d’un coup de ciseaux, elle coupa une tunique en deux, sous le regard éberlué de l’Ombre. Elle en jeta un morceau, attrapa d’autres vêtements et tendit le tout à la Jedi.

- Essaye ça.

Mirlina observa la tenue sans mot dire, puis s’exécuta en silence, sous le regard de la Contrebandière. Un sourire se dessina sur les lèvres de celle-ci. Mirlina examina une fois de plus son reflet. Elle n’était plus en mesure de dire combien de fois ce moment s’était répété durant les dernières heures.

Elle portait un pantalon de cuir moulant et des bottes renforcées au niveau des tibias auxquelles s’ajoutaient un couteau et son étui. Ce bas était très similaire à celui que portait la Contrebandière, nota pensivement la Jedi. Une tunique s’arrêtant au-dessus du nombril, surmontée d’épaulières et d’une capuche qui une fois encore masquait partiellement le visage composaient le haut de la tenue. Le constat était très simple : Niveau protection, c’était proche du zéro. Cet ensemble semblait bien moins fait pour le combat que le précédent mais donnait plus de liberté. L’idéal pour l’infiltration et non la confrontation. Mirlina ne pouvait que reconnaître combien cette tenue était confortable. Le reflet que lui renvoyait le miroir lui plaisait.

La Contrebandière fit le tour de l’Ombre, les lèvres serrées.

- Alors ?

- Je suis un peu trop exposée, non ?

La pilote attrapa une paire de brassards qu’elle donna à la Jedi et celle-ci les enfila sans poser de questions. Ils épousaient parfaitement ses poignets et la base de ses mains sans être une gêne et ne pesaient presque rien.

- C’est capable d’arrêter au moins une vibrolame. Pour un sabre laser, je ne garantis rien.

Mirlina opina.

- Il manque quelque chose… (commenta Lühanne à voix basse, presque pour elle-même.)

Elle fit de nouveau le tour de son amie, la regardant sous tous les angles. Puis, elle se tourna vers sa boîte à maquillage, attrapa un crayon qu’elle trempa dans un pot que Mirlina ne put voir.

- Ne bouge pas. (dit-elle en revenant vers elle.)

La Contrebandière passa la mine sur le contour des lèvres de la Jedi. Quand elle eut fini, les deux femmes observèrent le reflet de l’Ombre. Lühanne avait rajouté un pourtour sombre autour des lèvres de son ami, amplifiant l’effet violacée de ses lèvres et lui donnant un air plus ténébreux, presque menaçant.

- Voilà. (souffla-t-elle.) Là, on dirait une Sith.

Mirlina se lécha les lèvres.

- Vraiment ?

- Oui. Provocante, sûre de toi, et en même temps mystérieuse… Tu rayonnes de puissance.

Lühanne semblait sincère. Et plus que cela même. La jeune femme paraissait presque nerveuse en la présence de la Jedi désormais.

- Tu en imposes. (dit-elle tout bas.)

Mirlina ne répondit rien, continuant de scruter son image. Cette tenue était loin d’être le genre qu’elle affectionnait porter habituellement. Et pourtant celle-ci lui plaisait. Il y avait quelque chose, comme une aura qui se dégageait d’elle. Et plus important, elle se sentait bien dedans, à l’aise. C’était une sensation difficile à décrire, comme si la tenue avait été faite pour elle, pour épouser chaque courbe de son corps. Et cet ensemble au moins n’avait pas de lourd passif, ce qui était un point non négligeable. Elle hocha la tête.

- C’est celle-ci. (dit-elle simplement.)

- Il n’y a pas de doute. (confirma la Mirialan.)

- Je voudrais aussi l’autre tenue, si tu es d’accord.

- Pas de problème.

 

 

 

 

Lühanne étouffa un bâillement, les yeux rivés sur l’ordinateur de navigation.

- Nous arrivons bientôt ?

- Dans moins de cinq minutes. Mais on peut toujours faire demi-tour.

- Non.

Ce simple mot suffit à faire taire la Contrebandière. Les heures n’avaient rien changé à cet état de fait, ainsi vêtue, l’Ombre dégageait quelque chose. De puissant. D’assuré. Et même… d’impérieux. Face à elle, Lühanne se sentait toute petite, presque insignifiante, et n’avait nul désir de la contrarier. Oui, elle devait l’admettre, Mirlina ressemblait à un Seigneur Sith… Plus encore lorsqu’elle portait son bandeau sur les yeux. Cela renforçait la noirceur de ses traits, amplifiait l’air renfrogné qu’elle arborait quand une question lui déplaisait. Lühanne était presque intimidée. Peut-être pouvait-elle réussir après tout… réussir à tromper les Sith…

La Contrebandière inspecta son écran.

- Sortie de l’hyper-espace dans cinq. Quatre. Trois. Deux…

Le cargo jaillit du vide sidéral. Non loin se trouvait la planète qui abritait le siège du pouvoir Sith : La peu accueillante Dromund Kass.

- Je sens le côté Obscur émaner de cette planète… (chuchota la Consulaire.)

Lühanne ne dit rien mais coula un regard vers son amie et vit la grimace que celle-ci affichait. Une grimace qui s’étirait, comme si elle souffrait. Elle non plus ne s’était jamais vraiment sentie à son aise sur cette planète. Comme si quelque chose lui étreignait le crâne.

Un bip retentit dans la cabine, brisant le fil de ses pensées, et une voix sans émotion s’éleva.

- Vous entrez dans l’espace Impérial. Veuillez vous identifier ou nous feront feu.

- Contrôle, je transporte des marchandises pour le compte de l’Empire, je vous envoi mon identifiant et mon code d’autorisation.

Lühanne transféra les données et pendant un instant, le silence s’abattit dans le cockpit. Un silence lourd. Les deux femmes retenaient leur souffle, les yeux rivés sur la console.

- Vous êtes autorisée à atterrir sur Dromund Kass cargo. Gloire à l’Empire.

- Gloire à l’Empire. (répondit Lühanne en coupant la communication.

Elle jeta un regard à Mirlina, puis haussa les épaules devant son air renfrogné.

- Habitue-toi à l’entendre et à le dire ma vieille.

La Jedi ne répondit rien.

L’entrée dans l’atmosphère de Dromund Kass se fit sans heurt malgré quelques frayeurs. Les tempêtes léchèrent la coque, faisant grincer le métal et ballottant le vaisseau.

- C’est une journée grise il semblerait.

- C’est tout le temps comme ça ici. (répondit Lühanne d’un ton neutre, les yeux rivés sur les instruments.) Tu as un lieu de rendez-vous ?

La Jedi opina et entra les coordonnées sur son datapad, les transférant sur l’ordinateur de la Contrebandière.

- Ok. Je vois où c’est.

La pilote manœuvra habilement son vaisseau, rasant les cimes des arbres sans jamais rien toucher, slalomant entre les montagnes. Elle volait bas, autant pour avoir une vue dégagée qu’éviter les radars qui la détourneraient vers le spatioport. Le cargo se posa dans un petit endroit désert, à quelques mètres du lieu de rendez-vous. Lühanne se tourna vers son amie. La Jedi semblait ailleurs, inspirant nerveusement, son regard perdu dans la jungle environnante.

- Mirlina ?

Celle-ci manqua sursauter. Elle posa un regard sur sa compagne, tirée de ses pensées et lui offrit un sourire qui se voulait rassurant.

- Tu veux que je vienne avec toi ?

- Non. Ça va aller.

- Tu es sûre ?

Mirlina opina, pressa affectueusement l’épaule de son amie avant de faire volte-face. Elle traversa le cargo sans un mot, d’un pas lent mais décidé, s’évertuant à calmer les battements de son cœur. La Force grondait tout autour d’elle, sauvage, puissante, violente… La marque du côté obscur. Il imprégnait l’air, se pressait contre sa peau, sombre, malsain et pourtant enivrant, entêtant.

En descendant la rampe, la jeune femme récita mentalement le code Jedi, se fermant aux émotions et s’entourant d’un cocon protecteur.

Elle rejoignit le point de rendez-vous, perdant peu à peu de son assurance, sa main effleurant régulièrement sa ceinture, ses yeux fouillant les alentours. Et si… et si… et si…

L’endroit était désert. La jeune femme sentit sa gorge se nouer, l’angoisse la gagner. C’était peut-être bien la pire des idées qu’elle ait jamais eu. Elle se sentait épiée, en danger. Le côté Obscur noyait ses sens, diminuait ses facultés.

Il n’y a pas d’émotion, il n’y a que la paix.

Elle ne suivait pas le code Jedi. Elle avait eu des émotions puissantes, auprès d’hommes et de femmes, de différentes races. Elle avait aimé. Enfanté. Mais aussi haït. Pourtant, le mantra parvenait à la calmer, lui permettait de se concentrer. Elle eut une brève pensée pour sa fille et sentit son cœur se gonfler d’amour. Cette seule pensée lui donna du courage et elle prit une inspiration. Elle étendit sa perception grâce à la Force et perçu une présence qui se rapprochait. La main de la jeune femme caressa le manche de son sabre-laser, partiellement dissimulé sous la large cape qu’elle avait enfilé pour se couvrir de la pluie. Une femme sortit des bois, marchant droit vers elle. Ses yeux croisèrent ceux de la Consulaire.

- Habituellement, je ne traite pas avec les Jedi. (dit-elle.)

Mirlina soupira mentalement, délaissant son arme. C’était bien elle. Son contact. Pourtant, elle n’arrivait pas à se sentir à l’aise, elle continuait de se sentir épiée. L’Ombre repoussa cette sensation, se concentrant sur son interlocutrice. Cette femme qui était un membre de sa famille et qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant. Une mercenaire au sein de l’Empire, mère de frères jumeaux. Phëbe Al’jin. Sa tante.

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  • 3 weeks later...

Bonjour à tous !

 

Je vous souhaite un agréable jour de Noël ! Et pour vous, aujourd'hui, c'est la suite de l'histoire. Découvrez sans plus attendre le chapitre 10 de la Saga Al'jin !

 

Bonne lecture !

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Chapitre 10

 

 

 

Le regard de la Sorcière était rivé sur l’écran de son holo-ordinateur où défilait de nombreux messages en attente. Elle ne put s’empêcher de grimacer. Ils provenaient d’un peu partout dans la galaxie, envoyés par autant d’agents à ses ordres, infiltrés ou non. La plupart étaient de simples confirmations de statut, de mise à jour. Rien de réellement passionnant et encore moins important, hormis la confirmation que ses agents étaient encore actifs… pour ceux qui donnaient toujours des nouvelles. Ce n’était hélas pas le cas de tous. Et dans la liste des absents, deux noms en particulier retinrent l’attention de la Sorcière*: Elai’anor et Tyressi’a. Shanaràh se renfrogna. Non… Elle ne pouvait croire à leur déflexion*! Elle ne voulait pas y croire. Les deux jeunes femmes devaient forcément être dans l’impossibilité de la contacter. Il n’y avait pas d’autre possibilité à leur silence*! Leur mort aurait résonné dans la Force et la Sorcière l’aurait alors ressenti, c’était une certitude. Hélas, il n’était rien qu’elle pouvait faire pour remédier à leur absence. Elle ne pouvait qu’attendre qu’elles viennent à elle, fassent un signe, n’importe lequel. Elle grogna. Cette passivité forcée ne lui plaisait pas et était source de beaucoup de frustration.

Elle soupira intérieurement et reprit sa lecture des rapports quand un autre s’ajouta à la liste. Elle l’ouvrit, le consultant d’un œil las. Sa mâchoire se contracta brièvement.

Un échec.

Encore une fois*! La Sorcière grogna avant de prendre une inspiration, se formant au calme. Elle sentait la colère croître en elle, bouillir au point de la rendre fébrile. Ses mains étaient agitées de courts spasmes qu’elle s’évertuait à ignorer. Comment… comment avait-elle pu engager un agent aussi incapable*? Comment avait-elle pu engager autant d’agents incompétents*?! Combien d’autres lui donnaient des nouvelles du même acabit*? Combien d’autres échouaient à des tâches pourtant simples*?! La Sith commençait à être plus qu’agacée par ces échecs à répétition, occultant les maigres réussites qui pouvaient se compter sur les doigts d’une main au cours des derniers mois.

Tous des incapables*!, pensa-t-elle. Pourquoi faut-il que je ne sois entourée que d’incompétents*?!

Les tâches qu’elle confiait à la majorité d’entre eux n’avaient pourtant rien de bien compliqué*! Et plus encore dans le cas de cet agent en particulier. Sa mission était si simple qu’un singe aurait pu l’exécuter*! Il suffisait de prendre une cible en filature et de lui signifier tout élément sensible… Et pourtant, il avait, encore*!, perdu sa trace*! Elle serra le poing et des éclairs apparurent brièvement sur sa main avant de se dissiper. Son regard parcourut la pièce. Elle allait devoir trouver de nouveaux agents, et des compétents…

La sonnerie de son holoterminal la tira de ses pensées. D’un geste distrait, la Sorcière l’activa et l’hologramme d’un Zabrak encapuchonné se matérialisa devant elle. L’homme s’inclina bien bas.

— Magae. (dit-elle d’une voix neutre.)

— Bonjour mère.

— J’espère que tu m’apportes de bonnes nouvelles.

— Je crains hélas que non. Je t’appelle pour t’informer que je ne pourrai mener à bien la mission que tu m’as confié.

Les yeux de la Sorcière s’étrécirent et brillèrent un court instant.

— Et puis-je savoir pourquoi*?

— J’ai été contacté par l’académie de Korriban. On m’a assigné un apprenti.

Elle plissa les yeux, le dévisageant intensément.

— Un apprenti*? À toi*?

L’Assassin se renfrogna légèrement.

— Est-ce si fantaisiste*?

Shanaràh grogna intérieurement.

— Je t’avais confié une mission. Une mission importante et je comptais sur toi pour la mener à bien, fils.

Est-ce si difficile à comprendre*? Est-ci si difficile de faire ce que je demande*?!

Mais elle n’en dit rien et se força à afficher une expression qui se voulait neutre, tout au plus agacée. Magae haussa simplement les épaules.

— Je ne me sentais pas de refuser, mais si cela te dérange tant, je te laisse les contacter pour leur faire comprendre ta position. (dit-il d’une voix quelque peu morne avant de se tourner.) Approche, Apprentie.

Le Zabrak fit un pas de côté, laissant apparaître une autre personne dans la transmission. Shanaràh l’examina rapidement. Il s’agissait d’une femme de taille moyenne, vraisemblablement humaine. Non, Miraluka, se corrigea la Sith en relevant le bandeau qui dissimulait les yeux de l’Apprentie. En l’observant plus attentivement, elle put noter que sa tenue un rien provocante mettait son corps en valeur, soulignant aussi bien ses courbes que ses muscles.

L’Apprentie s’inclina humblement.

— C’est un honneur, Excellence.

Au moins avait-elle de bonne manière, pensa la Sorcière. Cependant, la Sith pouvait ressentir une certaine gêne dans sa posture, dans ses lèvres, quelques peu serrées. Mal à l’aise, certainement, supposa-t-elle.

L’Apprentie disparue sans un bruit sur ordre du Zabrak, qui emplit de nouveau le cadre.

— Elle est encore inexpérimentée mais la Force est puissante en elle. (dit-il.)

Shanaràh opina. Même à travers l’hologramme, la distance, elle avait pu sentir la Force tourbillonner autour de la jeune femme. Elle était effectivement puissante. Un diamant brut…

— Une recrue de choix. (commenta-t-elle, songeuse.)

— Peut-être aurais-je besoin de tes conseils afin de la former correctement.

Shanaràh opina, plus pour elle-même que pour le Zabrak, qu’elle ne regardait même plus.

— Oui…

— Mère*?

La Sorcière cligna des yeux, arrachée à ses pensées et posa son regard sur l’hologramme.*Magae la dévisageait, incertain.

— Laisse-toi porter par tes émotions. (dit-elle simplement.)

— Bien, mère.

L’Assassin hocha la tête avant de s’incliner. L’hologramme vacilla puis disparu, laissant la Sorcière seule. Celle-ci garda les yeux rivés sur le terminal un long moment, partagée.

Une Apprentie…

Peut-être allait-elle devoir changer son fusil d’épaule avec son fils. Il y avait des possibilités. Il ne tenait qu’à elle de les saisir. Elle ne le laisserait pas s’éloigner de lui ainsi, prendre ses distances. Pas après tout ce qu’elle avait fait pour lui, tous ses efforts consentis pour faire de lui ce qu’il était*!

Petit ingrat…

Un son s’éleva du terminal, attirant son attention. Un nouveau message. Elle le parcourut et une veine s’agita dans son œil. Autre agent, autre rapport. Et encore et toujours un échec*! La Sorcière serra les dents avec une telle force que sa mâchoire en devint douloureuse. Elle leva une main, libéra une rafale rageuse qui envoya valdinguer ce qui se trouvait sur son bureau à travers la pièce.

Incapables*! Incompétents*! Tous autant qu’ils étaient*! Même son fils… Des éclairs coururent sur ses paumes, léchèrent ses doigts qui se contractèrent brièvement. La Sorcière gronda de rage et son regard se perdit dans la salle. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre, pas un pour lui apporter ce qu’elle voulait, la satisfaire… Ses doigts s’agitèrent, ses yeux brillèrent.

La porte de ses appartement s’ouvrit dans un bref sifflement et un homme s’avança avant de s’incliner bien bas.

— Agent Archon au rapport, Excellence.

La Sith posa son regard sur l’homme, contenant à grande peine sa rage.

— J’espère pour vous que vous avez de bonnes nouvelles. (dit-elle d’une voix froide.)

L’homme tressaillit légèrement.

— Eh bien, à vrai dire…

La Sith se tourna pleinement vers l’humain, la colère déformant son visage. Ses yeux s’illuminèrent un bref instant, des éclairs léchèrent sa peau. Ses mains se tendirent en direction de l’homme et des étincelles jaillirent de ses doigts pour s’abattre sur l’homme. Celui-ci glapit de douleur, le corps secoué de spasmes. Shanaràh manipula son pouvoir pour former un carcan électrique autour de sa proie avant de la soulever du sol pour la plaquer contre le linteau. L’homme gémit de plus belle, ses chairs déjà attaquées par la puissance de l’attaque.

— Mauvaise réponse*! (siffla-t-elle.)

— Pi… pitié, Seigneur*!

Une grimace de dégoût déforma le visage de la Sith. Elle baissa les mains, presque à contrecœur et son agent tomba lourdement à terre où il demeura prostré, tremblant. Shanaràh observa l’homme avant de s’accroupir, l’invitant d’une pulsion de Force à se redresser. La main de la Sith prit en coupe le menton de l’humain, qu’elle dévisagea longuement.

— Reprenons. Une bonne nouvelle.

— Je…

— Où est allé Dark Sornal*?

L’homme secoua la tête sans quitter des yeux sa maîtresse, tremblant non plus de douleur, mais de peur.

— Vous l’avez perdu*?

— Hélas, Maîtresse… mais…

Shanaràh se releva et l’homme heurta le sol avec un grognement.

— Je peux me rattraper, Maîtresse*! (couina-t-il.)

— Des promesses, toujours des promesses Archon. Et toujours non tenues*!

Elle leva les mains et de nouveaux éclairs rageurs s’en échappèrent pour frapper l’Humain sans retenue. Celui-ci hurla et convulsa, secoués de spasmes qui allèrent rapidement en s’accentuant. Dark Shanaràh se laissa aller pleinement au côté Obscur et étreignit les puissantes émotions qui étaient les siennes. Haine. Colère. Rage. Frustration*! Tout cela alimentait son pouvoir et elle s’en servit sans une once de retenue, déchargeant des éclairs de Force dont le nombre ne faisait qu’augmenter au fil des secondes. Son agent se tortillait, hurlait et la Sorcière ressentait un plaisir certain à l’idée du martyr qu’il supportait en cet instant.

— C’était l’échec de trop, Archon*! Ceci est la réponse à votre incompétence*!

— Pitié*! Excellence, pitié*! (couinait l’homme.)

Ces suppliques n’eurent pour seules réponses qu’un déchaînement de fureur plus grand encore. Les hurlements de l’homme retentirent durant plusieurs minutes cependant que sa peau noircissait, se couvrait de cloques. Ses yeux ne furent bientôt plus que deux trous fumants. Sa langue et ses lèvres gonflèrent jusqu’à exploser, déversant un flot de sang sur le sol. Un son guttural, à peine audible, s’échappait en sifflant de sa gorge.

— So… sor… sor… n… al…

Mais Shanaràh ne l’écoutait plus. Une seule idée l’obsédait, faire taire à jamais cet agent incompétent. Il était une proie, une victime, qui payait pour tous les autres. Et ce déchaînement lui faisait tellement de bien que c’en était presque ******ique*! L’énergie de la Sith explosa et ses pieds quittèrent le sol cependant que la Force l’enlaçait, la soulevait. Des éclairs roulèrent sur sa peau, déferlèrent dans les airs, léchant le sol et les murs. Elle grogna, la Force continuant d’affluer en elle et de se libérer dans un chaos destructeur. La Sorcière continua de se défouler, bien après que l’agent se soit tu, bien après que l’étincelle de vie n’ait déserté son corps. Ne restait qu’une carcasse fumante dont l’odeur de chair brûlée empestait peu à peu la pièce, à en donner la nausée. La Sorcière posa pied à terre, les yeux rivés sur le cadavre tandis que l’énergie refluait, la laissant éreintée. Puis, avec une moue écœurée, elle l’enjamba et quitta la pièce.

— Nettoyez-moi ça. (dit-elle à l’envolée au garde devant ses appartements.)

— Tout de suite, Excellence*!

 

 

 

La Sorcière errait dans les coursives du vaisseau sans réelle volonté, reprenant son souffle et le contrôle de ses émotions. Des fourmis démangeaient ses doigts, les crispant et elle serra les poings pour réduire les tremblements qui les agitaient périodiquement. Elle avait utilisé beaucoup de puissance, gâchée même dans un pur élan de rage, et le contrecoup de ce déferlement était à tout le moins désagréable. Son manque de maîtrise n’en était que plus criant et frustrant. Elle ne pouvait plus l’ignorer. Il lui fallait prendre le temps de se stabiliser, d’appréhender l’étendue de son pouvoir, de le dompter. Au risque d’en perdre le contrôle au moment le plus inopportun. Pour quelqu’un qui ne voulait rien laisser au hasard, la chose revêtait une douce ironie. Son pouvoir croissait tout comme son affinité avec la Force, sa connexion, ses capacités à en user, à la dompter, se renforçaient. Son corps finirait par ne plus supporter de tel déchaînement non maîtrisé.

La Sith laissa échapper un long soupir et vagabonder ses pensées. Rapidement, elle repensa à ses agents, à celui qu’elle venait de faire rôtir, aux autres qui n’avaient guère fait mieux. Ses mâchoires se contractèrent brièvement et elle inspira pour se calmer. Elle allait devoir recruter de nouveau serviteurs, plus compétents. Elle ne pouvait plus se permettre d’échouer à cause d’incapables. Cela nuisait à ses plans et était par conséquent intolérable. Malheureusement, Magae ne valait guère mieux, et ce malgré tous les espoirs qu’elle avait placé en lui. Et pourtant, la Sorcière n’était guère étonnée de la tournure des évènements le concernant. Le Zabrak était bien des choses et notamment un être puissant dans la Force, raison pour laquelle elle l’avait adopté sitôt déniché. Mais il n’était clairement pas un Sith dans sa façon de penser, d’agir. Il manquait de sournoiserie, de désir pour cela. Il était trop porté sur la retenue, le contrôle. Un peu comme les Jedi, pensa amèrement la Sith. Bien qu’à leur différence, lui était capable de se laisser aller à la colère et la fureur pour terrasser ses ennemis. Peut-être était-il temps d’envisager une accélération concernant son fils… Peut-être. Et il y avait son Apprentie… Des possibilités. Toujours des possibilités.

Les pas de la Sith la menèrent jusqu’aux portes des appartement de Dark Sornal. Shanaràh laissa son regard se perdre sur les imposantes statues qui encadraient l’entrée, signes de pouvoirs et de puissances ostentatoires. Dark Sornal demeurait un mystère pour la Sorcière, ce qui ne lui plaisait guère. Elle avait passé des mois à son service, l’avait observé. Et pourtant, tant de choses lui échappaient encore à son endroit. Comme le secret de sa puissance. Car oui, Dark Sornal était puissant, il n’y avait pas de doute. Et il progressait très rapidement, plus qu’elle, sans perdre de sa maîtrise. Ce qui était enrageant*!

Si l’homme partageaient certaines choses avec sa disciple, il demeurait taciturne et distant, distillant de maigres informations et leçons à de rares occasions. Il s’absentait souvent, parfois durant des semaines entières et ce de plus en plus régulièrement. Et bien évidemment, il ne s’épanchait pas sur ses sorties. Shanaràh avait la sensation que son «*maître*» lui cachait beaucoup de choses, qu’il la bridait. Et cela ne lui plaisait pas du tout. Elle soupira, se détourna quand elle remarqua que le voyant de la porte était vert. Intriguée, la femme s’approcha, examinant l’interrupteur. Était-il possible qu’il ait oublié de verrouiller ses appartements*? Le cœur de la Sorcière accéléra ses battements tandis qu’elle jetait des œillades nerveuses autour d’elle. Il n’y avait nulle âme qui vive alentours. Tant de secrets pouvaient se trouver derrière cette porte, de pouvoirs… Shanaràh se lécha les lèvres et s’ouvrit à la Force, sonda la pièce face à elle. Seul le côté Obscur lui répondit, tel un écho lointain qui parasitait légèrement ses sens. Et rien d’autre. Sa main passa devant l’activateur et la porte s’ouvrit dans un bref sifflement. Après une courte hésitation, la Seigneur Sith s’engouffra dans l’appartement.

Shanaràh laissa son regard se perdre dans la pièce. Celle-ci était grande, bien plus que celle qui lui avait été assignée et pourtant,*s’y déplacer était des plus délicat tant elle était encombrée. Au premier regard et pour un œil non exercé, d’aucun aurait pu dire que Sornal était bordélique. Mais la Sith n’était pas dupe. Sous cet aspect surchargé se dissimulait en réalité des heures, des jours entiers de travail. Des datapads étaient disséminés partout, des caisses entreposés le long de tous les murs, mangeant partiellement le milieu de la pièce, entassés les unes sur les autres. Et parfois, un objet était exposé. Holocrons, sabres lasers, bâtons, armures, tablettes, etc. Des vestiges anciens, oubliés. Et la Sith le sentait, certains pulsaient à travers la Force, comme une vague empreinte de ce qui avait été. Elle s’approcha d’un holocron et s’en empara, quelque peu fébrile. Le contact lui brûla la paume et elle le laissa retomber en grimaçant. L’artefact était bien entendu protégé et n’était sûrement pas le seul. Au moins avait-elle désormais une vague idée d’à quoi son «*maître*» passait la majeure partie de son temps. Il était en quête de reliques… Ceci expliquait bien des choses. Combien de dossiers traitait-il*? Combien d’heures avaient-il passé sur ces anciens textes*? Combien d’objet avait-il récupéré*? Certains lui avaient-il livrés leur secret*?

La Sith sentit un bref mouvement dans son dos et se retourna juste à temps pour voir une épée fendre les airs dans sa direction. Elle sauta sur le côté pour éviter l’attaque et poussa un juron.

— L’accès aux appartements est interdit*! (déclara une voix métallique.)

Un droïde. Shanaràh se releva, s’époussetant. Il devait s’agir du gardien des lieux. Une antiquité elle aussi, qui n’avait pas de présence dans la Force et qui maniait une arme dénuée d’énergie. La Sith s’empara de la sienne et l’alluma dans un bref vrombissement.

— Votre mort est la seule façon de vous amender*! (enchaîna le droïde, s’avançant l’arme au poing.)

— Essaye donc, tas de ferraille.

L’être mécanique frappa à la verticale et Shanaràh contra de sa lame. Elle s’était attendue à ce que l’arme de son ennemi soit coupée en deux à l’impact, mais il n’en fut rien. L’arme brilla légèrement et repoussa le sabre laser, manquant lui faire perdre l’équilibre. Elle recula d’un pas, esquiva l’attaque suivante avant de frapper son adversaire de taille en jubilant. Et voilà, travail termi…

Le droïde se rua sur elle et l’envoya valser d’un coup d’épaule. La Sith se ramassa contre un mur, le souffle coupé avant de s’effondrer lourdement. Elle se redressa en grognant et observa l’automate. Il n’arborait aucune égratignure.

Dark Sornal s’est trouvé un jouet intéressant…

La Sith raccrocha son arme, prenant une inspiration tandis que le droïde revenait à la charge. Elle en appela à la Force et la sentit affluer en elle, se plier à sa volonté. Des éclairs léchèrent sa peau, descendant de ses épaules le long de ses bras jusqu’à se concentrer dans ses mains.

— Résiste donc à ça, tas de boulon*!

Et elle libéra son attaque qui électrifia l’air. La décharge frappa le robot de plein fouet, l’arrêtant dans sa course. L’automate marqua une hésitation, le corps traversé par de nombreux éclairs qui ralentirent ses mouvements. Sa tête bascula sur le côté, puis il reprit sa charge. La Sith concentra de nouveau la Force et le déferlement de foudre qui s’ensuivit frappa le sol, les murs, les caisses, laissant des marques noires profondes, surchargeant les bloc de données qui prirent feu. Le droïde ralentit une nouvelle fois, les éclairs fondant sur lui, toujours plus nombreux et court-circuitant ses fonctions. Ses bras balayèrent les airs dans des mouvements anarchiques, sa tête se mit à tournoyer à toute vitesse. Shanaràh serra les dents, son corps soumit à rude épreuve mais ne relâcha en rien ses efforts et continua d’intensifier son attaque. Elle devint un vecteur de la Force, déchaînement un maelström furieux sur la machine. La tête du droïde explosa alors et retomba quelques mètres plus loin. Les plaques de métal qui le composait se tordirent sous la puissance de la foudre avant de se déchirer. Des flammes s’échappèrent des brèches et rapidement l’automate se transforma en un brasier incandescent. Il fit un pas avant de tomber. De nombreux crépitements suivirent à mesure que les fils et circuits s’embrasaient les uns après les autres.

Shanaràh poussa un grognement et mit un terme à son assaut avec un grognement. Ses doigts étaient gourds, son visage creusé et des tremblements la secouaient tandis qu’elle regardait son œuvre, haletante. Elle se lécha les lèvres et essaya de serrer le poing, mais ses doigts étaient trop crispé pour répondre à ses ordres. Elle gémit. Dompter sa puissance… c’était une nécessité*! Ses yeux balayèrent les alentours et sa gorge se noua. Tant d’objets avaient été détruits par le combat… Tant de savoirs perdus… Elle pouvait en sauver certain… Elle fit un pas quand une alarme retentit, teintant la lumière artificielle de la chambre de rouge. L’incendie du droïde gagnait en intensité, léchant des caisses déjà amochées. Le sang de la Sorcière ne fit qu’un tour et elle se précipita vers la sortie. Elle ne devait pas être découverte ici. Il y avait pourtant tant à apprendre… Elle se fit violence, ignorant les protestations de son corps endolori, de son esprit avide de pouvoir et fila à travers les coursives, espérant regagner ses appartements sans ombrage, sans croiser personne. Et alors qu’elle courait en claudiquant, elle ne put s’empêcher de frémir à l’idée de ce que son «*maître*» ferait une fois l’intrusion dévoilée. Vers qui se porterait alors ses soupçons*?

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