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Mirlina

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  1. Bonjour à tous ! Je vous souhaite un agréable jour de Noël ! Et pour vous, aujourd'hui, c'est la suite de l'histoire. Découvrez sans plus attendre le chapitre 10 de la Saga Al'jin ! Bonne lecture ! --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Chapitre 10 Le regard de la Sorcière était rivé sur l’écran de son holo-ordinateur où défilait de nombreux messages en attente. Elle ne put s’empêcher de grimacer. Ils provenaient d’un peu partout dans la galaxie, envoyés par autant d’agents à ses ordres, infiltrés ou non. La plupart étaient de simples confirmations de statut, de mise à jour. Rien de réellement passionnant et encore moins important, hormis la confirmation que ses agents étaient encore actifs… pour ceux qui donnaient toujours des nouvelles. Ce n’était hélas pas le cas de tous. Et dans la liste des absents, deux noms en particulier retinrent l’attention de la Sorcière*: Elai’anor et Tyressi’a. Shanaràh se renfrogna. Non… Elle ne pouvait croire à leur déflexion*! Elle ne voulait pas y croire. Les deux jeunes femmes devaient forcément être dans l’impossibilité de la contacter. Il n’y avait pas d’autre possibilité à leur silence*! Leur mort aurait résonné dans la Force et la Sorcière l’aurait alors ressenti, c’était une certitude. Hélas, il n’était rien qu’elle pouvait faire pour remédier à leur absence. Elle ne pouvait qu’attendre qu’elles viennent à elle, fassent un signe, n’importe lequel. Elle grogna. Cette passivité forcée ne lui plaisait pas et était source de beaucoup de frustration. Elle soupira intérieurement et reprit sa lecture des rapports quand un autre s’ajouta à la liste. Elle l’ouvrit, le consultant d’un œil las. Sa mâchoire se contracta brièvement. Un échec. Encore une fois*! La Sorcière grogna avant de prendre une inspiration, se formant au calme. Elle sentait la colère croître en elle, bouillir au point de la rendre fébrile. Ses mains étaient agitées de courts spasmes qu’elle s’évertuait à ignorer. Comment… comment avait-elle pu engager un agent aussi incapable*? Comment avait-elle pu engager autant d’agents incompétents*?! Combien d’autres lui donnaient des nouvelles du même acabit*? Combien d’autres échouaient à des tâches pourtant simples*?! La Sith commençait à être plus qu’agacée par ces échecs à répétition, occultant les maigres réussites qui pouvaient se compter sur les doigts d’une main au cours des derniers mois. Tous des incapables*!, pensa-t-elle. Pourquoi faut-il que je ne sois entourée que d’incompétents*?! Les tâches qu’elle confiait à la majorité d’entre eux n’avaient pourtant rien de bien compliqué*! Et plus encore dans le cas de cet agent en particulier. Sa mission était si simple qu’un singe aurait pu l’exécuter*! Il suffisait de prendre une cible en filature et de lui signifier tout élément sensible… Et pourtant, il avait, encore*!, perdu sa trace*! Elle serra le poing et des éclairs apparurent brièvement sur sa main avant de se dissiper. Son regard parcourut la pièce. Elle allait devoir trouver de nouveaux agents, et des compétents… La sonnerie de son holoterminal la tira de ses pensées. D’un geste distrait, la Sorcière l’activa et l’hologramme d’un Zabrak encapuchonné se matérialisa devant elle. L’homme s’inclina bien bas. — Magae. (dit-elle d’une voix neutre.) — Bonjour mère. — J’espère que tu m’apportes de bonnes nouvelles. — Je crains hélas que non. Je t’appelle pour t’informer que je ne pourrai mener à bien la mission que tu m’as confié. Les yeux de la Sorcière s’étrécirent et brillèrent un court instant. — Et puis-je savoir pourquoi*? — J’ai été contacté par l’académie de Korriban. On m’a assigné un apprenti. Elle plissa les yeux, le dévisageant intensément. — Un apprenti*? À toi*? L’Assassin se renfrogna légèrement. — Est-ce si fantaisiste*? Shanaràh grogna intérieurement. — Je t’avais confié une mission. Une mission importante et je comptais sur toi pour la mener à bien, fils. Est-ce si difficile à comprendre*? Est-ci si difficile de faire ce que je demande*?! Mais elle n’en dit rien et se força à afficher une expression qui se voulait neutre, tout au plus agacée. Magae haussa simplement les épaules. — Je ne me sentais pas de refuser, mais si cela te dérange tant, je te laisse les contacter pour leur faire comprendre ta position. (dit-il d’une voix quelque peu morne avant de se tourner.) Approche, Apprentie. Le Zabrak fit un pas de côté, laissant apparaître une autre personne dans la transmission. Shanaràh l’examina rapidement. Il s’agissait d’une femme de taille moyenne, vraisemblablement humaine. Non, Miraluka, se corrigea la Sith en relevant le bandeau qui dissimulait les yeux de l’Apprentie. En l’observant plus attentivement, elle put noter que sa tenue un rien provocante mettait son corps en valeur, soulignant aussi bien ses courbes que ses muscles. L’Apprentie s’inclina humblement. — C’est un honneur, Excellence. Au moins avait-elle de bonne manière, pensa la Sorcière. Cependant, la Sith pouvait ressentir une certaine gêne dans sa posture, dans ses lèvres, quelques peu serrées. Mal à l’aise, certainement, supposa-t-elle. L’Apprentie disparue sans un bruit sur ordre du Zabrak, qui emplit de nouveau le cadre. — Elle est encore inexpérimentée mais la Force est puissante en elle. (dit-il.) Shanaràh opina. Même à travers l’hologramme, la distance, elle avait pu sentir la Force tourbillonner autour de la jeune femme. Elle était effectivement puissante. Un diamant brut… — Une recrue de choix. (commenta-t-elle, songeuse.) — Peut-être aurais-je besoin de tes conseils afin de la former correctement. Shanaràh opina, plus pour elle-même que pour le Zabrak, qu’elle ne regardait même plus. — Oui… — Mère*? La Sorcière cligna des yeux, arrachée à ses pensées et posa son regard sur l’hologramme.*Magae la dévisageait, incertain. — Laisse-toi porter par tes émotions. (dit-elle simplement.) — Bien, mère. L’Assassin hocha la tête avant de s’incliner. L’hologramme vacilla puis disparu, laissant la Sorcière seule. Celle-ci garda les yeux rivés sur le terminal un long moment, partagée. Une Apprentie… Peut-être allait-elle devoir changer son fusil d’épaule avec son fils. Il y avait des possibilités. Il ne tenait qu’à elle de les saisir. Elle ne le laisserait pas s’éloigner de lui ainsi, prendre ses distances. Pas après tout ce qu’elle avait fait pour lui, tous ses efforts consentis pour faire de lui ce qu’il était*! Petit ingrat… Un son s’éleva du terminal, attirant son attention. Un nouveau message. Elle le parcourut et une veine s’agita dans son œil. Autre agent, autre rapport. Et encore et toujours un échec*! La Sorcière serra les dents avec une telle force que sa mâchoire en devint douloureuse. Elle leva une main, libéra une rafale rageuse qui envoya valdinguer ce qui se trouvait sur son bureau à travers la pièce. Incapables*! Incompétents*! Tous autant qu’ils étaient*! Même son fils… Des éclairs coururent sur ses paumes, léchèrent ses doigts qui se contractèrent brièvement. La Sorcière gronda de rage et son regard se perdit dans la salle. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre, pas un pour lui apporter ce qu’elle voulait, la satisfaire… Ses doigts s’agitèrent, ses yeux brillèrent. La porte de ses appartement s’ouvrit dans un bref sifflement et un homme s’avança avant de s’incliner bien bas. — Agent Archon au rapport, Excellence. La Sith posa son regard sur l’homme, contenant à grande peine sa rage. — J’espère pour vous que vous avez de bonnes nouvelles. (dit-elle d’une voix froide.) L’homme tressaillit légèrement. — Eh bien, à vrai dire… La Sith se tourna pleinement vers l’humain, la colère déformant son visage. Ses yeux s’illuminèrent un bref instant, des éclairs léchèrent sa peau. Ses mains se tendirent en direction de l’homme et des étincelles jaillirent de ses doigts pour s’abattre sur l’homme. Celui-ci glapit de douleur, le corps secoué de spasmes. Shanaràh manipula son pouvoir pour former un carcan électrique autour de sa proie avant de la soulever du sol pour la plaquer contre le linteau. L’homme gémit de plus belle, ses chairs déjà attaquées par la puissance de l’attaque. — Mauvaise réponse*! (siffla-t-elle.) — Pi… pitié, Seigneur*! Une grimace de dégoût déforma le visage de la Sith. Elle baissa les mains, presque à contrecœur et son agent tomba lourdement à terre où il demeura prostré, tremblant. Shanaràh observa l’homme avant de s’accroupir, l’invitant d’une pulsion de Force à se redresser. La main de la Sith prit en coupe le menton de l’humain, qu’elle dévisagea longuement. — Reprenons. Une bonne nouvelle. — Je… — Où est allé Dark Sornal*? L’homme secoua la tête sans quitter des yeux sa maîtresse, tremblant non plus de douleur, mais de peur. — Vous l’avez perdu*? — Hélas, Maîtresse… mais… Shanaràh se releva et l’homme heurta le sol avec un grognement. — Je peux me rattraper, Maîtresse*! (couina-t-il.) — Des promesses, toujours des promesses Archon. Et toujours non tenues*! Elle leva les mains et de nouveaux éclairs rageurs s’en échappèrent pour frapper l’Humain sans retenue. Celui-ci hurla et convulsa, secoués de spasmes qui allèrent rapidement en s’accentuant. Dark Shanaràh se laissa aller pleinement au côté Obscur et étreignit les puissantes émotions qui étaient les siennes. Haine. Colère. Rage. Frustration*! Tout cela alimentait son pouvoir et elle s’en servit sans une once de retenue, déchargeant des éclairs de Force dont le nombre ne faisait qu’augmenter au fil des secondes. Son agent se tortillait, hurlait et la Sorcière ressentait un plaisir certain à l’idée du martyr qu’il supportait en cet instant. — C’était l’échec de trop, Archon*! Ceci est la réponse à votre incompétence*! — Pitié*! Excellence, pitié*! (couinait l’homme.) Ces suppliques n’eurent pour seules réponses qu’un déchaînement de fureur plus grand encore. Les hurlements de l’homme retentirent durant plusieurs minutes cependant que sa peau noircissait, se couvrait de cloques. Ses yeux ne furent bientôt plus que deux trous fumants. Sa langue et ses lèvres gonflèrent jusqu’à exploser, déversant un flot de sang sur le sol. Un son guttural, à peine audible, s’échappait en sifflant de sa gorge. — So… sor… sor… n… al… Mais Shanaràh ne l’écoutait plus. Une seule idée l’obsédait, faire taire à jamais cet agent incompétent. Il était une proie, une victime, qui payait pour tous les autres. Et ce déchaînement lui faisait tellement de bien que c’en était presque ******ique*! L’énergie de la Sith explosa et ses pieds quittèrent le sol cependant que la Force l’enlaçait, la soulevait. Des éclairs roulèrent sur sa peau, déferlèrent dans les airs, léchant le sol et les murs. Elle grogna, la Force continuant d’affluer en elle et de se libérer dans un chaos destructeur. La Sorcière continua de se défouler, bien après que l’agent se soit tu, bien après que l’étincelle de vie n’ait déserté son corps. Ne restait qu’une carcasse fumante dont l’odeur de chair brûlée empestait peu à peu la pièce, à en donner la nausée. La Sorcière posa pied à terre, les yeux rivés sur le cadavre tandis que l’énergie refluait, la laissant éreintée. Puis, avec une moue écœurée, elle l’enjamba et quitta la pièce. — Nettoyez-moi ça. (dit-elle à l’envolée au garde devant ses appartements.) — Tout de suite, Excellence*! La Sorcière errait dans les coursives du vaisseau sans réelle volonté, reprenant son souffle et le contrôle de ses émotions. Des fourmis démangeaient ses doigts, les crispant et elle serra les poings pour réduire les tremblements qui les agitaient périodiquement. Elle avait utilisé beaucoup de puissance, gâchée même dans un pur élan de rage, et le contrecoup de ce déferlement était à tout le moins désagréable. Son manque de maîtrise n’en était que plus criant et frustrant. Elle ne pouvait plus l’ignorer. Il lui fallait prendre le temps de se stabiliser, d’appréhender l’étendue de son pouvoir, de le dompter. Au risque d’en perdre le contrôle au moment le plus inopportun. Pour quelqu’un qui ne voulait rien laisser au hasard, la chose revêtait une douce ironie. Son pouvoir croissait tout comme son affinité avec la Force, sa connexion, ses capacités à en user, à la dompter, se renforçaient. Son corps finirait par ne plus supporter de tel déchaînement non maîtrisé. La Sith laissa échapper un long soupir et vagabonder ses pensées. Rapidement, elle repensa à ses agents, à celui qu’elle venait de faire rôtir, aux autres qui n’avaient guère fait mieux. Ses mâchoires se contractèrent brièvement et elle inspira pour se calmer. Elle allait devoir recruter de nouveau serviteurs, plus compétents. Elle ne pouvait plus se permettre d’échouer à cause d’incapables. Cela nuisait à ses plans et était par conséquent intolérable. Malheureusement, Magae ne valait guère mieux, et ce malgré tous les espoirs qu’elle avait placé en lui. Et pourtant, la Sorcière n’était guère étonnée de la tournure des évènements le concernant. Le Zabrak était bien des choses et notamment un être puissant dans la Force, raison pour laquelle elle l’avait adopté sitôt déniché. Mais il n’était clairement pas un Sith dans sa façon de penser, d’agir. Il manquait de sournoiserie, de désir pour cela. Il était trop porté sur la retenue, le contrôle. Un peu comme les Jedi, pensa amèrement la Sith. Bien qu’à leur différence, lui était capable de se laisser aller à la colère et la fureur pour terrasser ses ennemis. Peut-être était-il temps d’envisager une accélération concernant son fils… Peut-être. Et il y avait son Apprentie… Des possibilités. Toujours des possibilités. Les pas de la Sith la menèrent jusqu’aux portes des appartement de Dark Sornal. Shanaràh laissa son regard se perdre sur les imposantes statues qui encadraient l’entrée, signes de pouvoirs et de puissances ostentatoires. Dark Sornal demeurait un mystère pour la Sorcière, ce qui ne lui plaisait guère. Elle avait passé des mois à son service, l’avait observé. Et pourtant, tant de choses lui échappaient encore à son endroit. Comme le secret de sa puissance. Car oui, Dark Sornal était puissant, il n’y avait pas de doute. Et il progressait très rapidement, plus qu’elle, sans perdre de sa maîtrise. Ce qui était enrageant*! Si l’homme partageaient certaines choses avec sa disciple, il demeurait taciturne et distant, distillant de maigres informations et leçons à de rares occasions. Il s’absentait souvent, parfois durant des semaines entières et ce de plus en plus régulièrement. Et bien évidemment, il ne s’épanchait pas sur ses sorties. Shanaràh avait la sensation que son «*maître*» lui cachait beaucoup de choses, qu’il la bridait. Et cela ne lui plaisait pas du tout. Elle soupira, se détourna quand elle remarqua que le voyant de la porte était vert. Intriguée, la femme s’approcha, examinant l’interrupteur. Était-il possible qu’il ait oublié de verrouiller ses appartements*? Le cœur de la Sorcière accéléra ses battements tandis qu’elle jetait des œillades nerveuses autour d’elle. Il n’y avait nulle âme qui vive alentours. Tant de secrets pouvaient se trouver derrière cette porte, de pouvoirs… Shanaràh se lécha les lèvres et s’ouvrit à la Force, sonda la pièce face à elle. Seul le côté Obscur lui répondit, tel un écho lointain qui parasitait légèrement ses sens. Et rien d’autre. Sa main passa devant l’activateur et la porte s’ouvrit dans un bref sifflement. Après une courte hésitation, la Seigneur Sith s’engouffra dans l’appartement. Shanaràh laissa son regard se perdre dans la pièce. Celle-ci était grande, bien plus que celle qui lui avait été assignée et pourtant,*s’y déplacer était des plus délicat tant elle était encombrée. Au premier regard et pour un œil non exercé, d’aucun aurait pu dire que Sornal était bordélique. Mais la Sith n’était pas dupe. Sous cet aspect surchargé se dissimulait en réalité des heures, des jours entiers de travail. Des datapads étaient disséminés partout, des caisses entreposés le long de tous les murs, mangeant partiellement le milieu de la pièce, entassés les unes sur les autres. Et parfois, un objet était exposé. Holocrons, sabres lasers, bâtons, armures, tablettes, etc. Des vestiges anciens, oubliés. Et la Sith le sentait, certains pulsaient à travers la Force, comme une vague empreinte de ce qui avait été. Elle s’approcha d’un holocron et s’en empara, quelque peu fébrile. Le contact lui brûla la paume et elle le laissa retomber en grimaçant. L’artefact était bien entendu protégé et n’était sûrement pas le seul. Au moins avait-elle désormais une vague idée d’à quoi son «*maître*» passait la majeure partie de son temps. Il était en quête de reliques… Ceci expliquait bien des choses. Combien de dossiers traitait-il*? Combien d’heures avaient-il passé sur ces anciens textes*? Combien d’objet avait-il récupéré*? Certains lui avaient-il livrés leur secret*? La Sith sentit un bref mouvement dans son dos et se retourna juste à temps pour voir une épée fendre les airs dans sa direction. Elle sauta sur le côté pour éviter l’attaque et poussa un juron. — L’accès aux appartements est interdit*! (déclara une voix métallique.) Un droïde. Shanaràh se releva, s’époussetant. Il devait s’agir du gardien des lieux. Une antiquité elle aussi, qui n’avait pas de présence dans la Force et qui maniait une arme dénuée d’énergie. La Sith s’empara de la sienne et l’alluma dans un bref vrombissement. — Votre mort est la seule façon de vous amender*! (enchaîna le droïde, s’avançant l’arme au poing.) — Essaye donc, tas de ferraille. L’être mécanique frappa à la verticale et Shanaràh contra de sa lame. Elle s’était attendue à ce que l’arme de son ennemi soit coupée en deux à l’impact, mais il n’en fut rien. L’arme brilla légèrement et repoussa le sabre laser, manquant lui faire perdre l’équilibre. Elle recula d’un pas, esquiva l’attaque suivante avant de frapper son adversaire de taille en jubilant. Et voilà, travail termi… Le droïde se rua sur elle et l’envoya valser d’un coup d’épaule. La Sith se ramassa contre un mur, le souffle coupé avant de s’effondrer lourdement. Elle se redressa en grognant et observa l’automate. Il n’arborait aucune égratignure. Dark Sornal s’est trouvé un jouet intéressant… La Sith raccrocha son arme, prenant une inspiration tandis que le droïde revenait à la charge. Elle en appela à la Force et la sentit affluer en elle, se plier à sa volonté. Des éclairs léchèrent sa peau, descendant de ses épaules le long de ses bras jusqu’à se concentrer dans ses mains. — Résiste donc à ça, tas de boulon*! Et elle libéra son attaque qui électrifia l’air. La décharge frappa le robot de plein fouet, l’arrêtant dans sa course. L’automate marqua une hésitation, le corps traversé par de nombreux éclairs qui ralentirent ses mouvements. Sa tête bascula sur le côté, puis il reprit sa charge. La Sith concentra de nouveau la Force et le déferlement de foudre qui s’ensuivit frappa le sol, les murs, les caisses, laissant des marques noires profondes, surchargeant les bloc de données qui prirent feu. Le droïde ralentit une nouvelle fois, les éclairs fondant sur lui, toujours plus nombreux et court-circuitant ses fonctions. Ses bras balayèrent les airs dans des mouvements anarchiques, sa tête se mit à tournoyer à toute vitesse. Shanaràh serra les dents, son corps soumit à rude épreuve mais ne relâcha en rien ses efforts et continua d’intensifier son attaque. Elle devint un vecteur de la Force, déchaînement un maelström furieux sur la machine. La tête du droïde explosa alors et retomba quelques mètres plus loin. Les plaques de métal qui le composait se tordirent sous la puissance de la foudre avant de se déchirer. Des flammes s’échappèrent des brèches et rapidement l’automate se transforma en un brasier incandescent. Il fit un pas avant de tomber. De nombreux crépitements suivirent à mesure que les fils et circuits s’embrasaient les uns après les autres. Shanaràh poussa un grognement et mit un terme à son assaut avec un grognement. Ses doigts étaient gourds, son visage creusé et des tremblements la secouaient tandis qu’elle regardait son œuvre, haletante. Elle se lécha les lèvres et essaya de serrer le poing, mais ses doigts étaient trop crispé pour répondre à ses ordres. Elle gémit. Dompter sa puissance… c’était une nécessité*! Ses yeux balayèrent les alentours et sa gorge se noua. Tant d’objets avaient été détruits par le combat… Tant de savoirs perdus… Elle pouvait en sauver certain… Elle fit un pas quand une alarme retentit, teintant la lumière artificielle de la chambre de rouge. L’incendie du droïde gagnait en intensité, léchant des caisses déjà amochées. Le sang de la Sorcière ne fit qu’un tour et elle se précipita vers la sortie. Elle ne devait pas être découverte ici. Il y avait pourtant tant à apprendre… Elle se fit violence, ignorant les protestations de son corps endolori, de son esprit avide de pouvoir et fila à travers les coursives, espérant regagner ses appartements sans ombrage, sans croiser personne. Et alors qu’elle courait en claudiquant, elle ne put s’empêcher de frémir à l’idée de ce que son «*maître*» ferait une fois l’intrusion dévoilée. Vers qui se porterait alors ses soupçons*?
  2. Et voici sans plus attendre la suite ! Chapitre 9 La Jedi observait l’image que lui renvoyait le miroir avec une certaine perplexité. La bure que composait sa tenue était ample et d’un gris foncé tirant sur le noir, surmontée d’une capuche qui masquait partiellement son visage. La jeune femme se pinça les lèvres. Trop Jedi, décida-t-elle. Elle retira la robe et la balança sur la pile des vêtements essayés et rejetés. Celle-ci ne cessait de grossir au fil des minutes, au point de recouvrir le lit et le dissimuler. L’Ombre attrapa une autre tenue, simple tunique avec pantalon, le tout d’un gris pâle. Elle n’avait pas fini de l’enfiler que déjà elle faisait la moue en observant son reflet. - Rassure-moi, tu ne comptes pas te balader dans mon vaisseau habillé de la sorte ? (fit Lühanne d’un ton sarcastique.) La Jedi aurait pu sursauter ou même être simplement surprise si elle n’avait pas senti l’arrivée de son amie au travers de la Force. - Merci, tu m’aides beaucoup. La Contrebandière haussa les épaules en réponse et entra dans la chambre sans attendre d’invitation. Mirlina leva les yeux au ciel, ravalant la réplique qui lui montait aux lèvres et ignora tout simplement la Mirialan. Celle-ci fit le tour du lit avec une moue affligée, presque dégoûtée. Puis elle s’approcha de la valise ouverte qui reposait sur le canapé et soupira. - Je ne me souvenais pas que tu t’habillais aussi mal à l’époque… - Si c’est pour te moquer de moi, tu peux repartir. (fit la Jedi d’un ton sec.) Lühanne se retint de pouffer. - Bon, je vais nous sauver de la catastrophe. Suis-moi… Après avoir retiré cette horreur. Et elle quitta la pièce. Mirlina se regarda une dernière fois et dodelina de la tête. Il était vrai qu’il s’agissait d’une horreur. Elle soupira avant de se débarrasser de ses vêtements, attrapa une cape qu’elle plaça en travers de ses épaules et partit à la suite de la Contrebandière. - Si tu veux te fondre dans la masse impériale, il te faut penser comme un Impérial. - Ma dernière tenue était typique des gens du peuple. - Oh, excuse-moi ! Tu veux te fondre parmi les grouillots ? Ne te prive pas ! Mais si tu veux viser plus haut et t’ouvrir des portes, il va te falloir un peu plus de classe. L’Ombre fit la moue mais ne dit rien. Son amie avait raison, elle en avait conscience. Elle la suivit silencieusement à travers les couloirs du cargo jusqu’à atteindre sa chambre. Lühanne se tourna vers Mirlina, ouvrit la fermeture de son manteau de cuir, laissant apparaître son soutien gorge. La Jedi garda son regard rivé dans le sien, indécise. La Contrebandière battit des paupières d’un air sensuel. Mirlina sentit le rouge lui monter aux joues et son amie pouffa alors. - Tu es toujours si facile à allumer… - Tu es cruelle. (commenta l’Ombre.) Lühanne se rapprocha, sa langue dansant sur les lèvres de son ancienne amante, et laissa une main glisser sous la cape de celle-ci, caressant sa peau. Mirlina frissonna à ce contact. - Je ne savais pas que tu avais encore ce genre de pensées me concernant… (dit-elle dans un souffle.) La Jedi devint rouge pivoine. - Je croyais… (balbutia-t-elle.) - Ah, je ne suis pas contre, attention. (fit Lühanne, un brin narquoise.) Mais je me mettais juste à l’aise. Elle resta là, à quelques centimètres de la Jedi, dans l’attente de sa décision, de ses volontés. Celle-ci pouvait sentir le souffle chaud de la Mirialan sur son visage. Ses yeux se posèrent sur les lèvres de sa compagne… Leur teint verdâtre soulignait leur finesse, leur douceur, promesses d’infinies plaisirs auxquels Mirlina avait déjà eu l’occasion de goûter, auxquels elle souhaitait s’abandonner, un instant au moins. Sa bouche se rapprocha, son nez effleura celui de la Mirialan, ses lèvres à un souffle des siennes… et avec un soupir, elle se détourna. - Ce n’est pas une bonne idée. (dit-elle.) La Contrebandière fit claquer sa langue. - Sans doute. Bon, voyons ce qu’on peut te dégoter ! Elle passa devant son amie et ouvrit grand sa penderie. Si elle était déçue, elle ne le montra pas. Mirlina se ferma aux diverses émotions qui menaçaient de la submerger et laissa son regard se perdre parmi les nombreuses tenues que son amie avait emmagasiné au fil de ses voyages. Nul doute que la plupart d’entre elles n’avaient jamais été portées, ou alors à une seule occasion. La Jedi n’aurait su dire si tous ces vêtements avaient été achetés par la Contrebandière ni même obtenus dans la légalité. Il était fort à parier que non. Mais elle supposait sans trop de risque de se tromper connaissant son amie qu’un certains nombre lui avaient été offert par quelques soupirants dont la Mirialan avait certainement oublié jusqu’au nom. Lühanne marqua une hésitation avant d’attraper une première pile de vêtements qu’elle posa sur le lit. Elle réitéra l’opération à plusieurs reprises, vidant une bonne moitié de son armoire. - Tout d’abord, il faut déterminer le style que tu veux te donner. Pour te déplacer aisément dans Kaas City, il y a plusieurs options. Tu peux prendre la place d’une noble de la cité. Tenues chics et soirées arrosées seront au programme, la belle vie en somme ! Et en plus, un réseau d’influence à la carte ! La Jedi secoua la tête. - Comme c’est étonnant ! Autre possibilité… - Sith. La Mirialan se figea. - Pardon ? - C’est la caste des Sith que je vise. Je suis une utilisatrice de la Force, j’en maîtrise les arcanes ainsi que celles du sabre laser. Lühanne ricana nerveusement. - Tu plaisantes, hein ? (Devant l’air sérieux de la Jedi, elle se renfrogna.) Mais c’est pas du tout la même chose, Mirlina ! - Les Sith sont la caste la plus haut placée de l’Empire, celle à qui personne ne cherche querelle, hormis les luttes intestines. C’est celle qui dispose du plus d’accréditation. - Ce n’est que partiellement vrai, Mirlina. Ne confonds pas les Sith et le Conseil Noir. Il y a des sous-fifres, même chez les utilisateurs de la Force au sein de l’Empire ! - Peut-être bien. Mais tout autre rôle me tiendrait éloigné de mon but. Lühanne ouvrit la bouche, prête à répliquer, avant de se raviser. Elle secoua la tête. - Je sais ce que je fais. (affirma la Jedi.) Ce n’était pas tout à fait vrai, mais… - Vraiment ? Car j’ai de gros doutes. Tu mélanges beaucoup de choses, Mirlina. Tu es une Jedi. Ta maîtrise de la Force n’est pas la même que la leur. Infiltrer les Sith, ça demande plus que de simplement changer de tenue ! - J’en ai conscience, crois-moi. La Mirialan n’en était pas si sûre. - La tenue est un premier pas. (renchérit la Jedi.) Tu connais l’Empire mieux que moi, ses us et coutumes. J’ai besoin de ton aide, Lühanne. De tes conseils. - Et pas qu’un peu ! (s’exclama-t-elle.) Mais je ne sais pas si je suis disposée à t’aider à te suicider. - Avec ou sans ton aide, j’irai. Mais mes chances augmenteront si tu me conseilles. La crainte s’invita dans les yeux de la Mirialan, qui ne put contenir un frisson. Elle dévisagea son amie, indécise. Le regard de celle-ci était serein et même quelque peu confiant. La raison en échappait à la Mirialan. Comment son amie pouvait penser une telle chose ? Lui demander une telle chose ? Lühanne se sentait piégée, prise à la gorge. Si elle tournait maintenant le dos à son amie, s’il lui arrivait quelque chose parce qu’elle n’avait pas voulu l’aider… Elle ne se le pardonnerait jamais. Elle n’était pas disposée à l’avouer, y compris à elle-même, mais son amitié avec la Jedi faisait parti de ce qu’elle avait de plus précieux. Et elle la connaissait suffisamment pour savoir combien elle pouvait être obstinée, combien les mots qu’elle prononçait n’étaient jamais vaines menaces. - Je… Pourquoi est-ce que ça a autant d’importance pour toi, Mirlina ? - Je suis la Force. Elle me dit d’y aller. C’était une demi-vérité. Il y avait autre chose, mais la jeune femme n’était pas disposée à en parler. La Force était un argument suffisamment mystique pour convaincre son amie. Si celle-ci ne l’aimait guère, n’était pas formée à son utilisation, elle était néanmoins à même de la ressentir partiellement. Elle aussi, parfois, suivait la Force, à sa façon. Les yeux de la Mirialan s’accrochaient à ceux de la Miraluka, presque désespérément. Elle poussa un long et profond soupir et fini par hocher la tête. - Très bien… Mais si je dois faire de toi une Sith… On a du boulot. Le Sith resta muet un long moment, le regard dans le vague. Il assimilait les informations délivrée par la Mercenaire, se perdant dans ses pensées. Deux frères manipulateurs de la force, chacun se trouvant dans un camp. Et Dark Sornal voulait que son frère le rejoigne. Vraiment ? Cela pouvait-il être aussi simple ? Était-ce l’information que recherchait sa mère ? Magae avait beau se triturer les méninges, il ne voyait pas à quoi cela pourrait lui servir. Il lui paraissait évident que sa mère cherchait une information à utiliser comme un joker face à son nouveau maître, un moyen de lui faire du tort voire de s’en débarrasser. Et lui n’était guère qu’un pion dans ces basses manœuvres. Le Sith grimaça. Il avait l’impression d’être empêtré dans une toile et que chaque mouvement qu’il faisait refermait davantage les fils autour de ses membres, l’emprisonnant, tandis qu’il essayait maladroitement de s’en sortir, en tâtonnant à l’aveuglette. Sa mère lui avait offert un nom, une formation, l’avait aidé à se libérer de ses chaînes… pour lui en offrir de nouvelles, plus insidieuses. La liberté offerte n’était qu’une vague illusion, un mirage de l’esprit. Le Sith le savait, il était soumis à sa « mère ». Et rien de ce qu’il venait d’apprendre ne pouvait lui permettre de se défaire de son emprise. Le Zabrak se posait beaucoup de questions, doutait. Pourquoi l’avait-elle adopté ? Lui avait-elle donné cette situation ? À quoi servait-il dans les plans de Dark Shanaràh ? Il repensa à Dark Malgus, à ses liens avec Shanaràh. Sa mère avait cru en lui, même si aujourd'hui, elle ne semblait plus du tout se soucier du Sith. Était-ce par conviction ? Pur calcul ? Une simple erreur de jeunesse ? Non, la manigance était dans sa nature. Elle l’avait fait pour une raison… Mais le jeune Sith ignorait laquelle. Les plans de sa mère lui échappaient. Le regard de Magae se posa sur la Mercenaire et une certaine lassitude s’empara de lui, mêlée à une forme de rancœur. Celle-ci ne détenait aucune information tangible, rien de pertinent. Il avait perdu son temps à la traquer pour honorer sa dette envers sa mère et n’avait rien à lui offrir. Elle était inutile… Cependant, une question demeurait. - Qu’est-ce que votre fils attend de vous ? - Sornal ? Plus rien. Et je n’attends rien de lui non plus. Magae secoua la tête sans la quitter de ses yeux orangés. - Pas le Dark. Je parle du Jedi. Les yeux de Phëbe se firent fuyant et le Sith poussa un soupir. - Ne jouez pas avec ma patience. - Un service. - De quelle nature ? Était-ce que sa mère voulait savoir ? Le Zabrak prit conscience qu’il tremblait légèrement, entre angoisse et excitation. Il se souvenait de la date d’enregistrement du fichier. Cet échange était trop proche du retour de la Mercenaire sur Dromund Kass pour qu’il ne s’agisse que d’une simple coïncidence, il en était persuadé. - C’est… une affaire de famille. (dit-elle, évasive.) Un sourire se dessina sur les lèvres de Magae. - Oh, quel sot suis-je, j’ai oublié de le préciser, mais je suis de la famille moi aussi. Ma mère et moi sommes désormais des Al’jin. Cela restera donc en famille. Dites-moi tout. La femme ouvrit la bouche, puis soupira, résignée, baissant les yeux. - Je dois rencontrer quelqu’un. Pour mon fils. - Et ce quelqu’un a un nom ? Phëbe croisa le regard du Sith, hésitante. - … Mirlina. Lühanne plissa les yeux en observant sa compagne. Sa bouche se tordit dans une grimace et elle fit non de la tête. - Ça ne va pas ! La Jedi retint un soupir. À écouter son amie, rien n’allait. Était-elle si difficile à habiller ? - Ça fait bientôt une heure. (indiqua-t-elle, patiente.) - Et on y passera la journée si il le faut vu tes prétentions ! La Jedi leva les yeux au ciel mais ne dit rien. Si servir de mannequin à Lühanne avait pu s’avérer amusant au début, cela commençait à virer au calvaire et à l’agacer. Heureusement que son amie avait le même tour de taille qu’elle. Ainsi, nul besoin de réajuster les vêtements. Mais ce n’était qu’une maigre consolation. Parfois, elle n’avait même pas le temps de finir d’enfiler une tenue que la Contrebandière l’enjoignait à la retirer en grommelant. Plus de deux heures s’écoulèrent avant qu’un sourire ne se dessine sur les lèvres de la Contrebandière. Elle observa son amie en opinant d’un air plus que satisfait. Mirlina s’observa sans un mot. La tenue choisie par son amie était une armure de combat sombre. Si on ne pouvait la qualifier de lourde, la Jedi sentait néanmoins son poids, réduisant aussi bien sa vitesse que son agilité. Au moins les jointures de l’armure étaient-elles souples et n’entravaient pas ses mouvements. La jeune femme s’inspecta plus longuement dans la glace. Oui, cette armure avait de l’allure et lui donnait un air plus sombre, plus menaçante. L’image qu’elle pouvait se faire d’un Seigneur Sith. Elle n’était pas sans lui rappeler quelque chose, même si à cet instant précis, elle était bien incapable de dire quoi. Une cape complétait l’ensemble, voilant une partie de son visage. - J’aurai dû commencer par cette relique de l’attaque de Coruscant ! (s’exclama avec joie la Contrebandière.) Le sang de Mirlina se figea et un goût amer s’invita dans sa bouche. L’attaque de Coruscant… Mais bien sûr… - C’est une tenue de combat Sith. (commenta Mirlina.) - Absolument. La Jedi se pinça les lèvres. Oui, cette tenue était vraiment idéale. Une tenue de Sith. Mais l’idée de la porter la mettait mal à l’aise maintenant qu’elle en connaissait la provenance. L’attaque de Coruscant, ayant mené au Traité de Coruscant, tenait plus du massacre que de l’affrontement. Combien de Jedi, de soldats, d’innocents, avaient été massacré par des Sith affublé de pareilles tenues ? Beaucoup trop ! L’Ombre se sentait sale rien qu’à se regarder. Et pourtant… pourtant la tenue… lui plaisait. - Tu n’aimes pas ? - C’est trop lourd, je ne suis pas à l’aise dans mes mouvements. (éluda-t-elle.) Il était inutile de s’appesantir davantage. Son aime ne comprendrait probablement pas. Lühanne se prit le menton en coupe, songeuse. - Mais le genre te plaît ? - Oui. La Contrebandière opina pour elle-même, laissant son regard dériver dans son armoire ouverte. Elle alla fouiller dedans, pour la cinquième ou sixième fois de la journée et en tira de nouveaux vêtements qu’elle tria en marmonnant. Mirlina se demandait comment elle pouvait stocker autant d’affaire et s’y retrouver mais s’abstint de tout commentaire. La Contrebandière se dirigea vers le lit pour récupérer quelque chose. Et d’un coup de ciseaux, elle coupa une tunique en deux, sous le regard éberlué de l’Ombre. Elle en jeta un morceau, attrapa d’autres vêtements et tendit le tout à la Jedi. - Essaye ça. Mirlina observa la tenue sans mot dire, puis s’exécuta en silence, sous le regard de la Contrebandière. Un sourire se dessina sur les lèvres de celle-ci. Mirlina examina une fois de plus son reflet. Elle n’était plus en mesure de dire combien de fois ce moment s’était répété durant les dernières heures. Elle portait un pantalon de cuir moulant et des bottes renforcées au niveau des tibias auxquelles s’ajoutaient un couteau et son étui. Ce bas était très similaire à celui que portait la Contrebandière, nota pensivement la Jedi. Une tunique s’arrêtant au-dessus du nombril, surmontée d’épaulières et d’une capuche qui une fois encore masquait partiellement le visage composaient le haut de la tenue. Le constat était très simple : Niveau protection, c’était proche du zéro. Cet ensemble semblait bien moins fait pour le combat que le précédent mais donnait plus de liberté. L’idéal pour l’infiltration et non la confrontation. Mirlina ne pouvait que reconnaître combien cette tenue était confortable. Le reflet que lui renvoyait le miroir lui plaisait. La Contrebandière fit le tour de l’Ombre, les lèvres serrées. - Alors ? - Je suis un peu trop exposée, non ? La pilote attrapa une paire de brassards qu’elle donna à la Jedi et celle-ci les enfila sans poser de questions. Ils épousaient parfaitement ses poignets et la base de ses mains sans être une gêne et ne pesaient presque rien. - C’est capable d’arrêter au moins une vibrolame. Pour un sabre laser, je ne garantis rien. Mirlina opina. - Il manque quelque chose… (commenta Lühanne à voix basse, presque pour elle-même.) Elle fit de nouveau le tour de son amie, la regardant sous tous les angles. Puis, elle se tourna vers sa boîte à maquillage, attrapa un crayon qu’elle trempa dans un pot que Mirlina ne put voir. - Ne bouge pas. (dit-elle en revenant vers elle.) La Contrebandière passa la mine sur le contour des lèvres de la Jedi. Quand elle eut fini, les deux femmes observèrent le reflet de l’Ombre. Lühanne avait rajouté un pourtour sombre autour des lèvres de son ami, amplifiant l’effet violacée de ses lèvres et lui donnant un air plus ténébreux, presque menaçant. - Voilà. (souffla-t-elle.) Là, on dirait une Sith. Mirlina se lécha les lèvres. - Vraiment ? - Oui. Provocante, sûre de toi, et en même temps mystérieuse… Tu rayonnes de puissance. Lühanne semblait sincère. Et plus que cela même. La jeune femme paraissait presque nerveuse en la présence de la Jedi désormais. - Tu en imposes. (dit-elle tout bas.) Mirlina ne répondit rien, continuant de scruter son image. Cette tenue était loin d’être le genre qu’elle affectionnait porter habituellement. Et pourtant celle-ci lui plaisait. Il y avait quelque chose, comme une aura qui se dégageait d’elle. Et plus important, elle se sentait bien dedans, à l’aise. C’était une sensation difficile à décrire, comme si la tenue avait été faite pour elle, pour épouser chaque courbe de son corps. Et cet ensemble au moins n’avait pas de lourd passif, ce qui était un point non négligeable. Elle hocha la tête. - C’est celle-ci. (dit-elle simplement.) - Il n’y a pas de doute. (confirma la Mirialan.) - Je voudrais aussi l’autre tenue, si tu es d’accord. - Pas de problème. Lühanne étouffa un bâillement, les yeux rivés sur l’ordinateur de navigation. - Nous arrivons bientôt ? - Dans moins de cinq minutes. Mais on peut toujours faire demi-tour. - Non. Ce simple mot suffit à faire taire la Contrebandière. Les heures n’avaient rien changé à cet état de fait, ainsi vêtue, l’Ombre dégageait quelque chose. De puissant. D’assuré. Et même… d’impérieux. Face à elle, Lühanne se sentait toute petite, presque insignifiante, et n’avait nul désir de la contrarier. Oui, elle devait l’admettre, Mirlina ressemblait à un Seigneur Sith… Plus encore lorsqu’elle portait son bandeau sur les yeux. Cela renforçait la noirceur de ses traits, amplifiait l’air renfrogné qu’elle arborait quand une question lui déplaisait. Lühanne était presque intimidée. Peut-être pouvait-elle réussir après tout… réussir à tromper les Sith… La Contrebandière inspecta son écran. - Sortie de l’hyper-espace dans cinq. Quatre. Trois. Deux… Le cargo jaillit du vide sidéral. Non loin se trouvait la planète qui abritait le siège du pouvoir Sith : La peu accueillante Dromund Kass. - Je sens le côté Obscur émaner de cette planète… (chuchota la Consulaire.) Lühanne ne dit rien mais coula un regard vers son amie et vit la grimace que celle-ci affichait. Une grimace qui s’étirait, comme si elle souffrait. Elle non plus ne s’était jamais vraiment sentie à son aise sur cette planète. Comme si quelque chose lui étreignait le crâne. Un bip retentit dans la cabine, brisant le fil de ses pensées, et une voix sans émotion s’éleva. - Vous entrez dans l’espace Impérial. Veuillez vous identifier ou nous feront feu. - Contrôle, je transporte des marchandises pour le compte de l’Empire, je vous envoi mon identifiant et mon code d’autorisation. Lühanne transféra les données et pendant un instant, le silence s’abattit dans le cockpit. Un silence lourd. Les deux femmes retenaient leur souffle, les yeux rivés sur la console. - Vous êtes autorisée à atterrir sur Dromund Kass cargo. Gloire à l’Empire. - Gloire à l’Empire. (répondit Lühanne en coupant la communication. Elle jeta un regard à Mirlina, puis haussa les épaules devant son air renfrogné. - Habitue-toi à l’entendre et à le dire ma vieille. La Jedi ne répondit rien. L’entrée dans l’atmosphère de Dromund Kass se fit sans heurt malgré quelques frayeurs. Les tempêtes léchèrent la coque, faisant grincer le métal et ballottant le vaisseau. - C’est une journée grise il semblerait. - C’est tout le temps comme ça ici. (répondit Lühanne d’un ton neutre, les yeux rivés sur les instruments.) Tu as un lieu de rendez-vous ? La Jedi opina et entra les coordonnées sur son datapad, les transférant sur l’ordinateur de la Contrebandière. - Ok. Je vois où c’est. La pilote manœuvra habilement son vaisseau, rasant les cimes des arbres sans jamais rien toucher, slalomant entre les montagnes. Elle volait bas, autant pour avoir une vue dégagée qu’éviter les radars qui la détourneraient vers le spatioport. Le cargo se posa dans un petit endroit désert, à quelques mètres du lieu de rendez-vous. Lühanne se tourna vers son amie. La Jedi semblait ailleurs, inspirant nerveusement, son regard perdu dans la jungle environnante. - Mirlina ? Celle-ci manqua sursauter. Elle posa un regard sur sa compagne, tirée de ses pensées et lui offrit un sourire qui se voulait rassurant. - Tu veux que je vienne avec toi ? - Non. Ça va aller. - Tu es sûre ? Mirlina opina, pressa affectueusement l’épaule de son amie avant de faire volte-face. Elle traversa le cargo sans un mot, d’un pas lent mais décidé, s’évertuant à calmer les battements de son cœur. La Force grondait tout autour d’elle, sauvage, puissante, violente… La marque du côté obscur. Il imprégnait l’air, se pressait contre sa peau, sombre, malsain et pourtant enivrant, entêtant. En descendant la rampe, la jeune femme récita mentalement le code Jedi, se fermant aux émotions et s’entourant d’un cocon protecteur. Elle rejoignit le point de rendez-vous, perdant peu à peu de son assurance, sa main effleurant régulièrement sa ceinture, ses yeux fouillant les alentours. Et si… et si… et si… L’endroit était désert. La jeune femme sentit sa gorge se nouer, l’angoisse la gagner. C’était peut-être bien la pire des idées qu’elle ait jamais eu. Elle se sentait épiée, en danger. Le côté Obscur noyait ses sens, diminuait ses facultés. Il n’y a pas d’émotion, il n’y a que la paix. Elle ne suivait pas le code Jedi. Elle avait eu des émotions puissantes, auprès d’hommes et de femmes, de différentes races. Elle avait aimé. Enfanté. Mais aussi haït. Pourtant, le mantra parvenait à la calmer, lui permettait de se concentrer. Elle eut une brève pensée pour sa fille et sentit son cœur se gonfler d’amour. Cette seule pensée lui donna du courage et elle prit une inspiration. Elle étendit sa perception grâce à la Force et perçu une présence qui se rapprochait. La main de la jeune femme caressa le manche de son sabre-laser, partiellement dissimulé sous la large cape qu’elle avait enfilé pour se couvrir de la pluie. Une femme sortit des bois, marchant droit vers elle. Ses yeux croisèrent ceux de la Consulaire. - Habituellement, je ne traite pas avec les Jedi. (dit-elle.) Mirlina soupira mentalement, délaissant son arme. C’était bien elle. Son contact. Pourtant, elle n’arrivait pas à se sentir à l’aise, elle continuait de se sentir épiée. L’Ombre repoussa cette sensation, se concentrant sur son interlocutrice. Cette femme qui était un membre de sa famille et qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant. Une mercenaire au sein de l’Empire, mère de frères jumeaux. Phëbe Al’jin. Sa tante.
  3. Cela fait bien longtemps que je ne suis plus venue par ici... Je doute trouver encore des lecteurs, le forum est bien vide, cependant, je me permets tout de même de reprendre cette histoire... Car étant revenue sur le jeu, j'ai commencé à avoir envie de conter quelque chose. Je repars sur les bases laissées, même si quelques modifications des chapitres concernant certains personnages se feront sentir. Peut-être qu'un jour, je les réécrirai, pour que tout soit propre. Mais ce n'est pas le sujet. Alors voici la suite. Voici le chapitre 8. J'abandonne le Cyan pour que ça soit plus agréable à lire. Il ne me reste qu'à souhaiter une bonne lecture à celles et ceux qui passeraient encore par ici. Ah, et un dernier détail... Changeons de titre. Car voici venir une Saga. La Saga d'une famille, qui a précédé celle des Skywalker et a su imposer sa marque sur la galaxie. Voici la Saga des Al'jin... PS : Les * qui pourraient apparaître sont dues au formatage texte que j'utilise sur mon logiciel de traitement de texte que le c/c sur le forum n'apprécie pas. En l'état, les espaces insécables. J'ai fait de mon mieux pour les retirer. PPS : Les personnages de Sornal et Keltal ne sont plus les personnages principaux de cette histoire. La leur était une sorte de prologue à l'histoire de la Saga Al'jin. Nouveau personnage principal : Mirlina. Itany (non dévoilée), Shanaràh (plus développée par la suite.) Chapitre 8 Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Un sourire amère, mélancolique… Triste. Sa main effleura les cheveux de l’enfant, dont la poitrine se soulevait par intervalle régulier. Elle dormait profondément. La Miraluka gardait son regard rivé sur elle, enregistrant chaque détail de son visage dans sa mémoire. Au fond d’elle, une voix lui hurlait de ne pas le faire, mais comme chaque fois qu’elle se manifestait, elle l’ignora, la repoussant aux tréfonds de son âme. La jeune femme essuya la larme qui perlait à son œil. — Dors… Sois sans crainte, mon enfant… La Miraluka se pencha au-dessus de la fillette, déposa un baiser sur son front avant de quitter la chambre sans un bruit. Les lumières vives de Coruscant filtrant par les baies vitrées du couloirs l’éblouirent et elle replaça son bandeau avec un grognement. Être une métisse n’avait pas que des avantages, ses yeux étaient particulièrement sensibles. Elle traversa le couloir d’un pas rapide avant d’arriver dans le salon où l’attendait son amie d’enfance, Miraluka elle-aussi. Jeysà. Celle-ci était adossée à un mur, les bras croisés sous sa poitrine, l’air renfrogné. Les deux femmes échangèrent un long regard, si l’on pouvait dire les choses ainsi. — Elle dort profondément. (déclara Mirlina. ) Merci de l’accepter chez toi. Jeysà ne répondit rien, gardant la même posture, la même mine. Mirlina se pinça les lèvres. — Je sais que tu n’as jamais été d’accord avec… mes écarts. L’érudite poussa un soupir. — Ne joue pas à ça, Mirlina. Il n’est pas question de tes frasques sexuelles. L’ombre esquissa un sourire malgré la situation et la colère sous-jacente dans la voix de Jeysà, pleine de reproches. — Je sais. Je te demande beaucoup. — Encore une fois, là n’est pas le problème. Je peux gérer. Je suis là pour toi, comme il en a toujours été. Mais ce que tu fais… Tu veux vraiment qu’elle vive la même chose que toi ? Mirlina se lécha les lèvres. Son amie avait le don de mettre le doigt sur les points sensibles et d’appuyer. — Non… Je ne le veux pas… Mais je dois le faire. Elle se détourna, quittant le salon et Jeysà lui emboîta le pas. — Non, tu n’es pas obligée ! Les souvenirs d’un enfant ne sont pas une garantie ! — Ce ne sont pas les souvenirs de Keltal qui m’ont amené à faire ce voyage, Jeysà ! Ce n’est qu’une piste. — Plus de vingt ans, Mirlina ! Tu sais comme moi qu’elle est probablement morte… L’ombre prit une inspiration pour contenir son émoi. — Peut-être bien… Mais alors pourquoi est-ce que je ne cesse de faire ces cauchemars, Jeysà ? Celle-ci secoua la tête. — Je ne sais pas… Tu te sens peut-être coupable, mais tu ne pouvais rien faire. Tu n’étais qu’une enfant quand elle est partie, exactement comme Désirée ! — Et peut-être qu’elle m’appelle. Ou que c’est simplement la Force qui veut me montrer quelque chose. Je dois aller voir, vérifier par moi-même. — Mirlina… — Il le faut, Jeysà. Tu le sais aussi bien que moi, je ne peux pas y rester sourde, l’ignorer. Je… J’ai besoin d’y aller… L’érudite ouvrit la bouche, la referma avant d’acquiescer, à contrecœur. — Je sais que tu crois devoir le faire… Que rien ne pourra t’en dissuader. (dit-elle, se tournant un instant vers la chambre.) Mais de grâce, reconsidère ton plan d’action. — Tu ne m’en crois pas capable ? — Mais tu ne peux pas te faire passer pour une Sith ! — Combien de fois est-ce que j’ai, d’après le Conseil, d’après toi, dépasser les bornes ? Combien de fois ai-je été à la limite, au point que tu craignes de me perdre ? — Tu es pragmatique, Mirlina, tout comme Keltal. On pourrait croire à une spécificité des Aljin. Mais non, je n’ai jamais cru que tu avais basculé à un seul instant. — Je saurais me faire passer pour une Sith. (dit l’ombre avec confiance.) — Bien sûr que tu en es capable. Tu n’as jamais été un parangon de lumière ou de vertu. Cela faisait… mal, Mirlina devait bien le reconnaître. — Mais j’ai peur, Mirlina. Peur que tu ne te sentes trop à l’aise. Peur que tu ne bascules. — N’oublie pas que c’est la peur qui mène au côté Obscur, mon amie. Jeysà secoua doucement la tête, un sourire peiné sur les lèvres. — Toi qui n’a jamais été foutu d’appliquer le code ou de le retenir correctement, tu veux me faire la leçon maintenant ? Mais il n’y avait nul reproche dans sa voix, seulement une certaine ironie ainsi que de la tristesse. Mirlina effleura la joue de son amie. — Aie confiance en moi. Et veille sur elle. L’ascenseur s’ouvrit derrière les deux femmes. Elles s’enlacèrent avant que Mirlina ne monte dans la cabine. — Que devrais-je lui dire ? (s’enquit Jeysà.) — Dis-lui que sa mère l’aime plus que tout au monde. Dis-lui qu’elle est ce qu’elle a de plus précieux. Qu’elle pense à elle à chaque instant. Et que rien ne l’empêchera jamais de revenir vers elle. Jamais. Les portes du turbo-élévateur se refermèrent sur la jeune femme, coupant sa dernière phrase. Seule, elle laissa de nouvelles larmes rouler sur ses joues. — Jamais… Mon petit ange… Le spatioport de Coruscant était, comme à son accoutumée, noir de monde. Les gens allaient et venaient, les vaisseaux se posaient et décollaient dans un ballet incessant qui ne laissait pas le moindre instant de répit. Le personnel semblait toujours courir dans tous les sens, comme une bonne partie des usagers, accélérant au gré des annonces vocales. Au milieu de ce remue-ménage, l’air calme et posé de la Mirialan était d’un contraste saisissant. Nonchalamment accoudée à une caisse, elle laissait son regard fureter entre les civils et les militaires, jetant des œillades régulières en direction de son hangar. Ses yeux montraient l’ennui que lui inspirait toute cette agitation. De fait, sa façon de se tenir attirait le regard et Mirlina la remarqua immédiatement. La Contrebandière soupira, zieutant sa montre. Amusée à l’idée de la faire poireauter, la Jedi n’alla pas immédiatement à sa rencontre, marchant lentement parmi les passants, laissant son regard se perdre parmi eux. Coruscant était la définition de la cité-planète cosmopolite. Un nombre indéfini de races y transitaient, s’y côtoyaient, certaines plus représentées que d’autres. Les yeux de la jeune femme se posèrent brièvement sur une Chiss, un être à la peau bleue dont la présence n’était guère coutumière au sein de l’Espace de la République. La femme lui offrit un sourire mystérieux que Mirlina ne parvint pas réellement à décrypter. Faux ? Contrit ? Elle n’aurait su le dire et s’en désintéressa. La Mirialan l’avait enfin remarqué. Les yeux de la Contrebandière pétillèrent de joie et de malice. Mirlina esquissa un sourire. Lühanne avait toujours été un électron libre. Peut-être était-ce pour cela qu’elles s’entendaient aussi bien. La Jedi couvrit la distance les séparant et les lèvres de Lühanne se collèrent aux siennes avant qu’elle n’ait le temps de s’en rendre compte. Le baiser se prolongea une demi-seconde avant que Mirlina ne repousse son amie. — Euh… Lühanne lui fit un clin d’œil, amusée. — Si tu voyais ta tête ! Impayable ! Mirlina demeura interdite et la Contrebandière pouffa. — Un petit souvenir de nos anciennes escapades, c’est tout, chérie. Tu es prête ? La Jedi poussa un soupir, retenant le sourire qui essayait de fleurir sur ses lèvres depuis le baiser volé. — Il me faut juste ton numéro de hangar pour faire transférer mes affaires et c’est bon. Lühanne attrapa le datapad de l’Ombre, pianota dessus sans la quitter de son regard coquin avant de le lui rendre. — Alors en route ! Le cargo de la Mirialan avait du vécu. Sa peinture était usée et nombres d’éraflures étaient visibles sur la coque, dont beaucoup provenaient de tirs de blasters. L’intérieur était en bien meilleur état quoique fatigué lui aussi. Un seul droïde se trouvait à bord, chargé de la maintenance du vaisseau et faisant quelque fois office de copilote en cas de besoin. Lühanne aimait travailler seule. Mirlina s’installa dans le cockpit, observant non sans plaisir les doigts de la Contrebandière danser sur les touches de l’habitacle, donnant vie au cargo. Elle avait toujours apprécié cette façon de faire, la finesse des mouvements, la caresse subtile sur les touches. C’en était presque érotique… et hypnotisant. — Alors, où va-t-on, Maître Jedi ? — Là où cette appellation pourrait me valoir de sacrés ennuis. (dit-elle.) — Un paquet de planètes répondent à cette demande. (indiqua Lühanne.) — Dromund Kass. — Et celui-là, c’est le pompon ! Mais c’est osé, j’adore ! — Ça n’a pas l’air de te déranger ou inquiéter outre-mesure. (commenta la Jedi.) — Ça devrait ? (répondit la Mirialan d’un ton narquois.) Si tu savais les demandes que l’on me fait. Et j’ai l’habitude de parcourir l’espace Impérial. Elle se tourna vers la Jedi, un sourire sardonique sur les lèvres. — En outre, je sais que mes codes seront valides pour ta destination car j’y étais il y a à peine quelques jours. — Tu reviens de Dromund Kass ? (s’étonna Mirlina.) La Mirialan opina. — J’ai reçu ton appel en partant de là-bas. Tu as sûrement croisé mon colis. — Ton colis était un Impérial ? — Ça t’étonne vraiment ? — Plutôt. Je pensais que tu travaillais pour la République. — Avec. Et seulement la moitié du temps. (répondit-elle d’un ton léger.) — Et tu fais transiter des Impériaux ? Lühanne haussa les épaules. — Je vais bien faire transiter une Jedi jusqu’au monde qui abrite le siège du pouvoir Sith. (dit-elle avec légèreté.) Mirlina se passa une main sur la figure, retenant un soupir et repensant aux mots de la Mirialan. Probablement croisé… Un des civils du spatioport ? Elle repensa à la Chiss. Il était rare d’en voir en territoire républicain, les Chiss préférant souvent se lier à l’Empire. Rare mais pas impossible et le spatioport grouillait tellement de monde… Elle soupira intérieurement. — Qu’en dirais ta sœur ? (dit-elle.) — Rien de bien folichon, mais je ne suis pas mariée à la République. Tania a le sens du devoir, j’ai celui des crédits. Et ma Major de sœur aime bien me trouver quand elle a besoin de faire des choses mal vues par sa hiérarchie mais qu’elle considère nécessaire. Bref, toujours partante ? La Jedi prit une inspiration, ravalant une réplique acerbe. Elle n’était pas la mieux placée pour critiquer son amie ou lui faire la morale. Ce rôle convenait mieux à Jeysà. — Oui, allons-y. — Et c’est parti ! La Contrebandière manœuvra son cargo avec expertise à travers les voix aériennes de la planète avant de quitter son atmosphère. Ses doigts dansèrent sur le clavier de l’ordinateur de navigation. Des vibrations traversèrent le cockpit comme l’hyper-propulsion se chargeait en énergie. Lühanne abaissa le levier. L’espace se distordit alors autour des deux jeunes femmes. Et le vaisseau passa en vitesse lumière ! L’homme serra les mâchoires, les mains parcourus de tremblements de fureur contenue. Une fois encore, sa cible venait de lui échapper et impossible de la pister en hyper-espace. Il devrait attendre qu’elle en sorte. Cela faisait des jours qu’il la poursuivait et la lassitude commençait à le gagner. Sa proie passait de système en système sans jamais rester suffisamment longtemps au même endroit pour qu’il lui soit possible de l’intercepter. Peut-être essayait-elle de fuir quelque chose… ou quelqu’un. Se savait-elle suivie ? Était-il repéré ? Il se renfrogna à cette idée. Il avait pourtant fait très attention… L’homme s’étira avec un grognement quand son communicateur bipa. Il accepta l’appel et la voix de sa femme s’éleva dans le cockpit, quelque peu grésillante. — Un problème, mon amour ? — Ta cible vient de quitter l’hyper-espace. — Déjà ? — Sa balise a été captée par un satellite au-dessus de Voss. — Voss dis-tu ? Le Sith fit pivoter son siège et inspecta la carte galactique de son terminal. Il se trouvait en orbite autour de la planète Ossus. — Des contrats sur Voss ? — Quelques uns, mais rien de bien folichon. En tout cas, aucun qui corresponde aux critères que nous lui connaissons. L’homme plissa les yeux. En continuant dans cette direction, sa cible pouvait se diriger vers… C’était un coup de poker, mais… Il entra les coordonnées de navigation dans son ordinateur de bord. — Je me mets en route, mon amour. Tiens-moi au courant quand le cargo fera un nouveau saut. — Tu ne les rejoins pas ? — Les suivre à la trace ne m’a que peu servi jusqu’à présent. Je vais tenter une autre approche. — Très bien. Le Sith coupa la communication et enclencha l’hyper-propulseur. Le vaisseau entra dans l’atmosphère à basse vitesse et bien vite, des tremblements secouèrent son cockpit. La Chasseuse de prime grogna, s’accrochant aux accoudoirs de son siège. Elle détestait l’entrée dans l’atmosphère de Dromund Kass ! Le ciel de cette planète était constamment chargé d’éclairs menaçants et des tempêtes ravageaient sa surface. Sans les bons équipements, il était presque impossible d’y voler sans se crasher. Le cargo traversa la masse nuageuse pour survoler les hautes forêts de la planète, frôlant la cime des arbres. La pilote manœuvra et posa le vaisseau dans une petite clairière, aux abords de la cité. Avec une grimace, la Spécialiste défit sa ceinture et se leva, légèrement nauséeuse. — Je ne sais pas si je vais te laisser piloter encore longtemps… — Tu dis ça à chaque fois, et rien ne change. (répondit Mako, à la rigolade.) Phëbe grommela, prit une inspiration pour se redonner de la contenance avant de rejoindre le sas, qui s’ouvrit dans un bref sifflement. Elle attrapa son macroscope, sortit du vaisseau et observa les alentours à travers la lunette. — Bon, au moins, l’atterrissage semble n’avoir interpellé personne. — Quand est-ce que ton contact arrive ? — Dans une bonne heure, au minimum. Je vais faire un petit tour de repérage. (Elle jeta les jumelles vers Mako, qui les rattrapa au vol.) Prends soin de mon vaisseau ! — Notre vaisseau. Et comme toujours, cheffe. Phëbe opina avec un sourire et s’éloigna en direction de Kass City. Le Sith regarda sa proie quitter la zone d’atterrissage improvisée avec un sourire féroce. Son vaisseau avait suivi de loin celui de la Chasseuse de prime depuis son arrivée en orbite et il s’était posé à quelques distances de là. L’homme avait ensuite couvert la distance le séparant d’elle avec un petit sprint, aidé par la Force. Son intuition avait été la bonne, la mercenaire n’avait fait qu’un court arrêt au-dessus de Voss, peut-être bien pour faire le plein de carburant, avant de mettre le cap sur Dromund Kass, où il l’avait patiemment attendu. Et cette fois-ci, elle ne lui échapperait pas. Magae se rapprocha du sas du cargo. Par chance, celui-ci était resté ouvert. Il usa de la Force pour se dérober aux yeux de tous et s’engouffra à bord du vaisseau. Il n’y avait qu’une seule âme vivante à bord, ainsi qu’un droïde mécano affairé à de la maintenance. L’homme n’eut aucune difficulté à les éviter tous les deux et fouilla les différentes pièces du vaisseau jusqu’à tomber sur la chambre de sa cible. Son regard se posa sur l’holo-ordinateur installé sur un bureau. Avec un haussement d’épaule, il s’y installa et alluma l’appareil. Celui-ci était bien évidemment verrouillé. L’homme attrapa une clé de cryptage à sa ceinture, l’activa avant de l’insérer à la base de l’ordinateur. Un petit grésillement s’échappa de la clé et des lignes de codes défilèrent à l’écran avant que le mot de passe ne saute. L’homme, abandonnant son camouflage, laissa ses doigts danser sur le clavier, fouillant les bases de données de sa cible. Peut-être pouvait-il y trouver les réponses qu’il cherchait. Hélas, l’appareil servait essentiellement au travail. Il ne recelait aucune donnée pertinente. À l’exception d’une seule. Une discussion par holocom sauvegardée. Magae la lança et l’hologramme de sa cible apparut. Celle-ci se trouvait dans la pièce principale de son vaisseau, face à l’holocom. Un homme apparut face à elle. Jedi, pensa instantanément le Sith. Cela crevait les yeux, dans sa façon de s’habiller, de se tenir. — J’aurai besoin de ton aide. — Qu’attends-tu de moi ? La conversation grésilla, comme si sa bande était usée. Magae plissa les yeux, sceptique, avant de grogner en constatant que l’enregistrement était en grande partie inutilisable. L’image continua sans le son avant de se brouiller, puis de se couper brusquement. Et le fichier s’effaça sous les yeux du Sith. Celui-ci resta interdit une seconde, qui s’étira quand d’autres dossiers commencèrent à disparaître. Une protection !, réalisa-t-il. L’holo-ordinateur de la mercenaire était manifestement doté d’un système qui s’activait à la détection d’une intrusion. Transfert de données ou simple effacement, il supprimait un à un tous les fichiers jusqu’à rendre le disque vierge et inutilisable. Magae assista impuissant à la destruction complète du système et, dans un élan de rage, frappa du poing sur le bureau. Maligne la Chasseuse. L’homme poussa un long soupir pour évacuer colère et frustration, avant de se laisser aller en arrière, songeur. Au moins avait-il pu récupérer une donnée qui n’était pas dénuée d’intérêt. Elle fricotait avec un Jedi… la question était… quoi ? Un amant ? Ou… — Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ? Ces questions manquèrent faire sursauter le Sith et lui firent perdre le fil de ses pensées. Son regard délaissa le plafond pour se poser sur une femme dans le couloir, qui le dévisageait avec un mélange d’hésitation, de hargne, de méfiance. La collègue de la mercenaire. Magae soupira intérieurement. Il avait été bien imprudent et s’était de plus laissé surprendre. Si sa mère avait été là, elle l’aurait sûrement électrocuter pour le punir. Il grimaça en se levant, tirant la chaise. Mako recula d’un pas et attrapa son arme avant de mettre en joue le Sith, sans lui laisser le temps de prononcer le moindre mot. Et elle fit feu ! Le Zabrak dévia les tirs par la Force avant de projeter la jeune femme en arrière. Celle-ci s’écrasa contre la cloison derrière-elle avant de s’écrouler au sol. Le Sith fut sur elle avant qu’elle ne reprenne ses esprits et l’assomma. Magae resta penché au-dessus de la jeune femme durant un moment, se flagellant mentalement pour son inconscience. Une série de bip affolé et menaçant lui fit tourner la tête. Le droïde astromécano, probablement alerté par les tirs de blasters, avait rappliqué. Ses appendices étaient tous sortis, des outils dirigés vers le Sith. Le petit droïde fit feu et Magae esquiva au dernier moment, pris au dépourvu. La machine était armée ! Son sang ne fit qu’un tour et il concentra le pouvoir de la Force entre ses doigts, libérant des éclairs rageurs qui surchargèrent les circuits du droïde et le firent exploser. D’un mouvement, le Zabrak se débarrassa des pièces, les envoyant valser dans un coin du vaisseau. Puis, il souleva la jeune femme et la déposa dans le cockpit avant de l’attacher à un siège. Enfin, il s’installa dans un coin, se mit en tailleur et communia avec la Force et le côté Obscur, en partie pour se requinquer. Bientôt, sa proie serait là. Phëbe grimpa la rampe d’accès tout en élevant la voix. — Bon, rien à signaler, Mako. Seul le silence lui répondit. — Mako ? Rien, encore une fois. La femme fronça les sourcils et prit la direction du cockpit en réitérant ses appels, qui demeurèrent lettre morte. Son regard s’accrocha à la tignasse de sa collègue, assise dans le cockpit et elle secoua la tête. — Bah alors, tu n’entends pas quand je t’appelle ? Il faut faire réviser tes implants ! Il n’y eut aucune réaction et l’inquiétude commença à gagner la mercenaire. Méfiante, elle se saisit de son blaster, s’avançant lentement, les sens en alerte. — Mako ? Le son caractéristique d’un sabre-laser retentit et elle leva son arme, les yeux écarquillés. Un homme venait d’apparaître face à elle, armé d’un sabre laser double. Il se trouvait entre elle et sa partenaire. Phëbe avait entendu bien des choses à propos des Sith capable de se camoufler par la Force, mais c’était la première fois qu’elle faisait face à l’un d’entre eux. L’homme, un Zabrak, dont les yeux à l’éclat orangé étaient fixés sur elle paraissait calme, froid, dangereux. Elle recula d’un pas. — Qui êtes-vous ? — Déposez votre arme. (dit le Sith d’une voix aussi tranchante que le duracier.) Phëbe connaissait assez bien les Sith pour savoir qu’une telle demande ne tolérait pas une autre réponse que l’acceptation. Et elle savait de quoi étaient capables les Sith, pour avoir travailler avec eux. Elle grimaça, une douleur qu’elle croyait disparue se réveillant dans son ventre. Une sensation de brûlure extrême… une blessure causée par un sabre laser. Elle frémit malgré elle, peu désireuse de retenter l’expérience. Pour autant… — J’y suis bien trop attachée, je vais devoir décliner. — Ainsi soit-il ! Magae fit appel à la Force et projeta la mercenaire à travers le vaisseau. Celle-ci fila le long du couloir et activa son jetpack pour créer une poussée contraire avant de rencontrer un mur. Elle s’étala au sol, fit une roulade pour se mettre debout et croisa le regard du Zabrak, qui s’avançait vers elle d’une démarche lente, mesurée. Elle le mit en joue… avant d’abaisser son arme en jurant. Elle ne pouvait tirer ici, sous peine de risquer d’endommager le vaisseau ou de toucher Mako par accident. Ce genre de lieu étriqué donnait un avantage certain au Sith, elle en était plus que consciente. Aussi décida-t-elle de faire volte-face et se précipita hors du vaisseau. Dans sa course effrénée, la jeune femme manqua trébucher. Elle posa un explosif au sol, s’éloigna de quelque pas avant de lever son arme en direction de la rampe. Et attendit. Attendit. Et attendit. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, la rendant partiellement sourde aux sons extérieurs. Les secondes s’étirèrent en longueur sans qu’elle ne décèle le moindre petit mouvement. Pourtant, le cargo n’avait qu’une seule sortie. Si le Sith voulait la poursuivre, il devait passer par la rampe, passer dans sa ligne de feu. Voulait-il l’attirer à l’intérieur, la faire revenir ? Les pensées de Phëbe se tournèrent un instant vers son associée et sa poitrine se serra brièvement. Mako était toujours avec lui… Elle abaissa légèrement son arme, en proie aux doutes… et un bourdonnement retentit alors. Le canon du blaster fut coupé en deux et Phëbe le lâcha, prise au dépourvue. Elle poussa un juron, recula d’un pas en s’emparant de sa seconde arme. Cet enfoiré pouvait se rendre invisible, elle ne l’avait pas pris en compte ! Enragée contre elle-même, la mercenaire ne remarqua pas immédiatement le mouvement de main de son assaillant et se retrouva une nouvelle fois projetée en arrière. Elle percuta un arbre et son épaule gauche encaissa le plus gros du choc, rendant son bras tout endolori. La Chasseuse se ramassa sur le sol avec un grognement. Le Sith s’avançait vers elle, sa double lame vrombissante. La Mercenaire jura et se releva avant de faire feu ! Les tirs de blasters fusèrent et l’homme les dévia avec aisance. Sa main se leva et des éclairs en jaillirent, frappant l’humaine qui s’en retrouva tétanisée au point d’en lâcher son arme. Elle n’avait plus le temps de la ramasser. L’assaut du Sith s’était arrêté, et elle serra les poings pour se ressaisir avant de pianoter sur l’interface fiché dans son brassard. Son jetpack s’activa alors en frémissant et la femme s’envola d’un bond dans les cieux. Il lui fallait mettre le plus de distance possible avec le Zabrak ! Magae observa sa cible tandis qu’elle quittait le sol. Il concentra la Force dans une main qu’il leva dans sa direction. Le vol de la Spécialiste s’arrêta brusquement. L’homme tira alors d’un coup sec et elle fut projetée brutalement en arrière, heurtant le sol avec tant de force que son réacteur se brisa sous l’impact. Le souffle coupé, la vision trouble, Phëbe leva son bras en direction de son ennemi, prête à le faire griller sur place à l’aide de son lance-flamme avant de se figer. Une chaleur intense, concentrée, brûlait la peau de son cou tandis qu’elle perdait son regard dans celui, froid, du Zabrak. La lueur émise par le sabre-laser créait des ombres dansantes sous la capuche de l’homme, attisant l’effet de flamme dans ses yeux. Elle déglutit. Elle était battue, entièrement à sa merci. D’un simple geste, il pouvait transpercer son crâne, ou sa gorge. Et même la décapiter. Et ce bien avant qu’elle n’ait le temps de réagir et d’actionner son lance-flamme. Mais alors pourquoi s’était-il arrêté ? Les deux adversaires restèrent ainsi durant un temps qui parut interminable, à se jauger mutuellement, sans esquisser le moindre geste. Phëbe leva finalement une main en signe de reddition avant de laisser ses bras retomber mollement contre ses côtés. Le Sith restait de marbre, son arme toujours dégainée, prête à lui ôter la vie. — Que voulez-vous ? (balbutia la mercenaire.) Sa question resta en suspend entre eux durant ce qui lui parut une éternité. L’homme la dévisageait d’un air indéfinissable. Il n’y avait pas la moindre émotion dans ces yeux. Il désactiva finalement ses lames. — Des réponses. (dit-il simplement.) Il n’y avait nulle colère ni même animosité dans cette voix, et pourtant, la Chasseuse de prime frémit. L’ homme tendit une main qu’elle accepta après une courte hésitation. — Quel genre de réponses ? (s’enquit-elle, méfiante.) — Je crois savoir que vous avez travaillé pour Dark Sornal. Phëbe tiqua à ce nom et se lécha les lèvres, quelque peu nerveuse. Un sourire se dessina sur les lèvres du Zabrak. — Je connais une personne très désireuse d’obtenir des informations à ce sujet, et prête à beaucoup de choses pour les obtenir. — On vous a chargé de me capturer. — Oui. — Pourquoi me le dire ? S’agit-il d’un jeu cruel, Sith ? Magae fronça le nez, ses lèvres se retroussant, comme si un goût désagréable s’était invité dans sa bouche. — Sith… Cela sonne presque comme une insulte dans votre bouche. Phëbe ne répondit rien, soutenant le regard du Zabrak. Celui-ci fit claquer sa langue. — Je veux… comprendre. (dit-il alors.) — Comprendre ? — Cette mission m’a été confié par… ma mère. Phëbe nota le ressentiment dans la voix du Zabrak, même s’il faisait de son mieux pour le dissimuler et le nota mentalement. — Dark Shanaràh. (Les yeux de Magae luisirent un bref instant.) Une Sith qui ne fait pas dans la demi-mesure et qui laisse peu de choses au hasard. Je veux comprendre ce qu’elle manigance. Je veux comprendre votre rôle dans tout ça. Phëbe se rappelait vaguement de cette Shanaràh. Une sorcière Sith aux ordres de Dark Sornal. Repenser à son fils lui serra la gorge et elle porta instinctivement la main à son ventre, ce que ne manqua pas de remarquer son assaillant. — Je veux savoir quelles informations vous pouvez bien détenir. — Je ne vois pas quoi vous dire. — Ne me prenez pas pour un idiot. Elle déglutit. — Et si je refusais de parler*? — Je pourrais me tourner vers ce Jedi avec qui vous avez discuté il y a peu. (fit-il d’une voix un rien menaçante.) L’estomac de la Chasseuse se noua et l’horreur s’invita dans ses yeux. Magae opina intérieurement. — Parlez. (se contenta-t-il de dire.)
  4. Coté Répu c'est pas mal aussi. Je vais me lancer dans les Hebdo, histoire de voir. (Autre Bémol aussi : Les partenaires. Il n'y a aucun développement de ce coté là. En dehors de leurs possibles réactions à nos réponses. Pas d'affection en plus, pas de dialogues en plus, rien.)
  5. C'est le bémol de cette extension je trouve. Même si on passe au chapitre 4 etc, c'est pas une histoire de classe... (En plus du fait que les partenaires de même sexes ne soient pas disponibles en romances )
  6. C'est censé être lié au blindage il me semble.
  7. Bonjour à tous ! Oui, ça fait longtemps et je vois qu'il n'y a pas plus de com, sniff, j'suis triste là Bon, comme je rejoue de manière bien plus intensive, tout ça tout ça, j'ai écrit un autre chapitre faisant appel à une suite. Ce n'est plus vraiment Jedi Déchu du coup, car même si Keltal est de la partie et que Sornal est mentionné, ils ne sont plus (pour l'heure tout du moins) les persos centraux de l'histoire. Je rebaptiserais plutôt ceci tout simplement ainsi : Saga Al'Jin. (Mais ça à moins la classe...) En tout cas, j'espère que ceci vous plaira. Oui, l'histoire prend une tournure différente, mais bon... Bonne lecture Chapitre 7 : Questionnement. La jeune femme prit une profonde inspiration et déplia ses jambes engourdies par l'immobilité. Cela faisait maintenant près de deux heures qu'elle essayait de méditer, sans y parvenir. Son esprit était occupé, ailleurs, toujours en mouvement. Diverses questions la taraudaient et l'empêchaient de se concentrer. Elle était restée au temple Jedi de Tython depuis deux semaines sans jamais en sortir. Son avenir lui paraissait incertain, indistinct, tout comme son combat. La défaite de l'Empereur Sith quelques mois auparavant, loin d'avoir mit fin à la guerre, avait modifié et intensifié le conflit. Les actions de la Miraluka avaient été de plus en plus insignifiantes et elle ne savait désormais plus quoi faire. La porte de la salle de méditation coulissa et une femme pénétra dans la pièce. Elle rejoignit Mirlina en quelques pas et se posta devant elle, un sourire peiné sur le visage. - Toujours à ruminer de sombre pensées ? (Demanda-t-elle d'une voix douce.) Mirlina tourna la tête vers son amie. - Toujours. (Répondit-elle d'une voix morne.) Jeysà poussa un petit soupir de tristesse et s'installa aux cotés de la Jedi. - Si tu ne me dis pas ce que je peux faire pour toi, je ne pourrais pas t'aider. - Il n'est rien que tu puisses faire mon amie. - Le conseil est d'accord avec toi sur de nombreux points. Nous voulons tous en finir avec cette guerre. - Mais il n'agit pas. Jeysà ne trouva rien à répondre et un silence lourd s'installa entre elles. - Je me demande ce qu'elle aurait fait... (Murmura Mirlina au bout d'un moment.) Prise au dépourvue, l'érudite ne sut immédiatement quoi répondre. - Ma mère. (Ajouta Mirlina comme elle voyait sa gêne.) Jeysà opina. - Que sais-tu d'elle ? - Quasiment rien. J'ai son prénom. C'était une sentinelle mais elle a disparue avant que je ne sois assez grande pour me souvenir d'elle. Parfois, j'ai l'odeur d'un parfum, le son d'une voix, la sensation d'une caresse... Je n'arrive pas à la voir... (Elle défit son bandeau et ouvrit les yeux.) Je n'y arrive pas. Des larmes coulaient sur ses joues. Jeysà le ressentit à travers la Force et les essuya de la joue de son amie. - Pourquoi continues-tu de porter ce bandeau ? (Demanda l'érudite alors que Mirlina le remettait.) - Tous les Miralukas en portent un. Je suis une Miralukka. - En partie seulement. - La seule que je connaisse. Jeysà se pinça doucement les lèvres mais ne dit rien. Finalement, elle se leva et se dirigea vers la porte avant de faire volte-face. - As-tu déjà fait des recherches à la bibliothèque sur elle ? - Je n'ai rien trouvé de probant. Son nom est à peine cité. J'en ai trouvé juste assez pour savoir que c'était une farouche combattante et qu'elle n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Prête à prendre des risques. Qu'elle a siégée au conseil avant de disparaître. L'érudite assimila les informations. - Je te donne un accès temporaire aux archives du conseil. Tu y trouveras peut-être une trace. Et sans attendre de réponse, elle quitta la pièce. L'homme regarda lentement autour de lui, analysant son environnement. Les parois de duracier étaient sombre et épaisses. L'air s'échappait des conduits de survie, lui donnant un arôme singulier et assez désagréable pour qui n'y était pas habitué. Le sol ne tremblait presque pas et sans la Force, il n'aurait pas ressenti l'avancée du vaisseau en hyper-espace. Le Zabrak renifla et se leva en silence avant de s'étirer. Ses yeux coulèrent sur sa couche où reposait sa femme. Il la contempla un long moment, s'attardant sur ses courbes moulées à travers le drap en satin, sur son visage serein et la douceur de ses traits, sur ses lèvres pulpeuses et s'autorisa un petit sourire. Ashara Zavros était d'une beauté à couper le souffle. Magae finit par détourner le regard à contrecoeur et s'habilla en silence avant de quitter la pièce. Il n'y avait pas un signe de vie dans le vaisseau et le seul son qui était audible était celui des appareils en veille et du moteur qui vrombissait. Magae se dirigea vers le cockpit et une ombre surgit sur sa gauche. Il ne la sentit pas arriver à travers la Force mais ne sursauta pas, nullement surprit. A force d'habitude, il avait fini par se faire à cette présence sans vie, à ce droïde qui guettait son arrivée pour le servir. - Bonsoir Maître ! Avez-vous des difficultés à dormir ? Voulez-vous que je vous prépare une tisane ? - Non merci 2V. Je veux juste vérifier le plan de vol. - Nous arriverons dans deux heures standard à bord du Tyrus. Votre mère est déjà au courant et vous attends. Magae eut un reniflement de mépris. - Ma mère. (Lâcha-t-il avec dédain.) Elle n'a de mère que le nom. Et encore... Le droïde ne répondit rien. La détresse de son maître était au delà de ses fonctions. - Bon, je serais dans la salle d'entraînement. (Finit par dire le Sith.) Préviens-moi quand on sera arrivé. - A vos ordres, Maître. Magae fit volte-face et s'éloigna sans un regard en arrière. Quand il pénétra dans la soute, ses yeux se posèrent immédiatement sur le mannequin à l'armure noirci, marques des nombreuses attaques qu'il avait subit. Sur le coté se trouvait des sphères tirant des rayons d'énergie pour l'entraînement à la parade. A gauche, trois droïdes programmés par l'inquisiteur lui même attendaient d'être connectés pour essayer de le tuer. Il y avait également un générateur d'énergie calibré pour tenir la puissance des éclairs Sith. Le Zabrak s'amusait régulièrement à tenter de la surcharger, sans réel succès jusqu'à présent. Mais aujourd'hui, il avait besoin d'autre chose. Le coté obscur ne bouillonnait pas au fond de lui comme chez ses pairs. Il ne savait pas si c'était dû à sa femme, ou à sa propre nature intérieure, mais il dérivait un peu des deux cotés, sans jamais réussir à se poser. Parfois, lancer des éclairs lui faisait mal, et d'autres fois, c'était d'une facilité déconcertante. Il secoua doucement la tête et se posta au milieu de la pièce avant de se mettre en tailleur et de méditer. Au début, il n'y parvint pas, son esprit n'était pas calme et ses pensées partaient dans tous les sens. Puis finalement, il entra dans une transe que lui avait enseigné Ashara. Il perdit la notion du temps, la notion de ce qui l'entourait. Il oublia l'air qui entrait dans ses poumons, les bruits ambiants, la sensation de la chair et voyagea sur les courants de Force. Il se sentait apaisé et serein. La force l'enlaça et l'entoura, l'entraînant avec lui, le portant à sa guise sans qu'il ne puisse rien contrôler. Cette première étape était toujours très déstabilisante et ce n'était que la seconde fois qu'il parvenait à la franchir. Le contrôle était ce que les Siths recherchaient et la transe demandait de lâcher prise. Un abandon total. Dans les courants de Force, Magae pouvait voir ses compagnons sous des formes éthérées sans pouvoir interagir avec eux. Mais le passé et le futur s'entremêlaient au présent, créant des remous qui pouvaient être difficile à comprendre. La première fois, c'était une vision du passé qui était venu à lui, faisant remonter des souvenirs que le jeune Seigneur Sith aurait préféré oublié. Il s"était vu quelques années auparavant, encore esclave de l'Empire, condamné à vie à des tâches fastidieuses et épuisantes jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mais la Force était là, partout autour de lui et sa colère avait finit par exploser, délivrant une tempête d'énergie qui avait dévasté une partie du camp, arrachant les maigres tentes et emportant quelques caisses. Loin d'être calmé, le jeune Zabrak s'en était ensuite prit au contremaître, un esclave avec du galon qui s'amusait à les fouetter régulièrement, lui et les autres, profitant du minuscule pouvoir dont il était pourvu. Dans un excès de fureur, Magae lui avait sauté dessus mais l'homme était plus lourd et plus musclé que lui et il l'avait repoussé sans peine. Le fouet avait claqué et Magae était tombé à terre, le dos en sang. - Tu vas crever ! (Avait hurlé le contremaître en jubilant.) Il avait levé son fouet. Magae l'avait intercepté, enroulant le cuir autour de son bras en serrant les dents pour oublier la douleur. Puis, il avait tiré d'un coup sec et la Force avait accompagné sa volonté. Le contremaître avait volé et était tombé à ses pieds. La rage du coté obscur s'était emparée du Zabrak qui avait prit une pierre et frappé son adversaire jusqu'à ce que mort s'ensuive. Son premier pas dans les ténèbres. Quelques jours plus tard, un Seigneur Sith nommé Shanaràh était venu à lui alors qu'il était emprisonné et en attente. - Un Utilisateur de la Force ne devrait jamais être soumis aux autres. Es-tu prêt à te libérer de tes chaînes ? A trouver une autre voie ? (Avait-elle demandé.) - Quel autre choix ai-je ? - La mort. Il avait opiné et son initiation avait commencé. Magae s'arracha à cette vision désagréable et pensa à retourner dans son corps. Mais la Force l'enlaça une nouvelle fois et il se mit à tourbillonner à une vitesse folle. Quand il s'arrêta, une noirceur surnaturelle envahit son champ de vision. Il plissa ses yeux spirites pour percer les ténèbres mais ne vit rien. Des bruits de pas résonnèrent loin devant lui. Il y eut un flash de lumière et la vision du Zabrak s'éclaircit. Une femme s'approchait lentement, sur ses gardes, une main sur sa ceinture. Elle s'arrêta puis patienta durant de longues minutes. Le Zabrak la dévisagea, et l'identifia comme une Jedi Miralukka. Quelqu'un d'autre arriva, une femme dotée d'implants cybernétiques qui n'était pas inconnu à Magae, mais il ne parvenait pas à trouver son nom. Les deux femmes s'éloignèrent de quelques pas et parlèrent à voix basse. - Sachez qu'habituellement, je ne traite pas avec les Jedis. - Votre passif avec notre ordre m'a été dit et je vous suis gré de m'aider. - C'est pour lui que je le fais. - Je le sais. La cyborg demeura silencieuse un instant, mal à l'aise. - Vous savez qui je suis ? Par rapport à vous. La Jedi opina. - Mais je doute que le dire vous fasse plaisir. - Peut-être me faut-il juste du temps... (Elle marqua une pause puis secoua la tête comme pour chasser ses pensées et se recentrer.) Je n'ai pas le pouvoir de vous faire aller n'importe où, de pénétrer dans les cercles privés. Mais quelqu'un d'autre le peut. Elle appuya sur un bouton à sa ceinture et attendit. Quelques secondes plus tard, un homme encapuchonné sortit des ombres et se plaça face aux deux femmes avant de s'incliner. - Magae Al'Jin. (se présenta l'homme avec une révérence.) Je crois savoir que nous avons des choses en commun. La Force tourbillonna et la vision se brouilla avant de s'estomper. Magae rejoignit brutalement son corps et manqua tomber à la renverse. Il resta figé un long moment, le souffle court, prenant peu à peu conscience de son environnement. Une main se posa sur son épaule et il tressaillit. - Tout va bien, mon amour. (Déclara la voix douce d'Ashara.) Magae posa une main sur la sienne et ferma les yeux pour reprendre son souffle avant d'opiner. Que pouvait signifier cette vision ? Qui était cette mystérieuse Jedi et pourquoi l'aidait-il ? Il secoua doucement la tête et se redressa. Ashara le regardait avec gravité, inquiète. Le Zabrak essuya la sueur de son front et lui offrit un sourire aimant. - Tu as crié. (Lâcha-t-elle doucement.) - J'ai encore du mal avec les transes. Elle savait que ce n'était pas l'exacte vérité mais s'en contenta et déposa un baiser sur ses lèvres. - Nous sommes arrivés. - Depuis longtemps ? - Presque une heure. Mais je ne pouvais pas te réveiller. Je commençais à m'inquiéter. - Tout va bien, ne t'en fais pas. (Il caressa son visage et elle sourit.) Elle a demandé à me voir ? Ashara acquiesça. - Ne la faisons pas attendre plus longtemps. Elle peut être très susceptible. Le couple marcha le long des couloirs sans prononcer un mot. Les gardes s'inclinaient sur leur passage et personne n'osait croiser leur regard. Ashara avait du mal à s'habituer au style impérial mais elle demeurait droite. Finalement, ils arrivèrent devant les appartements de la mère de Magae qui étaient ouverts. Le couple entra dans la pièce et le Zabrak se racla la gorge. - Bonjour, mère. Shanaràh se retourna et offrit un sourire à ses invités. - Mes enfants, quel plaisir de vous voir. (Annonça la Sith d'une voix chaleureuse.) Ashara, vous êtes resplendissante. L'intéressée balbutia un remerciement, prise au dépourvu et Magae poussa un profond soupir. - Tu n'a jamais approuvé mon union avec elle, alors ne fait pas semblant. Shanaràh pinça les lèvres. - Ce n'est pas pour autant que je dois me montrer désagréable. - ça ne te gêne pas d'habitude. Elle coula un regard navré vers le Zabrak puis haussa les épaules. - Ashara, attends-nous dehors. J'ai à parler à mon fils. - Bien sûr, Excellence. La Jedi envoya une pulsation d'amour via la Force au Zabrak puis sortit de la pièce. La porte se ferma après son passage, laissant la mère et le fils seuls. - L'amour risque de te détourner de ton destin et d'être une faiblesse. - Je m'en accommoderais. Shanaràh dévisagea le Zabrak en silence durant un long moment. - Sais-tu pourquoi je t'ai fait venir ici ? (Finit-elle par demander, changeant ainsi de discussion.) L'intéressé haussa les épaules, visiblement peu intéressé. - Pour une raison ou une autre. Je le saurais bien assez tôt. La sith fit claquer sa langue d'une manière sèche, montrant son agacement. - Ne sois pas insolent ! Magae retint une réplique acerbe. - Pardon, mère. Alors pourquoi suis-je ici ? - Je voulais prendre de tes nouvelles. - Un holo-appel aurait suffit. - Rien ne vaut une discussion en privé. (Elle marqua une pause.) Tu t'habitues à ton nom et à tes fonctions ? - Mes fonctions ? De Seigneur Sith ? Elle acquiesça. - Je passe mon temps dans mon vaisseau et à faire des inspections, celle que tu t'arranges pour me donner. A croire que tu veux que je reste loin des combats. Quand à mon nom... Que je sache, nous ne faisons pas partie de la famille de ton maître. - Que cela te plaise ou non, je fais tout cela pour ton bien. Et si, nous faisons en quelque sorte partit de la famille de Dark Sornal Al'jin désormais. Magae haussa les épaules pour signifier que cela lui était égal et le silence s'installa. Le Zabrak se racla la gorge avant de reprendre la parole. - Tu ne m'as jamais dit pourquoi. (Lâcha-t-il d'une voix légèrement rauque.) Shanaràh demeura silencieuse quelques secondes. - Pourquoi je t'ai adopté ? Il opina. - Disons que c'est un caprice. - Mais encore ? - Pourquoi cet intérêt soudain ? - Je m'interroge. La sith plongea son regard dans celui du Zabrak. - Si je t'avais prit comme apprenti, j'aurais nourrit ta haine et tu aurais fatalement fini par me détruire. Hors, je ne souhaite pas être ton ennemie. Je t'ai trouvé, je t'ai élevé au rang de Sith, je t'ai adopté pour te donner une position officiel, pour pouvoir veiller sur toi sans qu'on me pose de question. Je sais que tu feras de grande chose. - C'est la vérité ? - C'est la seule réponse que tu auras en tout cas. Shanaràh fit un mouvement de la main et un écran s'alluma sur son bureau, elle le consulta un instant. - Au fait, il paraît que tu aurais rejoint un clan ? - Tu m'espionnes ? - Des bruits cours. C'est le cas ? - Oui. - Pourquoi refuses-tu de servir avec moi sous les ordres de Dark Sornal ? ça me réussit bien. - Je n'en doute pas. Tu as des plans à son sujet ? - Pour l'heure, je n'ai pas prévu d'essayer de m'en débarrasser. - Pourquoi ? Elle réfléchit à la question. - Disons que j'ai une vision des choses différentes. Et m'en débarrasser ne m'apporterait rien. De plus, je doute en être capable pour l'heure. (Elle plongea son regard dans le sien.) Si jamais j'étais en fâcheuse posture, je pourrais compter sur toi, n'est-ce pas ? - Les intrigues des siths ne m'intéressent pas. - N'oublie pas tout ce que j'ai fait pour toi, Magae. Le Zabrak inclina la tête et se dirigea vers la porte. - Je n'oublie pas, mère et je serais là en cas de besoin. Mais ne manigances pas trop. L'avidité pourrait causer ta perte. - Un conseil judicieux. Mais de ton coté, tu devrais manigancer plus. - Au revoir. - Attends. J'avais une mission pour toi. Magae fit volte-face, légèrement tendu. - Je voudrais que tu retrouves une chasseuse de primes pour moi. Elle a arrêté de servir l'Empire après un contrat avec Dark Sornal. - Et que veux-tu faire d'elle ? - L'interroger. Tout information est bonne à prendre. - Tu n'as pas peur que ton maître découvre ton plan ? - Pas vraiment. Et puis, ce n'est pas pour manigancé contre lui. Du moins à la base. Magae laissa son regard courir dans la chambre, s'attardant sur les objets de pouvoirs Siths, tel les datacrons et les gravures. - Je serais toi, je vérifierais régulièrement qu'il n'y ait pas de micro. Il ouvrit la porte mais la voix de sa mère adoptive le retint. - Je peux compter sur toi ? - Je te la ramènerai. (Il lui jeta un regard.) A la condition que tu ne la tues pas. - En quoi ça te dérange ? - Je n'aime pas les morts gratuites. Shanaràh poussa un profond soupir de dédain. - Si ça peut te rassurer, je te promet de ne pas lui faire de mal. Magae opina puis quitta la pièce, laissant sa mère seule. Celle-ci garda les yeux fixés sur la porte bien après son départ, songeuse et inquiète. Mirlina se massa le crâne et quitta la bibliothèque d'un pas traînant avec plus de question que de réponses. Les archives du conseil ne possédaient que peu d'informations sur sa mère et la plupart lui étaient déjà connus. Mais une chose avait retenue son attention. Sa mère avait été durant un court moment le maître d'un Jedi avant de disparaître. Les circonstances de son départ étaient floues mais la jeune femme était presque sûre que l'ancien padawan pourrait lui en dire plus. Et elle le connaissait suffisamment pour obtenir les renseignements qu'elle voulait. Elle rejoignit son vaisseau et prit contact via son holo-terminal. Le rendez-vous était fixé : Le lendemain, sur Balmorra. Elle programma l'ordinateur de navigation et une fois en hyper-espace, alla dans sa cabine. Elle s'allongea et s'endormit dans la minute. Elle ne fit aucun rêve. Quand elle se réveilla, son défenseur était en orbite autour de Balmorra. Elle s'arrima à la station spatiale et prit une navette pour la surface. Au sol, elle loua un speeder et rejoignit le point de rendez-vous, puis patienta. La taverne était dans une petite ville paumée et peu peuplée. Il n'y avait pas grand monde à l'intérieur mais l'endroit était bruyant et d'une hygiène plus que douteuse. Parmi les émotions, elle pouvait sentir l'envie, la cupidité, mais également l'amour, la tendresse et le désespoir. Les habitants de Balmorra étaient las de la guerre et elle ne pouvait que les comprendre. La Force vibra violemment dans la cantina et un homme s'installa face à elle. - Bonjour, Mirlina. Ou, dois-je dire Maître maintenant ? Elle lui offrit un sourire. - Ce ne sera pas la peine. Ravie de te revoir, cousin. - Tu me verrais mieux si tu enlevais ce bandeau. (Déclara Keltal d'une voix amusé.) - Il ne sert pas qu'à m'aveugler. - Tu ressembles énormément à ta mère avec. - Il paraît. Je ne me souviens pas de son visage... - Elle portait le même. Mirlina opina doucement. - Tu as encore bravé le conseil à ce qu'il paraîtrait ? - Tu en ferais régulièrement de même. Tout comme elle. La Miralukka pinça les lèvres, gênée. - Disons que les choses sont compliquées pour nous deux. Keltal éclata de rire et opina. - Disons cela. (Il reprit son sérieux.) Alors, pourquoi voulais-tu me voir ? Je suppose que ce n'est pas une simple réunion familiale. - Je cherche des informations... Sur ma mère. Je sais qu'elle a été ton maître un moment. - Cela remonte à plus de 30 ans, Mirlina. Ma formation s'est arrêtée quand elle a su qu'elle ne pourrait plus dissimuler sa grossesse. J'ai dû changer de maître. - Tu étais au courant ? - Pas à l'époque. - Et tu ne te souviens de rien d'autre ? Il secoua doucement la tête d'un air peiné. - Non, rien. La jeune femme ne put dissimuler sa déception. - Je vois... - Je suis désolé, cousine. Elle opina et se leva. - Merci, cousin. - Tu pars déjà ? (Demanda Keltal avec surprise.) - Je dois poursuivre mes recherches. Elle passa à coté de lui et il attrapa son bras avec douceur mais fermeté. - Assieds-toi. Mirlina tenta de se dégager, mais la poigne du Jedi était conséquente et devant son regard elle décida de se rasseoir. Keltal la dévisagea un long moment. - Je m'inquiète pour toi. Elle eut un rire sans joie. - Tu t'inquiètes pour moi ? Toi ? Keltal ne releva pas la pique. - Pourquoi t'intéresses-tu à ta mère ? Pourquoi maintenant ? - On finit toujours par vouloir connaître ses origines. - Non, c'est plus que ça. Tu recherches quelque chose. Un raison, ou peut-être une confirmation. - De quoi ? - Que tu ne te bats pas en vain. Que tu n'es pas seule. Une vague tremblement la secoua mais elle ne répondit rien. - Nous avons prit des chemins très similaire sur bien des points, cousine. Je sais ce que c'est de se sentir perdu. - Je veux savoir si elle est toujours en vie... (Murmura-t-elle tout bas.) - Je comprend. Le silence s'installa entre eux et Keltal n'osa pas poursuivre la discussion. Mirlina finit par se lever. - Merci, Keltal. Et elle s'en alla. Le chevalier ne pensa pas une seconde à la retenir jusqu'à ce qu'un souvenir s'empare de lui. Il attrapa la bure de sa cousine. - Attends ! Elle le dévisagea, intrigué. - Qu'y a-t-il ? - Je me souviens de quelque chose...
  8. Il est vrai que le forum était plutôt calme, mais également plus lisible tout de même. N'empêche, bienvenue à toi de nouveau. Tu penses vraiment ce que tu dis pour ta réduction de poste ? J'vais croire au Père noël moi
  9. Mirlina ! Deux i, un seul a ! Comment qu'on écorche mon nom. M'en va bouder mouah Il ne lit que ce qui l'arrange. ça ne l'arrange pas, il ne répondra/lira pas. De toute manière, tant que des personnes lui répondent, ça fonctionne. Il a l'attention. La différence de l'amour ce n'est pas la haine, c'est l'indifférence.
  10. Il ne peut y avoir de débats que quand les deux partis (ou plus) sont capable de faire preuve d'écoute. Mais toi, tu n'en es pas capable. Tu détournes les conversations, cites ce qui te plait (comme là), pioche un peu partout histoire d'essayer de donner une construction et une vérité dans tes pavés, sauf qu'ils sont la grand majorité du temps bâtis sur du vide. Libre à moi de ne pas y participer ? Le forum est un lieu d'échange avant tout. Pas de débat (Je ne dis pas qu'il ne doit pas y en avoir. Mais que ce n'est pas forcément la fonction première.) Tu n'es pas le maître ici. J'ai fait preuve de courtoisie, je n'ai pas agit avec agressivité, mais là, je trouve que tu fais preuve d'incivilité. J'expose un point de vue. Libre à toi de ne pas y adhérer. Ai-je dis que tu devais arrêter de poster sur le forum ? Je ne crois pas. Je t'ai juste fait part d'un fait qui est facile à démontrer vu les réponses que tu reçois régulièrement. Tu te montres arrogant car tu es capable de nous citer wikipédia ou que tu as une certaine culture générale ? Pour le coup, je te trouve particulièrement snob. Et ne t'en fait pas. Il y a bien longtemps que j'ai arrêté d'essayer de débattre de quoi que ce soit sur les forums, en particulier avec toi, et en grande partie à cause de toi. A bon entendeur.
  11. Xhylette, un certain nombre de personne te trouve particulièrement fatiguant. Tu dis toi même que le forum est très/trop peu lu (voir pas du tout par les personnes concernés) et pourtant tu continues à nous sortir des topics remplis de phrases pompeuses qui, visiblement, n'amusent quasiment que toi. Hors, si tu souhaitais vraiment être entendu, tu ne le ferais pas ici. Soit en mp aux modérateurs pour être sûr que ça soit bien vu, soit directement en requête en jeu, soit en envoyant un mail à Bioware ou que sais-je encore. En bref, tu ne t'amuserais pas à poster ici. Mais tu le fais. Ce n'est pas pour améliorer les choses et être lu par les personnes concernées, mais bien par la communauté. Que ce soit pour flatter ton égo, chercher une forme de soutien, ou tout simplement passer le temps, tu fatigues les gens qui en ont marre de lire tous tes sujets. N'y voit aucune méchanceté, je ne fais qu'exposé la mon point de vue.
  12. Aujourd'hui, tout près de chez vous, des personnes vivent dans la solitude la plus totale. <Vision de Valéry Giscard d’Estaing> Tant mieux. ( A peu de choses près.)
  13. Y'en a qui le font vu qu'il y a plein de réponses à chacun de ses postes...
  14. Jeudi soir (2 Aout 2012), sur Nar Shaddaa, aura lieu l'événement très attendu : Les Olympics In Game. Que vous soyez coté République ou Empire, tous pourront participer pour la gloire et le prestige ! Vous êtes attendu dès 21h. Trois épreuves vous attendront, deux par équipe et une en solo. Pour plus d'information, je vous invite à suivre ce petit lien là : http://evcom.fr/event-evcom-ig-mantle-of-the-force-olympic-in-games-les-epreuves-et-les-regles/ Et pour vous inscrire, c'est par ici ! (Mais les informations essentielles y sont aussi...) http://www.swtor.com/fr/community/showthread.php?t=512781 Participant ou simple spectateur, Fier Guerrier Sith ou simple Contrebandier, en recherche de gloire, ou simplement pour passer le temps, vous êtes tous les bienvenues aux Olympics in Game !
  15. Le silence, ça ne s'entend pas, ça se constate. <Sait aussi jouer sur les mots> Sinon, c'est vrai qu'il n'y a plus signe de vie depuis un moment... Depuis trop longtemps en réalité. C'est assez inquiétant en effet.... Pas de mot jaune pour nous annoncer une baisse d'activité d'ailleurs. Un petit signe ne serait pas de refus. Et donc, effectivement, c'est annoncé depuis le 27 donc Vendredi qu'il n'y aura pas de mise hors ligne pour la maintenance.
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